Test Octodad (PS4) : une vraie poulpe fiction ?

Ceux qui ont le football en horreur peuvent être rassurés : dans Octodad Dadliest Catch, il n’est nullement question de prédire les résultats de la prochaine Coupe du Monde 2014 qui se déroulera au Brésil. En fait, il s’agit de suivre les pérégrinations d’un père de famille qui, en réalité, est une pieuvre à l’apparence humaine ; sauf que la population le perçoit comme un individu lambda. En clair, notre héros, le joueur et l’antagoniste principal sont les seuls à connaître sa véritable identité, ce qui explique pourquoi il est vital d’adopter un comportement ordinaire pour ne pas éveiller les soupçons de la population, y compris ceux de sa femme et de ses enfants. Si, sur le papier, la tâche ne paraît pas insurmontable, les affaires se corsent sensiblement dès que l’on s’empare de la manette. L2 et R2 permettent de contrôler les deux tentacules inférieurs du céphalopode, tandis que R1 est utile pour interagir avec n’importe quel objet du décor. Les sticks analogiques, eux, ne servent qu'à étendre les appendices, et on doit donc les triturer en permanence tout en pressant les gâchettes pour avancer. Sans doute conscients que le contrôle du papounet nécessite un certain temps d’adaptation et quelques cachets pour les maux de tête, les développeurs de Young Horses se sont efforcés de décomposer l'apprentissage. Ainsi, les premiers défis se limitent à ouvrir une porte, préparer le café, cuire des hamburgers, tondre la pelouse, servir un verre de lait à la petite Stacy ou encore arracher les mauvaises herbes du jardin. Ce n’est qu’une fois arrivé au supermarché qu’il est nécessaire de réaliser des gestes un peu plus "complexes", comme grimper sur les cartons pour récupérer le soda préféré de Tommy. Idem quand il faut se tordre afin de se frayer un chemin jusqu’à la pizza dans le rayon surgelé. Progressivement, on saisit toutes les subtilités – même s’il n’y en a pas un million non plus - que comprend le gameplay d’Octodad Dadliest Catch. A la fin de l’aventure – qui n’excède pas les trois heures de jeu -, on est du coup capable de faire des grands écarts pour éviter de tomber dans le vide, sans sourciller.

Day of the tentacule

Après, il faut bien admettre que la précision n’est pas tout le temps au rendez-vous, et avec une gestion des collisions qui est loin d’être au point et une caméra qui ne se place pas tout le temps de manière judicieuse, on s’en remet parfois à la providence pour progresser dans les niveaux. On ne compte plus le nombre de fois où l’un des tentacules s’est retrouvé coincé entre deux éléments du décor ; une torture qui nous a d’ailleurs amenés à recommencer la partie depuis la dernière sauvegarde dans l’ultime chapitre. Mais malgré ses lacunes techniques qu’il est difficile d’ignorer et sa réalisation sommaire, Octodad Dadliest Catch parvient à faire sourire grâce à un humour potache omniprésent. La débilité de certains dialogues est tout bonnement délicieuse, et puis on apprécie également les clins d’œil à la scène indépendante, comme la marque de lait That Milk Company en référence, bien évidemment au studio thatgamecompany à l'origine de Journey. Au final, on se surprend à souhaiter que l’aventure continue malgré un certain manque de challenge : hormis les marins et les employés de l’aquarium capables de démasquer un poulpe dès le premier coup d’œil, le jeu est une promenade de santé. Pour varier un peu plus les plaisirs donc, il est possible de partir à la chasse aux cravates par exemple, ou bien alors de tenter l’expérience en coopération avec quatre joueurs contrôlant chacun un tentacule du personnage. Autant vous dire que ça devient rapidement le bordel. Enfin, notons qu’il y a également moyen de revisiter chaque niveau débloqué dans la campagne solo, pour les amateurs de speedrun.