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Test également disponible sur : DS

Test Final Fantasy III

Test Final Fantasy III
La Note
13 20

RPG pur et dur dans un enrobage sucré, limite mielleux, Final Fantasy III est victime d'une légère schizophrénie. Car, refondu ou pas, Final Fantasy III se doit de rester à sa place sans chercher à se prostituer face à un public non accoutumé et endurci. En dehors de l'événement que constitue sa sortie,  Final Fantasy III reste en soi un RPG sympathique qui ne possède néanmoins pas la substance et la modernité capable de faire rêver. On regrette également que sa réactualisation en 3D ne soit en réalité que le premier pas d'une nouvelle campagne de refonte des épisodes suivants, à commencer par Final Fantasy IV, récemment officialisé. Le mystère demeure sur l'intérêt profond quant au basculement tridimensionnel de ces univers. Cecil, Faris, et Terra évoluer dans une 3D tout juste correcte, est-ce franchement nécessaire ? A juger sur place. Pour l'heure, le prochain gros trip Final Fantasy sur une console portable se nommera Final Fantasy VI !


Les plus
  • Rythme accrocheur
  • Réalisation correcte
  • La boucle est bouclée
Les moins
  • Le niveau de difficulté pas mis à jour
  • Le système de sauvegarde crispant
  • Un système de jobs encore balbutiant


Le Test

Cette fois, on dirait bien que nous y sommes ! Si la sortie de Final Fantasy III fait immanquablement figure d'événement, ce n'est pas tant parce qu'il est le pionnier d'une refonte tridimensionnelle, mais parce qu'il complète enfin la grande horloge Final Fantasy, dont tout l'Occident était dépourvue jusqu'ici de son chiffre numéro 3. Désormais, nous avons sous la main les 12 volets de la plus grande saga du jeu de rôle japonais, à travers diverses résurgences sur consoles portables ou par le biais des compilations sur PlayStation.


Pour beaucoup, Final Fantasy III est donc le précieux, une sorte de rite de passage obligatoire avant de pouvoir inscrire l'intégralité de la série à son palmarès. Une obsession qui risque bien de prendre le pas sur la qualité intrinsèque de la refonte tridimensionnelle de ce RPG cuvée 1990. Peu importe ce que l'on vous racontera sur lui, il vous le faudra de toutes façons, n'est-ce pas ? En ce qui concerne les néophytes curieux, ils doivent savoir que la refonte technique n'est qu'une façade destinée à moderniser un habillage dont la substance reste brute. Cela veut dire que ce soft n'est pas forcément le candidat idéal pour s'initier aux RPG purs et durs, qui restent toujours peu représentés sur la console à deux têtes de Nintendo.

 

ANPE.fr

 

Particulièrement pataud lorsqu'il s'agit de sortir certains de ses jeux en Europe, on ne peut pas dire que Nintendo soit en avance une fois encore. La venue tardive de Final Fantasy III nous contraint d'effectuer une nouvelle contorsion chronologique, puisque sont récemment sortis sur Game Boy Advance les chapitres IV et V. Ne perdons donc pas de vue le contexte : adaptation d'un jeu Famicom paru en avril 1990 au Japon, Final Fantasy III est un jeu de rôle vieille école, qui ne connaît pas encore l'Active Time Battle, et se contente donc d'un authentique et archaïque tour par tour. C'est la première ride ostensible du jeu de Square Enix, mais il ne s'agit pas pour autant d'un vilain écueil contrairement au système de jobs, qui faisait ici ses débuts dans l'histoire de Final Fantasy. Véritable artère principale du gameplay, le changement de job est un ratage total comparé à son épanouissement dans Final Fantasy V. Et pour cause, dans cet opus chaque job dispose de sa propre marge de progression, très lente, et s'aiguise de façon indépendante. Or, le simple fait d'en changer bouleverse les statistiques de votre personnage de façon négative. On vous impose même une série de combat à effectuer avant que votre nouvelle classe ne se mette à évoluer. De manière générale, le jeu est construit pour laisser le joueur dans la brume. Quand on visite une armurerie, rien n'indique quelle arme est adaptée pour tel job et, encore plus saugrenu, aucune description des capacités propres à chaque job ne vous est offerte afin de savoir dans quoi on met les pieds. Il existe bien un bonhomme qui vous explique la nature et les particularités de chaque spécialisations, mais seulement celles que vous incarnez actuellement, pas les autres ! Heureusement, la notice se charge de recenser et de décrire un peu ces fameux jobs, ce qui n'explique pas pour autant l'absence de tutorial in-game. Le fait est que le joueur n'a pas vocation à goûter toutes ces classes, surtout eu égard à la lenteur de leur évolution qui est, rappelons-le, totalement indépendante de la montée en puissance du personnage. C'est quelque chose qui se fait particulièrement bien sentir avec les mages. Car, dans Final Fantasy III, la notion de magie est spéciale. L'éther n'existe pas, autrement dit il n'existe pas non plus de jauge de MP proprement dite. Les sorts sont répartis entre différentes catégories, lesquelles disposent d'un certain nombre d'utilisations, dont les limites s'élargissent en même temps que la pratique du job. Donc pour avoir le droit d'utiliser plus de 10 fois le sort de Soin, il va falloir jouer très longtemps avec le job en question, se permettre d'en changer par curiosité rendrait toute optimisation impossible. Autrement dit, c'est tout le plaisir de la découverte qui est castré.

 

Le rustique

 

Tout mignon et chaleureux que soit le character design de Akihiko Yoshida, la progression de Final Fantasy III ne fait aucun cadeau. Si les 20 premières heures de jeu sont franchement accessibles, pour peu que l'on optimise une équipe équilibrée entre la force brute et la magie, la seconde partie de l'aventure se corse subitement, dès lors que l'on quitte le continent flottant. Et là plusieurs curiosités nous sautent au visage. Les queues de phénix qui, osons le préciser, servent à ressusciter un personnage, ne sont plus une denrée commerciale. Si vous en avez 10 dans votre inventaire, vous pouvez vous estimer heureux ! Ensuite, c'est lorsqu'on tombe contre des boss, ou même de simples ennemis qui vous explosent en 2 coups, que le sort de Résurrection brille par son absence. En réalité, celui-ci existe, mais ne comptez pas l'acquérir avant 20 ou 25 heures de jeu, donc après avoir rencontré le Garuda, qui fait un peu l'effet de combattre Sephiroth à peine débarqué du train dans l'introduction de Final Fantasy VII. On aura donc compris que nous ne sommes pas dans un RPG de la génération PlayStation, et que mourir fait mal, très mal. A tout ceci s'ajoute une dernière gâterie, à savoir l'absence totale de points de sauvegarde dans un donjon, y compris avant un boss bien vicieux. Ah oui, quand même. La sauvegarde, ça se passe sur la carte du monde et nulle part ailleurs. Notons toutefois la présence d'un sort de téléportation pour au moins sortir du donjon en cas d'urgence et ne pas mourir sur le chemin du retour après avoir écumé les lieux. Soyons aussi honnêtes quant à l'équilibre du jeu de Square Enix en reconnaissant la relative petitesse desdits donjons.

 

La méfiance est souvent de mise lorsque l'on parle de 3D sur Nintendo DS, mais Final Fantasy III s'en tire plutôt bien avec des personnages techniquement proche de ceux d'un Final Fantasy VII en moins détaillés. Et surtout, les décors sont intégralement en 3D pour un ensemble esthétiquement homogène et un univers cohérent. Côté sonore, Final Fantasy III est tout aussi équilibré et possède, comme tous les jeux de la série sans aucune exception, au moins deux ou trois mélodies inoubliables léguées par le vénérable Uematsu. Du reste, aussi surprenant que ce soit pour un RPG, il n'est franchement pas nécessaire de s'étendre sur le scénario. Dites-vous que tout ce qui se trouve avant Final Fantasy VI se résume globalement au regroupement prophétique d'une équipe au destin sacré et chargée de rétablir l'équilibre dans un monde rongé par la vermine du mal (ici le dénommé Xande) en sauvant les Cristaux élémentaires. Et si les épisodes IV et V sont suffisamment modernes pour proposer une trame et des personnages marquants, les protagonistes du Final Fantasy III original étaient complètement dénués de psychologie et même de patronymes. Ce n'est heureusement plus le cas pour ce remake Nintendo DS puisque Square Enix s'est chargé de peaufiner un minimum les caractères et l'identité de ces quatre aventuriers. Il était de toutes façons inconcevable de voyager en 2007 avec des coquilles vides en guise de héros.

 

En attendant Terra

 

Mais gare à ne pas tomber dans le panneau de la refonte, qui n'est globalement que technique. A cet égard, le spot TV diffusé en France est particulièrement malhonnête en s'épanchant sur la superbe cinématique d'introduction, à partir de laquelle le néophyte pourrait s'imaginer que la minuscule cartouche diffuse un souffle épique semblable à un Final Fantasy XII dont les cinématiques ont également envahi les écrans un peu plus tôt. Or, mieux vaut savoir à qui l'on s'adresse en vérité. Final Fantasy III est un RPG de 1990, brut, brutal et old school, simplement travesti pour justifier son statut de lanterne rouge. A ce jour, Final Fantasy III fait figure d'aventure simplette avec peu ou pas d'évènements secondaires, fort d'une épuration scénaristique et scénique, mais tout de même dotée d'une longévité surprenante quand on le replace dans son contexte original sur Famicom. Comme nous l'avons vu, eu égard à l'absence de sauvegarde en dehors de la carte du monde, les donjons succincts sont plus proches du sprint que du marathon. Pourtant Final Fantasy III assure sa durée de vie syndicale d'au minimum 30 ou 35 heures de jeu, ce qui implique donc une aventure étendue et pleine de péripéties. Les donjons rarement longs, l'absence de blabla interminable ou d'un fort encadrement narratif font que la durée de vie du jeu est 100% naturelle. Mieux, sur le modèle d'un Final Fantasy V, ce volet compense sa légèreté scénique par une succession dynamique de situations, de lieux, de boss et de défis, bref pas un très bon rythme de jeu.






Steeve Mambrucchi

le mercredi 16 mai 2007
12:25




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