Si Tintin a croisé plus d'une fois la route des jeux vidéo, cela faisait un moment que le reporter rouquin ne s'était pas confronté à l'exercice ; depuis Tintin Objectif Aventure en 2001 pour être plus précis. A l'approche de la sortie imminente du film de Spielberg et Jackson, il était donc normal de voir la machine marketing nous servir une adaptation vidéoludique comme c'est souvent le cas avec les blockbusters du grand écran. C'est donc la trame du film que le titre nous fait suivre et il faudra compter sur un retour dans les albums mythiques que sont Le Secret de la Licorne, Le Trésor de Rackham Le Rouge et Le Crabe aux Pinces d'Or. Pour rappel, l'histoire tourne autour de Tintin qui vient de mettre la main sur une réplique d'un ancien navire nommé La Licorne. Seulement voilà, le mystérieux objet est convoité par de sombres individus à cause du secret qu'il renferme. Sans en dire trop, pour ceux qui n'ont pas lu les BD, Tintin voyagera pas mal dans son périple (Belgique, Maroc, France, La Licorne...) et s'aidera de personnages, dont la renommée n'est plus à faire (Le Capitaine Hadock, Milou...), afin élucider cette affaire tout en ajoutant une bonne dose d'action à l'ensemble. Tout un programme donc ! Globalement, on appréciera le respect de l'univers créé par Hergé, l'ambiance visuel pleine de charme (même si ça reste perfectible techniquement), le travail sur les dialogues souvent drôles entre Tintin et l'exubérant Hadock et enfin les musiques jazzy souvent très entraînantes. En plus de cette fidélité de la franchise, les développeurs ont tenté de produire un jeu au principe varié afin de se changer les idées...
Bachi-Bouzouk !
Comme dit plus haut, Les aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne mise sur la pluralité de ses contextes, mais c'est surtout les passages de plates-formes en 2D qui sont au centre du gameplay. Durant ces moments, il est question de traverser des tableaux en vue de profil, en se déplaçant aussi bien horizontalement que verticalement via diverses trappes et échelles. En plus de ça, des ennemis sont au rendez-vous, et quelques beignes ne seront pas à proscrire. Ça se joue facilement, c'est sympa les premiers instants, et le fait de venir à bout des adversaires d'une manière comique, en usant parfois d'objets comme des peaux de banane, fait son petit effet. Malheureusement, le tout est vite répétitif et c'est la même structure qu'on retrouvera dans les différents niveaux que sont le Château de Moulinsart, le Palais d'Omar Ben Salaade ou encore le bateau du capitaine. Du coup, du fait du manque de renouvellement, même si quelques mécaniques (l'ajout d'un perroquet pour quelques passages aériens, une petite ballade sous l'eau dans des grottes...) sont ponctuellement de la partie, on s'ennuie rapidement et on peste également contre le manque de challenge présent dans le jeu. C'est simple, il faut vraiment le faire exprès pour mourir, et ce même avec seulement trois points de vie... Certes, il peut y a voir un intérêt à refaire les stages pour dénicher tous les Crabes d'Or qui servent à déverrouiller des bonus divers (dessins préparatoires, fiches des personnages...) mais ce n'est pas assez pour gommer la frustration de ses moments de plates-formes beaucoup trop accessibles. Si ces passages représentent environ 70% de l'histoire, heureusement que le rythme de l'ensemble est cassé par d'autres phases sympathiques qui tentent de bouleverser les choses. Concrètement, on peut s'adonner à du combat au sabre, à une course poursuite en moto dans le désert, à quelques dogfights et même à des moments dans la peau d'un Milou définitivement très acrobate. Mais ne nous leurrons pas, ces passages, même s'ils apportent une peu de fraîcheur, se répètent eux aussi trop souvent, et souffrent des mêmes défauts que précédemment : c'est à dire un manque de renouvellement (à part dans les décors), une trop grande facilité et un concept très basique. Pour sauver les meubles, le jeu intègre un mode spécial en coopération avec des niveaux dédiés, où on peut notamment contrôler d'autres personnages, le tout dans l'esprit farfelu du Capitaine Hadock. Bien que ces niveaux soient moins travaillés que dans le mode solo, ils permettent de prolonger la durée de vie du soft, tout en apportant une convivialité bienvenue. Pour terminer, parlons de l'intégration du PS Move qui permet de jouer à trois défis : des challenges en avion, du shoot à bord d'une moto et les combats de sabre. C'est précis mais anecdotique et, comme pour le reste du jeu, ce sont surtout les plus jeunes et moins pointilleux des joueurs qui y trouveront leur compte. Vieux gamers, vous êtes prévenus !
TEST VIDÉO TINTIN ET LE SECRET DE LA LICORNE