Incarner Leon S. Kennedy aux cotés de Jack Krauser - ou inversement -, un vieux fantasme que permet d'assouvir Resident Evil : The Darkside Chronicles en pleine jungle sud-américaine, d'entrée de jeu tant qu'à faire. Ceux qui ont goûté à Resident Evil 4 apprécieront la démarche, c'est certain. Mais la trame scénaristique du jeu repose avant tout sur des épisodes dédiés à Resident Evil 2 et Resident Evil : Code Veronica, une pirouette efficace pour éclaircir certaines zones d'ombre et faire de jolis clins d'oeil aux fans de la série. Le titre de Cavia ressuscite ainsi Ada Wong, William Birkin et même l'armurier de Resident Evil 2 ; quand même. Naturellement, les développeurs procèdent à une seconde visite des lieux qui n'a pas le même impact, vue subjective oblige. En termes de réalisation, Resident Evil : The Darkside Chronicles se montre moins solide que Dead Space : Extraction, mais mieux fichu que The Umbrella Chronicles. Ce n'est pas du grand art non plus, surtout que les détails ne se bousculent pas à l'écran. On notera même une certaine inégalité entre les niveaux, et il faudra éviter de prolonger son séjour dans les égouts pour garder ses yeux en bonne santé. Sans surprise, on retrouve le bestiaire qui a forgé le succès de la série, avec tout de même quelques petits nouveaux à l'image des crapauds aussi costauds que ceux du pays. On s'abstiendra de spoiler sur les boss pour ne pas se faire croquer la jugulaire, et on précisera juste que ceux-ci respectent la tradition Resident Evil. Pas nécessairement immenses, ils demanderont toutefois que l'on vide les chargeurs avec un minimum de précision pour les mettre au sol. Malheureusement, l'intensité que l'on peut ressentir dans les gunfights ne perdure pas tout au long du jeu.
L'Empire du Côté Obscur
Car Resident Evil : The Darkside Chronicles est d'une mollesse redoutable et ne parvient pas à surprendre. On devine à quel moment un zombie va surgir, on sait que les cadavres au sol vont forcément se lever à l'occasion d'un deuxième passage, même après avoir reçu une première salve de balles ; le genre de détail à vous mettre de mauvaise humeur pour la journée. Secouer la caméra dans tous les sens pour simuler la panique n'est certainement pas l'idée du siècle et empêche de récupérer les items éparpillés ici et là, quand il ne faut pas ajuster un Licker ou une tarentule. Le fusil à pompe, la mitraillette et le magnum deviennent rapidement les meilleurs amis dans Resident Evil : The Darkside Chronicles, surtout en "Difficile" où les monstres sont capables d'encaisser plusieurs cartouches avant de capituler. En solo, il ne faudra pas compter sur l'I.A. qui ne sait pas se servir d'une arme apparemment, mais faire tout de même en sorte de préserver sa jauge d'énergie pour ne pas gaspiller un spray synonyme de continue ici. On comprend alors rapidement que le jeu de tir de Cavia est plus confortable avec un pote à ses cotés, même si les munitions sont communes quand on sélectionne le même pistolet juste avant de débuter le chapitre ; une astuce qui évite de se chamailler quand la vie de la petite Sherry est en jeu. Même topo pour les lingots qui permettent d'améliorer l'arsenal entre chaque mission : mieux vaut discuter des upgrades avant de partir au combat. Question prise en main, The Darkside Chronicles offre bien entendu la possibilité de jouer avec le Wii Zapper qu’il exploite de façon intelligente mine de rien, car les différentes actions peuvent être déclenchées via la touche Z, sans être obligé de se tordre l’index avec le bouton A. Quant aux armes, elles sont chacune assignées à une direction du stick analogique afin de passer de l’une à l’autre en une fraction de seconde. Bien vu. Si à la base la durée de vie du jeu a été légèrement revue à la hausse par rapport au premier épisode, les plus téméraires pourront toujours s'adonner au scoring pour ensuite partager leurs résultats en ligne via le Nintendo Wi-Fi Connection. Enfin, la qualité du doublage ne laissera pas un souvenir impérissable dans les oreilles ; même pas les grognements des zombies.