Salem aleïkoum
Mais pour nous tenir éveiller de l’écran "Nouvelle Partie" jusqu’aux crédits de fin, il faut que Murdered : Soul Suspect nous offre une enquête inoubliable. A ce niveau-là, les développeurs ont fait certains efforts pour proposer une aventure originale et diversifiée. Avant tout, le jeu se concentre sur l’aspect enquête policière. Vous serez amené à visiter plusieurs lieux différents de Salem, de son commissariat à son hôpital psychiatrique en passant par le muséum ou son cimetière. A chaque fois, vous devrez trouver les indices, les détails qui vous permettront de tirer une conclusion en choisissant les bonnes preuves. Pour parvenir à vos fins, vous pouvez bien sûr scruter un objet, écouter les pensées d’un vivant en prenant possession de son corps et même voir à travers ses yeux. Les flashbacks seront légions, tout comme les actes de Poltergeist qui consistent à allumer un appareil électrique. Vous pourrez même influencer les vivants ou vous réincarner en chat pour vous faufiler dans des endroits étroits. Car oui, les fantômes sont régis par des lois « physiques » de l’au-delà. Vous ne pouvez traverser que certains murs et rentrer dans les bâtiments que si une porte ou une fenêtre est ouverte. Ce n’est pas parce que vous êtes un revenant que vous possédez le cheat code "passe muraille" pour autant. De part ces lois, on a souvent l’impression d’être dirigé par le jeu sans avoir le choix de vaquer à d’autres occupations. Pourtant le jeu propose beaucoup de dossiers à élucider. Tantôt il faudra aider un collègue fantôme à retrouver la paix, d’autres fois, il vous faudra collecter un certains nombres d’objets ou encore mettre la main sur des vestiges de votre passé. Un peu d’exploration ne fait pas de mal même si on fait vite le tour de la petite ville de Salem.
Ma sorcière mal-aimée
Des énigmes, de l’exploration, c’est bien beau mais il faut que ça bouge quand même un peu. Et sur ce point, on peut dire que les développeurs n’ont pas réussi à insuffler suffisamment de rythme à Murdered : Soul Suspect. Pour commencer, les séquences d’infiltration qui consistent à diriger un humain sans se faire repérer sont beaucoup trop scriptées et trop faciles. On active une radio, une TV ou une imprimante et on est sûr d’accaparer sa victime pendant… toute la durée du jeu. S’infiltrer devient alors un jeu devant. L’autre tentative de dynamisme concerne les démons de l’au-delà qui apparaissent régulièrement à la fin d’une enquête. Evitez le face-à-face, ils ne feront qu’une bouchée de vous. Préférez une attaque par derrière pour les détruire. Et rien de mieux que les formes spectrales inactives pour vous camoufler et les approcher discrétos pour les faire disparaître à coup de QTE. Tous les efforts pour dynamiser le gameplay de Murdered : Soul Suspect tombent à plat, même les phases d’exploration sont ennuyeuses à cause d’un gameplay mou de genou. Notre détective se déplace lentement même avec la touche courir enfoncée, les PNJ manquent de vie, radotent sans cesse les mêmes phrases et la musique reste anecdotique. Vraiment rien n’est fait pour le spectacle même pas l’aspect visuel du soft qui, sur les nouvelles consoles, n’a franchement rien de palpitant. Qu’il s’agisse de ses textures ou de la modélisation des personnages, Murdered : Soul Suspect n’est pas le jeu qui vous convaincra de passer sur la nouvelle génération de consoles. Alors certes Airthight Games n’a peut-être pas les moyens techniques d’un Activision, EA ou Ubisoft mais le studio aurait très bien pu compenser la faiblesse graphique par un gros travail sur l’ambiance. Et là, on reste sur notre faim. Le souci du détail historique sur la ville de Salem n’est pas à remettre en question mais dans un jeu où il est question de meurtres en série, de fantômes et de sorcellerie, on aurait pu espérer une ambiance plus sombre à la limite du flippant, histoire de nous offrir quelques sursauts de terreur sur notre canapé mais rien. Murdered : Soul Suspect est juste plat.