Le Test
Après leur petit détour du côté du grand écran, les cascadeurs sadomasochistes de Jackass sont de retour sur nos téléviseurs, mais dans un domaine où on ne les attendait pas forcément : le jeu vidéo. Si la douleur que vous ressentez lorsque vous vous retournez le petit doigt, ou celle que vous éprouvez lorsque votre coccyx dévale des escaliers s’apparente à une forme de plaisir, alors Jackass : The Game est fait pour vous.
Bien sûr, en grands habitués de la série que vous êtes, vous savez que Johnny Knoxville et sa bande ne font pas seulement dans le douloureux. Il serait d’ailleurs réducteur de les assimiler uniquement à leurs jeux de souffrance. Heureusement pour les fans donc, toute la panoplie humoristique de ces timbrés a été reprise pour ce jeu déconseillé aux mineurs. Ici, leur caractère de sale gosse prêt à tout pour déranger leur monde côtoie le comique de situation, la scatophilie ou leurs simples délires entre potes. Comme sur MTV en somme. D’après le script du jeu, le réalisateur de la série se blesse sur le tournage de ce qui aurait dû être la nouvelle saison, et vous l’aurez sans doute compris, l’heureux héritier de cette noble tâche, c’est vous. Inutile de céder à la panique, il n’est pas ici question de jouer les Steven Spielberg et autre James Cameron en herbe. Non, on peut même dire que la pirouette scénaristique pour intégrer le joueur à la joyeuse troupe est complètement inutile, puisque c’est bien à l’aide de nos doigts affûtés, et non de notre œil avisé, qu’il faudra aider Steve-O et ses potes à remplir les “Souhaits Séquence Vidéo”, ou dans un français plus commun, les objectifs de tournage.
Arrête de Jackasser
Bien que ce soit vous qui contrôlez ces énergumènes, vous prenez donc le relais du malheureux réalisateur dès le premier des sept épisodes qui composent cette nouvelle saison de Jackass. Chaque épisode est lui-même composé de cinq séquences différentes, toutes assimilées à un jeu différent bien entendu. Après un calcul rapide, c’est donc à trente-cinq mini-jeux auxquels nous avons droit ici. Si l’humour potache que l’on connaît à nos hommes revient à chaque instant pour le plus grand plaisir des amateurs, on peut par contre signaler les efforts fournis par Sidhe Interactive pour diversifier le gameplay, et ne pas sombrer dans la facilité. Jeu de course, épreuve musicale, phase de tir, de précision, d’adresse, bref pour peu que l’on accroche à l’univers pipi-caca, il y a de quoi faire. Certains doublons pointent assez vite le bout de leur nez, mais pas de quoi crier au scandale, le cadre même du tournage ou les objectifs à remplir étant suffisamment différent pour que l’illusion fonctionne. En parlant d’objectifs, ils seront, en fonction des épreuves, au nombre de 3 ou de 5. Inutile de tous les remplir cependant, puisque le but du jeu et d’amasser 500 000 dollars par épisode pour débloquer le suivant, sachant qu’un objectif rempli gonflera votre cagnotte de 30 000 dollars. A cela s’ajoute des bonus liés à votre intégrité physique notamment, à laquelle il faudra bien évidemment nuire. L’argent se gagne donc facilement, et permet ainsi de toucher rapidement aux épreuves qui constituent les épisodes suivants. Quant aux fous furieux pour qui arriver au bout du mode Histoire MTV ne suffit pas, il reste le mode Défi, où le challenge sera plus corsé, et où l’argent amassé permettra de déverrouiller toute sorte de contenu bonus via la boutique jackass (personnages cachés, accessoires, vidéos…). Autant dire que la durée de vie est potentiellement correcte. Reste maintenant à savoir si une fois sorti de l’aventure principale, vous serez prêt à revenir sur le titre. Car le jeu a beau être agréable, notamment de part sa prise en main, il est assez vite lassant, voire lourd quand on est hermétique aux frasques de cette troupe. De plus, le replay value frôle le zéro absolu, puisqu’à l’instar des gags qui nous sont servis ici, on sourit sur le moment, puis on oublie.