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Nombreux sont ceux à crier, chaque automne, que FIFA n’est qu’une mise à jour perpétuelle d’un même titre, qu’il n’y a que peu ou prou de différences entre les versions d’une année sur l’autre et que finalement, il ne faut pas donner son argent aux méchants Américains d’EA. Inutile de dire que chez JEUXACTU, on est loin d’être d’accord, tests à l’appui ; c’est d’ailleurs un vrai manque de subtilité, d’expérience ou de connaissances du football que de balancer de tels jugements. Cette année, on ne voit pas comment on pourrait à nouveau les entendre, tant EA Vancouver a pris de risques sur FIFA 14. Et c’est finalement ce qu’on attend d’un titre en position de domination totale sur son genre : un renouvellement constant. Bon, comme on pouvait s’y attendre, cette version sur consoles en fin de cycles ne sort pas vraiment des sentiers battus visuellement. FIFA 14 est légèrement plus beau que son prédécesseur, mais le tout tourne toujours sur le même moteur et ce n’est pas vraiment de ce côté-là qu’il faudra chercher la nouveauté, même s’il faut bien avouer que le rendu des visages des joueurs qui ont eu la chance d’êtres modélisés est toujours aussi bluffant (PES a d’ailleurs perdu son hégémonie de côté-là, surtout cette année). Les gros plans et les ralentis (qui sont désormais bien plus cohérents et vous indiquent s’il s’agit d’un tir cadré ou non, de quel joueur et à quelle minute) n’en sont que plus agréables.
Passez en VO !
Les stades sont toujours aussi pétillants, l’ambiance sonore, même si elle est assez loin de ce qui semble nous attendre sur PS4 et Xbox One, est toujours aussi réussie, portée par les réactions du public et les chants officiels des équipes, le tout étant assez varié pour ne jamais être répétitif. Les commentaires d’Hervé Mathoux et Franck Sauzée plombent encore une fois l’affaire, même si les deux compères donnent désormais un peu plus d’infos sur les deux équipes, et on ne saurait assez vous conseiller le double duo de commentateurs anglais de SkySports, dont les enregistrements très naturels donnent une autre dimension au jeu. N’allez pourtant pas croire que les changements ne sautent pas aux yeux, bien au contraire, puisque les menus du jeu ont été entièrement remaniés pour prendre la forme d’une série de vignettes imagées à la Windows 8. Si le tout est globalement plus ergonomique et plus sympa à regarder, on a parfois du mal à trouver certaines options bien cachées et notre version se mettait méchamment à ramer dans les menus après quelques heures du mode Carrière. Reste à savoir si la version finale pâtira du même souci, mais l’évolution était nécessaire.
Muscle ton jeu Robert !
Bien entendu comme tous les ans, c’est le gameplay qui a subi le plus de modifications. Et on est étonné de voir qu’à chaque fois, EA Vancouver prend du recul pour dénicher de nouvelles features qui rendront la série plus proche de la réalité. Et FIFA 14 pourra au premier abord en rebuter certains dans sa course au réalisme. Les premières minutes manettes en main peuvent choquer : les joueurs disposent désormais d’une véritable inertie, qui rend à la fois leur maniement plus difficile et leurs déplacements plus naturels. Mettre un crochet n’est plus aussi simple qu’auparavant, surtout en pleine course, puisque le joueur doit reprendre ses appuis, relancer son accélération et risque donc se faire prendre le ballon par un défenseur lancé. Les développeurs ont d’ailleurs encore accentué la séparation entre joueur et ballon, les deux étant complètement différenciés maintenant. C’est d’ailleurs là que se feront remarquer les meilleurs dribbleurs, avec un centre de gravité plus bas, un physique assez costaud pour supporter les assauts des adversaires ou alors des appuis assez puissants pour tenir sur les jambes. On apprécie dans ces cas-là de pouvoir enfin jouer correctement avec des attaquants en pivot, grâce à la nouvelle protection de balle, déclenchée avec L1. La gâchette déclenchera la mise en opposition du corps de l’attaquant, écartera le défenseur du bras ou ralentira une course pour garder la possession du cuir dans un duel à l’épaule.
On se retrouve à faire ce que les devs d’EA Vancouver veulent nous voir faire depuis le début : apprendre à connaître son dispositif, construire les actions de jeu par la passe
Car en plus de ça, les défenseurs sont loin d’être des parties de plaisir et vous pouvez oublier le mec un peu technique de votre équipe en plein milieu du terrain. Plus cohérentes, les formations laissent moins d’espaces, les joueurs se soutiennent, ferment les intervalles, se remplacent s’ils sont hors de position. Mais la nouvelle inertie des joueurs peut également servir l’attaque : il n’y a qu’à tenter une feinte de frappe ou de centre au bon moment, face à des adversaires un peu lourds pour voir le résultat. Sinon, vous pouvez toujours jouer sur le coup de rein, le changement de rythme en appuyant au bon moment sur R1, pour pousser plus loin le ballon et casser le bassin du défenseur. Tout est une question de timing. En parallèle, le rythme des passes a encore été ralenti et leur précision a été revue à la baisse. Si on compile cela à des pertes de balle plus fréquentes si on se lance à l’assaut en solo et à une intelligence artificielle défensive largement supérieure à ce qu’elle était sur FIFA 13, on se retrouve à faire ce que les devs d’EA Vancouver veulent nous voir faire depuis le début : apprendre à connaître son dispositif, construire les actions de jeu par la passe. Et bien entendu, cela implique qu’une équipe faible mais mieux utilisée pourra espérer faire un résultat face à une équipe d’un meilleur niveau, pour peu qu’elle y mettre un peu de rigueur. Le tout pour mieux kiffer au moment de marquer. Ca tombe bien, justement, le système de tir a lui aussi été revu, avec de nouvelles trajectoires dévissées ou retombantes. Mais cela va plus loin puisque la position du frappeur et la provenance du ballon influera également sur la façon d’aborder la balle. Pas d’inquiétude, vous ne mettrez pas des frappes avec un effet de malade avec n’importe qui et n’importe quand : c’est la situation de tir et le frappeur qui changent tout.
Joue-là comme Arsène
Le contenu du jeu lui est toujours gargantuesque. Il n’est plus vraiment besoin de le souligner, la puissance financière d’EA lui permet toujours d’avoir 95% des licences à disposition, même si certaines absences se font tout de même sentir (championnat turc, pas mal de sélections nationales, et les grandes compétitions européennes, détenues par le concurrent PES). Le mode Carrière, dont le menu à lui aussi été totalement revu pour un résultat bien plus accessible va lorgner du côté de Football Manager, toutes proportions gardées bien entendu. Il inclut cette année un système de recruteurs (au nombre de six pour l’équipe A) que vous pourrez engager pour observer des joueurs à recruter éventuellement. En effet, au début de votre Carrière, votre base de données limitée ne permet de connaître les stats que d’un nombre de joueurs limité. Il faudra les scouter pour obtenir d’abord une fourchette sur certaines capacités essentielles, puis les faire observer une deuxième fois par un autre recruteur, puis encore un autre pour affiner le résultat. De plus, ceux-ci pourront chercher d’eux-mêmes, dans tel ou tel pays, des joueurs par rapport à des caractéristiques que vous leur indiquez (rapide, très technique, bon finisseur) ; un système utilisé d’ailleurs par de vrais coachs (Arsène Wenger pour n’en citer qu’un) et qui ne vous oblige pas à demander un buteur avec 80 à 85 en vitesse et accélération...
Le mode Carrière, dont le menu à lui aussi été totalement revu pour un résultat bien plus accessible va lorgner du côté de Football Manager."
On pourra regretter toutefois le choix pas vraiment exhaustif de critères dans la recherche d’un joueur. Votre équipe de recrutement pourra également se charger de préparer le mercato durant la saison afin d’être opérationnel dès son ouverture et également constituer une équipe de jeunes talents dénichés dans le monde entier. Bien entendu, tout cela à un coût et il faudra choisir entre allouer du budget au recrutement ou aux indemnités de transfert. Une bonne idée pour offrir un choix cornélien au joueur (l’avenir ou le présent), même si tout ça n’est pas vraiment réaliste… On notera également l’arrivée de nouveaux jeux techniques, mieux foutus, plus pertinents et surtout, SURTOUT, d’un mode Saisons en Coopération qui devrait permettre de jouer enfin ce mode de jeu à deux, sur la même console ou chacun chez soi. Une réponse aux nombreuses demandes des fans qui réclamaient son arrivée depuis longtemps.
