Blades of Time narre les aventures d'Ayumi, une chasseuse de trésors bien décidée à trouver le magot de Dragonland, un monde hostile peuplé de créatures dangereuses et assoiffées de sang. Vous vous attendiez à plus ? Et bien malheureusement, de l'introduction à la conclusion, en passant par les quelques pauvres cinématiques, animées par des personnages peu charismatiques, les quelques lignes du scénario se réduisent comme peau de chagrin au fur et à mesure de la progression. Ayumi a beau être très forte dans l'art du port du bikini, dans le maniement du katana et dans le déplacement instantanée, du point de vue de la personnalité, c'est le néant total. Ce ne sont également pas les quelques interventions de PNJ ci et là, comme celles du Maître de la Guide ou du compagnon de guerre de l'héroïne, Zéro, qui parviennent à rehausser le manque de séquences emblématiques. Il est tout de même possible de se consoler en appréciant les nombreux environnements qui constituent le territoire des Dragons. Ces derniers s’inspirent de l’univers d’un certain Jules Verne et de son ouvrage Voyage au Centre de la Terre, mêlant rencontres de civilisations disparues, traversées de ruines et tombeaux grignotés par une végétation luxuriante. Mais une fois passé l'émerveillement des premières minutes, certaines personnes tourneront de l'œil à la vue du trop-plein de couleurs fluorescentes, qui sont la preuve d’un mauvais goût ambiant. Le constat est le même pour les graphismes, très largement dépassés pour un titre actuel. Les joueurs peuvent donc certes jouir de mondes variés (qui auraient pourtant mérité davantage d'intention que des couloirs souvent linéaires et exigües), entrecoupés de phases de plates-formes peu intéressantes (sauter de corail en corail devient vite redondant), ou bien encore de phases de combat en arène claustrophobiques. Visuellement, seuls les quelques sorts spéciaux et combos à réaliser raviront les fanatiques d'explosions visuelles démesurées, quoique très vite rébarbatives et souffrant de quelques ralentissements, rendant les affrontements brouillons. Le doublage français est quant à lui à la ramasse, doté d'une synchronisation laborieuse, à l'image d'une l'ambiance sonore qui ne marquera point les esprits. Heureusement, côté gameplay, Ayumi nous hypnotise légèrement plus que sa poitrine volumineuse, même si l'on détourne vite les yeux du décolleté.
Du chaos à la lumière
Outre l'utilisation d'attaques classiques agrémentées de finish-moves intuitifs, notre héroïne peut faire appel à des pouvoirs spéciaux à récupérer en s'adressant aux autels du chaos. Alors que les sorts qui affectent seulement les déplacements ou les attaques normales restent trop anecdotiques dans l'ensemble, les sorts actifs permettent de déchaîner la colère des éléments (air, feu et glace). Plus le joueur attaque et plus ce dernier remplit une jauge qui, une fois les paliers passés, permet d'envoyer un sort dévastateur sur une large zone. Le faible nombre de paliers (deux au total) réduit significativement la diversité des attaques à réaliser, rendant les combats assez répétitifs de manière générale. Aspect sympathique mais trop peu mis en avant, la réalisation de combos demande d'alterner le plus souvent possible entre les sorts de Glace et de Feu pour bénéficier de dégâts supplémentaires. Les phases de tir à la troisième personne ne suffisent pas quant à elles à varier les plaisirs, malgré son côté pratique pour venir à bout de certains monstres volants ou autres mortels au corps-à-corps. Le titre repose finalement sur l'utilisation de la chronorégression. Ayumi peut, à l'aide du temps, se cloner et attaquer plusieurs ennemis simultanément. Cette capacité, limitée, est également mise à contribution pour activer des mécanismes demandant de se positionner sur plusieurs interrupteurs au même moment. En pratique, elle représente un atout tactique tout de même négligeable, de part sa propension à rendre les affrontements beaucoup trop confus, à l'exception de certains combats où il est nécessaire de détourner l'attention des ennemis (ou Boss) à l'aide de ses clones du temps. L'utilisation de la boussole et du sort de l'ordre ne réserve par ailleurs que très peu d'intérêt, leur seule et véritable utilité résidant dans la recherche de coffres et dans la traversé des zones du chaos tout aussi épisodiques. En somme, Blades of Time n'est pas un beat'em all révolutionnaire et comporte bien trop de petits défauts pour prétendre à une quelconque reconnaissance. Son petit prix de 30€ fera tout de même mieux passer la pilule au joueur le moins exigeant pour qui le multijoueur façon DoTA-like et le défouloir proposé, à la difficulté pas bien élevée et à la courte durée de vie (huit heures tout au plus), suffiront.