A moins de faire un test pour chacun des 40 jeux présents dans la galette de SEGA Mega Drive Ultimate Collection, il n’est pas vraiment utile de s’étendre sur cette compilation qui a le chic de porter un nom plutôt évocateur. Pour quiconque ayant connu cette période, la simple mention de certains titres suffit à convaincre du potentiel du disque. Malgré une gamme de softs similaire à un SEGA Megadrive Collection disponible depuis janvier 2007, il recèle en effet d’un certain nombre de chefs-d’œuvres indispensables dans toute ludothèque qui se respecte, à commencer par les trois Streets of Rage qui avaient fait faux-bond dans l’édition européenne de Sonic Gems Collection. Dans un tout autre genre, les amateurs d’aventure seront ravis d’apprendre que les deux premiers Shining Force, Shining in The Darkness et La Légende de Thor viennent prêter main forte à l’intégralité des Phantasy Star, le premier volet Master System faisant office de jeu bonus à débloquer. A classer dans la même catégorie, Golden Axe : Warriors, le Zelda-like, accompagne la trilogie que tout le monde connaît. Une présence surprenante pour ce jeu 8-bits, qui fait regretter l’absence de certains mythes plus ou moins connus de la Megadrive, comme LandStalker ou Soleil. Enfin, si l’on se félicite de la présence de l’intégrale Sonic, les anciens constateront toujours l’absence des deux premiers volets de Shinobi, même si le Shinobi arcade est là pour mettre à mal notre skill vieillissant.
Association de pains d’épices
Grande interrogation qui faisait craindre le pire à certains, le filtre qui lisse les pixels ne s’avère pas aussi catastrophique que prévu une fois placé à quelques mètres de l’écran. Et surtout, il peut être désactivé à tout moment. Pas de quoi taper un scandale donc. Pour permettre aux joueurs équipés d’une télé HD de jouir pleinement de leur matériel, SEGA Mega Drive Ultimate Collection intègre une seconde option qui permet d’étirer l’image pour l’adapter au format 16/9. Une véritable hérésie, les jeux n’ayant pas été retravaillés pour cette norme, mais qui a néanmoins le mérite d’exister, et dont l’utilité est à laisser à l’appréciation de chacun. Pour trouver un vrai motif de raillerie c’est autre part qu’il faut chercher. Si l’absence de jeu en ligne est fortement regrettable, on déplore surtout le fait que ces centaines d’heures de jeu assurées, cet éclectisme et cette qualité ludique – intemporelle pour certains titres – n’aient pas été complétés de la meilleure des manières. Comme son grand frère sorti sur PlayStation 2 et PSP, SEGA Mega Drive Ultimate Collection est vierge de toute notice, mais également de tout contenu un minimum exotique, exclusif. Dans ce sens les Phantasy Star Collection et Sonic Jam parus sur Saturn s’avéraient bien plus ultime avec leur pléiade de spots de pub ou d’illustrations. Dans le cas du hérisson bleu, on notera même que Sonic & Knuckles ne permet pas de jouer aux précédents opus dans la peau de l’échidné. Un comble ! Toujours dans le pinaillage légitime, La Légende de Thor paru en français en 1995 est proposé intégralement dans la langue de Shakespeare en 2009. Une absurdité qui s’explique par le fait que SEGA ait eu recours à un grand nombre de versions américaines pour monter cette compilation, les jaquettes frappées du sceau Genesis faisant foi. En dehors du jeu à proprement parlé, SEGA Mega Drive Ultimate Collection ne propose rien qui puisse véritablement nous plonger dans l’univers de la firme, si ce n’est quelques interviews qui se débloquent les doigts dans le nez, les conditions pour y parvenir étant clairement affichées. C’est un peu léger, il faut le reconnaître.