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Test également disponible sur : PC

Test NeverWinter Nights 2

Test NeverWinter Nights 2
Les Notes
13 20 note multi-utilisateurs NeverWinter Nights 2 4 5

Vous n’avez pas d’amis et, de toute façon, vous n’aimez pas les gens ? Jouer en ligne ne vous intéresse pas ? Vous n’avez même pas de connexion haut débit ? La seule chose qui vous plaît dans les jeux de rôles, c’est de pouvoir vivre une grande aventure tout seul, sans que des milliers de "kikoo lol" affluent dans un coin de votre écran et que des malappris vous ruinent votre héros d’un coup de leurs épées +20 ? Alors, oubliez très vite Neverwinter Nights 2. Avec sa collection de bugs, ses temps de chargement à répétition et, surtout, sa campagne solo d’un ennui mortel, le titre d’Obsidian ne vous est vraiment pas destiné.  Mais le potentiel solo est toutefois bien là, pour qui est prêt à farfouiller un peu sur le net. Doté d’un très solide éditeur de missions, ce second épisode profitera certainement, et ce à l’instar de son prédécesseur, du travail d’une petite communauté de fans prêts à sacrifier leurs nuits pour produire une ribambelle de scénarios jouables. Ce sont ces modules, disponibles gratuitement, qui feront, ou pas,  tout l’intérêt offline de Neverwinter Nights 2. La note solo bâtarde prend en considération les deux facettes du problème. La campagne, à la fois bien misérable pour les joueurs de Donjons & Dragons et ludiquement un poil trop complexe pour les novices, vaut difficilement plus de la moyenne, mais le travail de la communauté peut faire le bonheur des gamers solitaires. Les adeptes des parties communautaires sont, eux, bien plus gâtés. L’aventure se révèle en effet plus palpitante lorsqu’elle est menée à plusieurs, et les options multis offertes par l’éditeur sont extrêmement séduisantes. A vous de voir dans quel camp vous vous situez…


Les plus
  • Le système de jeu fera le bonheur des puristes
  • Editeur de missions ultra-complet
  • Nombreuses sous-missions
  • Un vrai potentiel…
Les moins
  • Campagne solo bien trop barbante
  • Graphismes très inégaux
  • Gourmand
  • Temps de chargement trop nombreux
  • Mise en scène des cinématiques misérable
  • Doublage peu inspiré
  • Bugs en pagaille
  • Défauts d’interface


Le Test

Mieux vaut être un second couteau au service d’un baron du milieu qu’une petite frappe indépendante. C’est tout du moins ce que semblent penser les développeurs d’Obsidian Entertainment, qui mettent leurs petits doigts potelés de codeurs et leur cerveau perturbé par de trop nombreuses heures de Donjons & Dragons au service du roi du jeu de rôle PC : BioWare. Mais tous les serviteurs de Dieu ne sont pas bons pour la canonisation !  Loin de se payer un aller simple pour le Paradis, les Californiens s’offrent, tout au mieux, une place au Purgatoire avec ce Neverwinter Nights 2 pas franchement satisfaisant. 


Unique fruit de l’amour de parents depuis longtemps disparus, vous êtes élevé par un oncle mutique dans une cité boueuse perdue au fin fond d’un lugubre marais. Mais quand le Mal frappe à la porte des bicoques en torchis, c’est pour vous prendre vous, le gamin aux origines mystérieuses et à l’avenir incertain. C’est le début d’une grande aventure… pour tous ceux qui tolèrent encore les scénarios cousus de fil blanc.

Suite d’un jeu qui s’était vu reprocher le manque d’intérêt de sa campagne solo, vaste ramassis de clichés et de situations navrantes, Neverwinter Nights 2 n’avait pas grand-chose à faire pour dépasser son prédécesseur. Les petits gars d’Obsidian Entertainment disposaient même d’une montagne d’éléments, de données historiques, de scénarios déjà prêts, fruits des millions d’heures consacrées par les amateurs de médiéval-fantastique du monde entier au jeu de rôle papier Donjons & Dragons. Car Neverwinter Nights 2 n’est rien de moins que la dernière adaptation virtuelle de ce vénérable aimant à rôlistes. Autant dire que la tâche s’annonçait aisée.

Comment, dans de telles conditions, les scénaristes chargés du projet sont-ils parvenus à se rater à ce point, à créer une si exceptionnelle succession de poncifs mal narrés, mal mis en scène et qui ne captera l’attention que de ceux qui n’ont jamais touché à un RPG de leur vie ? La question restera sans réponse, mais le résultat est là : Neverwinter Nights 2, c’est le Seigneur des Anneaux sans la grandiloquence, c’est Oblivion sans la dimension épique. Fut pourtant un temps où l’arrivée de titres issus de Donjons & Dragons signifiait, du moins sur PC, des mois et des mois de géniales aventures, écrites avec brio et sans mièvrerie aucune, dans des environnements féeriques. Les deux monumentaux Baldur’s Gate et le trop négligé Planescape Torment présentaient alors tous les arguments pour enchanter, non seulement les amateurs de jeux de plateau, mais également les gamers n’ayant jamais tenu une paire de dés dans la main. Les temps ont bien changé, mais le gameplay de Neverwinter Nights 2 reprend les concepts développés dans ces trois bijoux, la 3D en plus.

 

Tu joues avec Dédé

 

Si vous ne débutez la partie qu’aux commandes de votre seul héros, dont vous aurez soigneusement choisi la race, les caractéristiques physiques, et les dons et aptitudes, votre charisme hors norme va vous permettre de vous faire quelques amis. Généralement rencontrés au détour d’un fourré et recrutés au terme d’une conversation à choix multiples d’environ trente secondes, ceux-là mettent leurs compétences à votre service, et leur vie entre vos mains. Les choses sérieuses commencent alors. Déambulant dans des villages pouilleux, des campagnes malfamées et de sinistres souterrains sur les traces d’un mystérieux Roi des Ombres (rien que ça !) aux intentions pas franchement pacifiques, vous devez, en compagnie de quatre larrons, tuer pour survivre. Les combats sont fréquents et souvent exigeants d’un point de vue tactique. A vous de vous organiser au mieux, en sélectionnant tour à tour chaque membre du groupe et en définissant son plan d’action. Ainsi, vous pouvez ordonner à votre héros d’attaquer un orc, puis programmer la métamorphose de votre druide, passer à votre archer à qui vous commanderez de reculer un peu et d’harceler un ennemi, etc. Si vous êtes joueur, et inconscient, vous pouvez procéder à toutes ces manœuvres dans le feu de l’action, mais la possibilité de mettre la partie en pause à tout moment vous permettra de mieux planifier vos assauts. Et si vous êtes complètement irresponsable, vous ne manquerez pas de laisser à l’ordinateur le soin de gérer tous vos compagnons à l’exception de celui que vous aurez sélectionné. Même s’il est possible de la paramétrer extrêmement précisément, l’I.A. n’est en effet pas franchement brillante. Vos alliés font un mauvais usage de leurs sorts, balancent leurs attaques spéciales au mauvais moment s’éparpillent aux quatre coins du champ de bataille et ont la sale manie de se faire rapidement massacrer dans ces affrontements dont le dénouement ne tient absolument pas à votre capacité à cliquer gauche comme un fou furieux. Dans Neverwinter Nights 2, tout est une question de force, d’équipement, et de hasard. Les points de dommage que vous infligez, ou subissez, de même que votre capacité à éviter, ou non, les attaques d’autrui, sont déterminés par des jets de dés. Dans la pratique, votre petite troupe ne s’installe pas par terre pour régler ses comptes avec les géants de feu et autres liches autour d’un tapis vert, et tous les lancers et calculs sont effectués automatiquement par l’ordinateur. Un concept qui justifie la relative lenteur des affrontements, et les nombreux coups qui se perdent. Les adeptes de hack’n’slash et les impatients auront donc le plus grand mal à se faire à cette approche à part, mais les amateurs de systèmes de jeu pointus trouveront de quoi occuper leurs longues nuits d’hiver, choisissant minutieusement leur équipement afin de s’assurer les jets de sauvegarde les plus puissants et les assauts les plus imparables.

 

Le RPG en kit

 

C’est sur ceux-là, les obstinés et les passionnés, qu’Obsidian Entertainment compte pour valoriser son jeu. Le studio a en effet eu l’excellente idée de mettre à disposition du commun des mortels un puissant éditeur de missions. Déjà proposé aux joueurs du premier volet qui n’ont eu de cesse de lui faire honneur, cet outil, enrichi pour l’occasion, est une petite merveille d’exhaustivité. Du choix et de l’aménagement des décors à la rédaction du script en passant par l’intégration des musiques, vous disposez de tout le nécessaire pour créer vos propres missions. Les plus courageux pourront même mettre au point leurs propres modèles 3D et effets spéciaux, bidouiller l’interface, et refaire tout le jeu en mieux si ça leur chante. Ces travaux personnels sont offerts au commun des mortels, qui s’y aventurera seul ou en bande, le créateur, ou un quelconque adepte de l’exercice, pouvant même faire office de véritable maître du jeu sur des parties online… avec tous les pouvoirs que la fonction implique.

On pourrait finalement se demander si Neverwinter Nights 2 n’est pas qu’une version luxueuse de RPG Maker. La campagne offerte ici ne serait dès lors qu’une simple démonstration des possibilités d’un outil délicat à maîtriser. En témoigne l’offre aujourd’hui encore limitée en matière de modules, et ce malgré la publication tardive de ce test. Car en plus d’être complet, l’éditeur est également des plus complexes, et son interface aussi sexy qu’un vieil outil de bureautique ne manquera pas de calmer les ardeurs de certains. Souvent anti-ergonomique, la bestiole ne s’apprivoise pas facilement, et il vous faudra faire preuve de bien du courage pour obtenir des résultats concluants. Pas de panique, vous ne serez pas les seuls à lutter : Obsidian Entertainment a aussi pas mal de pain sur la planche pour corriger les bugs qui hantent encore tant l’éditeur que le jeu lui-même.

 

L’art de terminer un jeu après sa sortie

 

Testé sur une version 1.03, donc déjà largement patchée, Neverwinter Nights 2 s’est révélé être un remarquable nid de bugs. Le pathfinding foireux, les soucis de collision et autres non-déclenchements de scripts côtoient les crashs purs et simples et perturbent légèrement le déroulement de l’aventure. Celle-ci est en outre extrêmement ralentie par d’innombrables et insupportables temps de chargement, qui interviennent même lorsque vous passer d’un étage à l’autre au sein d’une bête bicoque. Visiblement sorti trop tôt, le jeu souffre d’un vrai défaut d’optimisation. Malgré sa relative sobriété graphique, il est particulièrement exigeant en ressources et, à moins de posséder une machine de course, vous devrez vous contenter d’un rendu assez proche de KOTOR 2, pourtant sorti il y a deux ans. A croire qu’Obsidian Entertainment, et Atari, ont manqué de temps. De temps pour débuguer et soigner l’intrigue solo de son jeu pour le premier, de temps pour surveiller et s’assurer de la qualité de la traduction et du doublage, pas vraiment heureux, pour le second. Heureusement pour ces deux-là, les joueurs courageux le prendront, eux, le temps, et parviendront peut-être à transformer ce vaste bric-à-brac d’outils prometteurs en quelque chose de vraiment ludique. En attendant, à moins de jouer en multi, le plaisir n’est vraiment pas là.






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Jeu : RPG
Editeur : Atari
3 Nov 2006

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