Prenant la suite de Mega Man 8 dix ans après sa sortie, on aurait pu s'attendre légitimement à un Mega Man 9 respirant la HD avec des graphismes léchés et un filtre lissant le moindre pixel un tantinet trop pointu. Mais ce serait sous-estimer Capcom qui, sous couvert de choix purement artistiques, décide de nous offrir les nouvelles aventures du petit héros bleu dans un habillage 8-bit des plus seyants. Une apparence qui ne ternit en aucun cas les qualités du soft, qui montre s'il en était encore besoin que s'arrêter à un simple a-priori visuel est source de confusion. En effet, développé comme un jeu classique, Mega Man 9 n'est pas une redite, pas un ersatz conçu sur des bases éculées. Non, le titre de Capcom est un OVNI inédit, montrant en quelques minutes que le level-design est une science, tout en donnant une leçon d'inventivité à de récents jeux d'action/plate-forme bien plus aguichant sur le papier et dans le creux de la pupille. Glorifiant la précision au millimètre, suintant le sadisme ludique dans ses moindres recoins aux couleurs criardes, Mega Man 9 est clairement une machine à remonter dans le temps des plus actuelles destinées aux joueurs les plus audacieux. Car à réalisation "archaïque", gameplay sauvage. Loin des déluges d'énergie de la série Mega Man X, le robot azur ne dispose que de son Blue Bomber de base, tirant quelques maigres coups à intervalles relativement longs et de son fidèle compagnon Rush. Bien évidemment, cet arsenal limité dans une guerre planétaire contre des androïdes rebelles se verra agrémenté des pouvoirs des différents boss vaincus au fil de l'aventure.
Vintage mec
Comme d'habitude, chaque amélioration vous donne un avantage très conséquent sur l'un des dits boss en particulier sans aucune indication, approche old-school aidant. A titre d'exemple, les tornades de Tornado Man s'avèrent redoutables contre le malheureux Magma Man. Un fonctionnement antédiluvien, mais qui fonctionne toujours autant grâce à l'aspect sans cesse surprenant du jeu. Ce dernier fourmille d'idées, de situations poussées à l'extrême où tension et réflexion fonctionnent de concert. Le tout dans un rythme soutenu qui ne laisse pas de place à la contemplation. Ici c'est le jeu pour le jeu, sans regrets ni désir d'être accessible. Néanmoins, Capcom a pensé a ceux que ce genre d'approche rebute en proposant un système de sauvegarde mais également une sorte de boutique dans laquelle il est possible d'acheter des vies supplémentaires, des conteneurs d'énergie, etc. grâce aux boulons ramassés dans les niveaux et sur les ennemis. Seul lourd bémol dans cette cure de jouvence souriante, l'ensemble des bonus est malheureusement payant et il vous faudra débourser d'environ 1 à presque 3 € pour avoir le droit de prendre en main le fameux Proto Man et d'accéder à des nouveaux modes de jeu et niveaux de difficulté. Les robots ne sont plus ce qu'ils étaient.