C’est peut-être la première fois que le public français découvre Akiba’s Trip : Undead and Undressed, mais au Japon, la série avait déjà œuvré pour la PSP deux ans plus tôt. On ne connaît pas le degré de succès du jeu dans son pays natal, mais cela a été visiblement suffisant pour que les producteurs autorisent le développement d’une suite, cette fois-ci sur PS Vita, PS3 mais aussi PS4, avec en prime une sortie internationale. Une grande première pour cette licence qui semblait pourtant vouée à ne jamais dépasser les frontières nippones, tant le concept semblait complètement timbré. Dans la peau de Nanashi, un jeune otaku collectionneur de figurines, le joueur va donc se retrouver propulsé au beau milieu d’Akihabara, modélisé avec le plus grand soin. Qu’il s’agisse de l’artère principale avec son célèbre ponton vert, les multiples sorties qui mènent au métro, ses fameux Club SEGA ou bien encore les petites ruelles adjacentes où l’on adore se perdre, il faut bien avouer qu’il est assez plaisant de se balader dans ce haut lieu où l’on a traîné mille fois nos guêtres lors de nos séjours pour le Tokyo Game Show. C’est ce qui aurait dû arriver à notre jeune homme sans histoire s’il n’avait pas été victime d’un guet-apens fomenté par Zenya Amou, chef de file de la ligue des Magaimon. Leur intention est on ne peut plus claire : s’emparer d’Akiba de la plus vile des manières en transformant tous les otakus en vampires et ainsi régner sur le quartier le plus cool de Tokyo. Sauvé in extremis par Shizuku Tokikaze, une autre suceuse de sang mais cette fois-ci du côté des Humains, Nanashi va donc se retrouver doté de pouvoirs qui vont lui permettre de combattre ces démons. C’est là que le strip-tease commence.
A POIL PUTAIN !
Inutile d’ailleurs de botter en touche, si Akiba’s Trip : Undead and Undressed vous a tapé dans l’œil, ce n’est certainement pas pour ses graphismes d’un autre âge. Qu’il s’agisse de la version PS3 ou PS Vita, le jeu est indigne des deux consoles sur lesquels il tourne. Personnages modélisés à la truelle, animations mécaniques, textures qui bavent de partout, environnements sans relief, murs invisibles et collisions douteuses, on a comme l’impression d’être revenu à l’ère des mauvais jeux PS2, qu’on avait pourtant volontiers occultés de notre esprit. Mais les aberrations techniques ne s’arrêtent pas en si bon chemin, avec également une optimisation réalisée avec les pieds. C’est simple, malgré les hautes performances des consoles Sony, Acquire n’a pas été foutu de nous offrir un open world convenable, si bien qu’il faut se farcir des pages de chargement toutes les 20 mètres, parfois 10, c’est assez aléatoire mais une chose est sûre, c’est à chaque changement de zone. On se demande d’ailleurs quelles sont les données qui sont envoyées aux machines, tant les niveaux frisent le néant absolu. Le jeu est tellement à la ramasse techniquement qu’il n’est même pas capable d’afficher les PNJ à plus de 10 mètres de distance, qui apparaissent au loin comme de vulgaires icones avant de poper sous nos yeux sans la moindre honte. Complètement obsolète en terme de réalisation, le titre d’Acquire ne peut alors que compter sur son gameplay pour tenter de ne pas sombrer dans la honte la plus suprême. Mais là aussi, le résultat est à mourir de rire…
Personnages modélisés à la truelle, animations mécaniques, textures qui bavent de partout, environnements sans relief, murs invisibles et collisions douteuses, on a comme l’impression d’être revenu à l’ère des mauvais jeux PS2, qu’on avait pourtant volontiers occultés de notre esprit.
On ne s’y attendait pas vraiment mais Akiba’s Trip : Undead and Undressed est bel et bien un beat’em all dans lequel il faut tenter de désaper un maximum de vampires. Problème, à vue de nez, ils sont indissociables du pékin normal qui marche dans les rues d’Akihabara. Alors, on n’hésite plus, on prend son courage à deux mains et on se met à bousculer les gens, généralement par délit de faciès ou parce qu’on aurait bien envie de faire cette jeune et frêle jeune fille en string dentelle. Certains passants refusant le combat vont détaler comme des lapins, tandis que d’autres ne vont pas se faire prier pour se défendre. La plupart du temps, vous tomberez sur des vampires, qui une fois en petite tenue se désintègreront à la lumière. Parfois, il s’agira simplement de passants en colère de s’être fait malmené et généralement, c’est là que la Police intervient. Des forces de l’ordre qui en viendront aussi aux mains avant de sortir les menottes et vous arrêter. S’ensuit alors une longue discussion où ces gentils policiers tenteront de vous faire entendre raison, que la violence ne mène à rien et qu’il ne faut pas recommencer. De toutes les manières, à l’image des dialogues dans le jeu, le joueur aura le droit à trois types de réponses, avec toujours une possibilité pour jouer l’otak’ pervers jusqu’au bout. L’idée de base est certes sympathique et elle attise la curiosité, mais le système de combat est tellement redondant et archaïque qu’on aura vite fait d’éviter la bagarre, qui peut d’ailleurs virer au pugilat si vous rencontrez d’autres vampires sur votre chemin. De même, la répétitivité des actions, les quêtes inintéressantes et identiques d’une mission à une autre auront vite fait de mettre votre patience à rude épreuve. Le jeu a beau proposer un système de loot, il se montre au final assez limité, si ce n’est cosmétique, histoire de changer la garde-robe de vos personnages, ou récupérer quelques objets qu’on peut fusionner entre eux. Ouais, rien de passionnant. Comme le jeu dans sa globalité d’ailleurs.