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Test également disponible sur : PS3

Test inFamous

Test inFamous
La Note
16 20

On attendait avec impatience le nouveau titre de Sucker Punch. Notre patience a été récompensée. S'il n’est pas exempt de défauts (des approximations techniques et un gameplay qui aurait gagné à être plus exhaustif), inFamous n'en demeure pas moins un titre plutôt palpitant qui brille surtout par son scénario bien ficelé. Un très bon jeu donc, qui sans révolutionner le genre, arrive quand même à se frayer un chemin parmi la lourde concurrence grâce à son ambiance prenante et ses parti-pris audacieux. Pas l'éclair de génie imaginé, mais une bonne décharge de sensations fortes... Et c'est déjà pas mal !


Les plus
  • Un scénario haletant
  • Le design des villes réussi
  • Une vraie sensation de liberté
  • Des missions bien variées
  • Une BO prenante
  • Doublage de qualité
  • Maniabilité au poil
  • Belle durée de vie
  • Une bonne IA dans l'ensemble
Les moins
  • Gameplay un peu limité
  • Ca manque de finesse
  • Mode karma sous-exploité
  • Parfois répétitif
  • Graphismes parfois inégaux
  • Chutes de frame-rate fréquentes


Le Test

On n'avait pas entendu parler de Sucker Punch depuis la série Sly Racoon, dont le dernier opus date quand même de 2005. Et pour cause, le studio a passé ces deux dernières années à bichonner inFamous, un jeu open world audacieux au background original et qui nous a fait pas mal saliver depuis son annonce à l'E3 2007. Une bien longue attente qui touche fort heureusement à sa fin, inFamous déboulant ces jours-ci dans les bacs, en exclusivité sur PlayStation 3. Des volontaires pour jouer ce super-héros plein de pouvoirs dans un futur dévasté ?


Tout commence par une explosion... Un attentat terroriste qui décime la ville toute entière, plongeant la population dans la peur, privant plusieurs quartiers d’électricité et laissant les gangs faire régner le chaos dans les quartiers de la métropole. Seul au milieu de ce bazar, Cole Macgrath se réveille avec d'étranges pouvoirs. A la manière de l'Empereur Palpatine, il peut contrôler l'électricité. Il peut aussi monter le long d'un immeuble de 15 étages en moins de 10 secondes, passer sur le bâtiment d'en face en battant le record du monde de saut en longueur, et faire une chute de 30 mètres sans se fouler la cheville. Son pote Zeke, quant à lui, prétend qu'avec ces pouvoirs, il est le héros que Empire City attend, celui qui remettra de l'ordre dans les rues. Mais Cole veut plutôt se barrer. Il est alors contacté par une certaine Moya Jones du FBI, qui lui promet de le sortir de la mouise dans laquelle il se trouve, à condition d’accepter de filer un coup de main au bureau pour démanteler un groupuscule qui serait à l'origine de l'explosion. Cole accepte le deal. Qui sait, peut-être que ses bonnes actions lui permettront de reconquérir son ex Trish... Bref, pour faire court, dans inFamous, Cole Macgrath is the man.

 

Donner au monde l'énergie d'être meilleur

 

S'il ne manque pas de grosses ficelles et s'il use allégrement de quelques clichés qui auraient certainement pu être évités, il est indéniable qu'inFamous dispose d'un scénario qui en jette. Avec ses multiples rebondissements, ses histoires de trahison, de complot, de mensonges et ses bad guys mystérieux (et vraiment très méchants), c'est bel et bien l'histoire du jeu qui représente sa principale force, celle qui nous poussera à terminer l'aventure. Et quelle aventure ! Avec sa grosse quarantaine de missions principales (et presque autant de secondaires), il vous faudra compter plus de 20 heures derrière votre écran pour finir le soft de Sucker Punch. Et encore, pour le finir d'une première manière ! Car il faut savoir que l'un des points forts du jeu est de proposer un système de "karma" qui modifiera la façon dont pourra évoluer Cole durant sa quête. Effectuez de bonnes actions, soignez les gens dans la rue, privilégiez la vie de plusieurs innocents au détriment de vos choix personnels, et vous serez catapulté au statut de héros. Faites le contraire, et vous deviendrez un "infâme", craint et détesté de tous. "A grand pouvoir implique de grandes responsabilités" comme le dirait si bien l’oncle de Peter Parker, et il ne tiendra qu'à vous de devenir le sauveur d'une ville ou celui qui la conduira à sa perte. Une thématique récurrente dans l'univers des super-héros, mais qui transparaît rarement dans celui du jeu vidéo (de mémoire, on se souvient surtout du très moyen Spider-Man : Le Règne des Ombres). Sucker Punch a eu la judicieuse idée de faire de cette problématique, quasi-existentielle, une des facettes de son bébé ; et même si on aurait souhaité que les choix influent un peu plus sur le déroulement de la quête principale (en gros, seuls vos pouvoirs, votre look et quelques missions secondaires changeront), il n'en demeure pas moins que cette possibilité offre un plus au jeu. Et de voir les passants vous photographier dans la rue lorsque vous avez fait une bonne action procure, on l'avoue, une certaine fierté.

 

Electric Cité

 

Fiers aussi, vous le serez lorsque vous arpenterez les trois îles qui composent Empire City (Neon, le Dédale et le Quartier Historique, les deux dernières étant accessibles plus tard dans l'aventure) tel un yamakazi survolté, passant de toit en toit avec aisance et classe. Car il en a de la classe le père Cole, et pas qu'un peu ! Pour escalader une devanture d'immeuble, il pourra sans difficulté sauter d'une fenêtre à l'autre, s'agrippant sans sourciller à tout ce qui dépassera (corniches, gouttières, enseignes lumineuses, etc.). Et il en va de même avec les pilonnes électriques, les lampadaires, les statues, les ponts, bref, Cole disposera d'une liberté de mouvement quasi absolue pour se déplacer. Et s'il est fatigué, il pourra sauter sur un métro aérien, histoire de faire un petit bout de chemin tranquille. Le résultat, manette en mains, est vraiment grisant, puisqu'en plus de faire des choses improbables de manière excessivement simple (la prise en main est directe et instinctive), vous prendrez plaisir à vous familiariser avec la gestuelle de Cole pour parvenir à enchaîner, après quelques heures de jeu, les acrobaties de manière plus fluide et plus rapide. Surtout qu'en terminant un certain nombre de missions, vous pourrez débloquer de nouvelles aptitudes telles que grinder sur les lignes à haute tension, utiliser votre force électrique comme aérofreins dans les airs, ou encore lancer des grenades, déclencher la foudre, tirer au sniper, vous créer un bouclier, ou recharger vos batteries plus vite. Car oui, il vous faudra souvent faire le plein d'énergie pour ne pas finir à sec après avoir balancer 15 000 watts sur vos ennemis ! Pour ce faire, il faudra vous approcher d'un appareil qui fonctionne à l'électricité (lampadaire, voiture, groupe électrogène, télévision...) et pomper un max de courant. Vos pouvoirs étant particulièrement gourmands, ces recharges seront fréquentes, en particulier lors des phases de combat massif qui vous opposeront à de grosses vagues d'ennemis.

 

Le résultat [...] est vraiment grisant, puisqu'en plus de faire des choses improbables de manière excessivement simple, vous prendrez plaisir à vous familiariser avec la gestuelle de Cole pour parvenir à enchaîner, [...], les acrobaties de manière plus fluide et plus rapide."

 

D'ailleurs, ces passages de shoot intempestif, de plus en plus nombreux au fur et à mesure de votre avancée dans le jeu, représentent le talon d'Achille d'inFamous. En raison d'un système de visée peu pratique et de trop nombreux effets visuels, les champs de bataille deviendront très rapidement totalement illisibles. On se servira donc souvent d'un radar situé en bas de l'écran (qui indique d'un point rouge la position d'un adversaire) pour viser grossièrement la direction d'où surgissent les méchants et balancer la purée au petit bonheur la chance. Après avoir fait sauter tout ce qui se présentait à grand coups d'éclair et de boules explosives, vous pourrez achever les restes avec des petites décharges plus fines. Inutile de préciser que la seconde phase, moins rentre-dedans, se montre beaucoup plus jouissive que la première car trop brouillonne. C'est d'ailleurs de manière générale le plus gros reproche que l'on pourrait faire au titre, à savoir ne pas assez jouer la carte de la finesse dans les séquences d'action, et obliger le joueur à y aller comme un bourrin pour s'en sortir. Un exemple parmi tant d'autres : un tir de sniper vous videra un tiers de votre barre d'énergie, alors qu'une boule de feu seulement un dixième. La logique aurait certainement voulu le contraire, et vous comprendrez qu'en se la jouant tireur d'élite, vous diminuez vos chances de réussite. Dommage car les développeurs auraient pu, par exemple, songer à intégrer des déplacements silencieux pour jouer les prédateurs sans ameuter les foules (le seul système de couverture est très imprécis, et plus handicapant qu'autre chose), ce qui aurait apporté un petit plus à un gameplay, qui bien qu'efficace, finit vite par tourner en rond (pas de possibilité de conduire des véhicules, pas de séquences en intérieur, des combats aux poings très limités...). Qu'à cela ne tienne, niveau diversité, les nombreuses missions seront là pour venir égayer nos parties, proposant des challenges aussi variés que distrayants (libérer des otages, faire sauter un bus, escorter des méchants en prison, faire explosion une antenne, prendre la pause devant un photographe, retirer des appareils de surveillance d'une façade d'immeuble, abattre un mec...). Et ces missions n'étant pas à proprement parlé aisées, il ne sera pas rare que vous perdiez la vie plusieurs fois avant de parvenir à vos fins. Peu importe, le système de checkpoints étant au point, vous ne recommencerez jamais à zéro.

 

Almost inFamous

 

Techniquement, on peut dire qu'inFamous nous a laissé une étrange sensation dans la bouche, puisqu'à plus d'un titre, le jeu fait se côtoyer le bon et le moins bon. Le bon, c'est d'abord et surtout le design global du jeu (que ce soit celui des personnages ou celui de la ville) qui nous plonge directement dans une ambiance post-apocalyptique immédiatement accrocheuse. La ville d'Empire City, mêlant immeubles en décombres, terrains vagues et bidonvilles (dont un particulièrement soigné au cœur du Dédale) dispose d'une architecture soignée, d'une richesse telle que l'on prend plaisir à en découvrir chaque recoin. Les personnages, de leur côté, disposent d'un look bien stylisé qui les rend automatiquement charismatiques. On pense plus particulièrement aux ennemis, cachés derrière des cagoules, des masques à gaz ou des sacs poubelle, qui avec leur allures de faucheur font bien froid dans le dos. Le bon, c'est aussi la réalisation d'ensemble du jeu. Les cinématiques, conçues comme des planches de comic-book, viennent ça et là dynamiser la narration, accompagnées de quelques compositions orchestrales dignes des meilleurs blockbusters Hollywoodiens et de doublages français de bonne facture (bien plus soignées que sur certains films américains). Le bon, c'est enfin et surtout une intelligence artificielle au poil, avec des adversaires qui vont en feront souvent baver des ronds de chapeaux. Mais, en face de cela, il faudra également faire avec une certaine pauvreté graphique dans le niveau de détails des visages et des textures (seuls les éclairs et les explosions sont véritablement soignés), des bugs d'affichage récurrents (aliasing très prononcés, clipping honteux pour un titre sur PS3, quelques bugs de collision pas toujours très jolis) et des chutes de frame-rate vertigineuses quand un nombre trop important d'information se trouve à l'écran. Rien de fondamentalement dramatique, mais on est loin de la claque graphique escomptée. Mais qu'importe, après tout ces menus défauts techniques, le plaisir de jeu est souvent là et inFamous a de quoi vous tenir en haleine de longues heures durant. Et sans vouloir spoiler, la fin déboite grave...






Pierre Delorme

le mercredi 3 juin 2009
14:44




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