Quand on évoque Mad Max en 2015, on pense avant tout à l'excellent film de George Miller, Fury Road, qui a marqué les esprits et les rétines de la quasi-totalité des spectateurs. Surfant sur le renouveau de la franchise, Warner Bros. Interactive s’est décidé à nous livrer un open-world sobrement intitulé Mad Max et s’installant dans le très célèbre WasteLand. C’est donc toujours dans cette immensité désertique que nous évoluons, et pas tout seuls. Max, qui vient de perdre sa voiture en attaquant les soldats de Scrotus le Scabreux, se retrouve accompagné d’un personnage appelé Chumbucket, un mécano aux corps et comportements mixés entre Gollum du Seigneur des Anneaux et Toby de Harry Potter, qui se dit en mesure de construire la voiture ultime. Mais pour cela, il a besoin de l’aide du héros, indispensable pour récupérer la carrosserie et la ferraille nécessaire à la construction des pièces du véhicule. Pour avancer dans WasteLand, pas d’étapes particulières à suivre donc, le seul moyen de progresser est d’explorer l’étendue brûlante et désertique qui s’offre à nous, et ce de jour comme de nuit, dans le but de démembrer un à un les camps de soldats fous. Mais ce scénario si simple, qui marche à la perfection pendant le film, est là le défaut le plus encombrant du jeu. Aucun rebondissement, aucune vraie intrigue, le joueur doit se contenter de démembrer un à un les différents camps des soldats de Scrotus pour avancer dans l’histoire. Autant dire que pendant les trois-quarts du jeu, l’on se contente de traverser l’immensité désertique du jeu. Attention, je ne dis pas là que ce n’est pas bien, l’univers du jeu parvenant à être attractif et dynamique tout en étant vide. Mais l’on aurait aimé avoir plus de rythme dans un jeu qui n’en possède presque uniquement que via son gameplay.
Ce dernier, en effet, est le gros point positif du jeu, y amenant mouvement et nervosité. Pour se défaire des fous-furieux qui s’opposent à vous, votre voiture sera votre meilleure arme. Bien surveillé, les camps de Scrotus sont avant tout équipés de snipers et d’autres moyens capables de vous anéantir en quelques secondes à peine. Pour pouvoir lutter, votre quatre roues motrices poussiéreux est notamment équipé d’un fusil "cracheur de plomb" à lunette optimisée et d’un grappin. Ajoutez à cela les quelques courses-poursuites parsemées ça et là dans tout WasteLand (il faut bien rendre hommage à l’univers initial), et vous obtenez un jeu qui utilise 85% du temps votre capacité à manier le guidon. Un gros plus quand on sait l’amour porté à la mécanique de la série, surtout que les véhicules sont facilement maniables et leurs dérapages dans le sable sont presque jouissifs. En ce qui concerne les 15% restants, il s’agit bien évidemment des combats à mains nues. Pour le coup, Warner Bros. Interactive n’a pas réellement innové et s’est servi de ce qui marchait en recopiant le système de combat de la Terre du Milieu : L’Ombre du Mordor. Efficaces, les combats sont musclés et énergiques, et encore plus lorsque Max rentre en mode Furie, ce qui lui permet de dégommer en quelques coups seulement la horde d’adversaires qui lui fait face.
IL EST DINGUE LE MAX
Graphiquement, il n’y a rien à dire, ça envoie du pâté. Le jeu reste fidèle aux nombreux trailers dévoilés par Warner Bros au fil du temps, et nous propose un jeu aux visuels et environnements magnifiques et remplis, alors que le monde de WasteLand n’est pourtant que chaos et néant. Bien que vides, les décors restent étonnamment bien détaillés. Et mention spéciale à la splendide cinématique d’introduction qui nous met immédiatement dans le bain sanglant totalement de ce qu’est Mad Max. Malgré ce vide, les textures du jeu mettent au début un peu de temps à charger, à tel point qu’elles apparaissent en direct sous nos yeux, et quelques baisses de framerate parsèment un peu partout le jeu. Mais à part ce petit problème, presqu’aucun ralentissement ne se fait remarquer. Autre point très agréable du jeu, son côté RPG. Max, qui progresse en même temps que l’aventure, peut voir ses compétences améliorées grâce à un mystérieux voyageur des sables. Mais il n’y a pas que ses capacités qui peuvent être modifiées, son accoutrement également. Du poing américain au pantalon, en passant par la barbe, il est possible d’habiller et de styliser entièrement le guerrier des routes. Tout comme sa voiture, qui a un menu de personnalisation comprenant 18 points permettant d’améliorer la mécanique ou les équipements. Ainsi, le joueur peut modifier la carrosserie, les pneus, ou bien la nitro de son tas de ferrailles.