Si Assassin's Creed Revelations est tant attendu par ceux qui vivent au rythme de la confrérie des Assassins, c'est tout simplement parce que l'on se demande ce qu'il est advenu de Desmond Miles et de Lucy Stillman, depuis le cliffhanger de malade d'Assassin's Creed : Brotherhood. Chut ! on n'en dira pas plus pour éviter de spoiler les joueurs qui explorent encore Rome et l'Italie de la Renaissance, même si, avec le recul, une poignée d'indices laissaient présager d'un tel dénouement. Quoi qu'il en soit, le scénario d'Assassins's Creed Revelations se déroule à Constantinople cette fois-ci, une ville où Ezio, à l'aube de ses 50 ans, pourra compter sur de nouveaux soutiens. A commencer par Yusuf Tazim, le chef des Assassins là-bas, grâce auquel le fils spirituel d'Altaïr apprendra toutes les ficelles pour s'en sortir dans la cité turque. Mais c'est avant tout l'aide de Sofia Sorto qui lui sera précieuse, puisqu'elle l'aidera dans sa quête des cinq clés de Masyaf, un lieu historique, presque de pèlerinage, abritant le sanctuaire d'Altaïr et les réponses à toutes les questions qui hantent son esprit. Et puisque Assassin's Creed a toujours aimé les guerres familiales, Constantinople fera l'objet d'une lutte de pouvoir entre deux frères désireux d'accéder à la tête de l'Empire Ottoman. L'histoire d'Assassin's Creed Revelations est plus prenante que celle de Brotherhood, dans la mesure où les réponses sont distillées au compte-gouttes avec une efficacité redoutable, comme si Ezio et Altaïr étaient conscients qu'il s'agissait là de leur ultime révérence, et souhaitaient prendre leur temps avant de laisser leurs disciples orphelins. On n'a pas chialé devant l'écran, quand même, mais il faut reconnaître que les dernières révélations du jeu, sublimées par une B.O. tout simplement remarquable, suscitent une certaine émotion, surtout lorsque l'on se demande comment la licence va continuer d'exister sans ses deux porte-étandards. Dur.
Frères de sang
Il était évident que les développeurs d'Ubisoft allaient s'appuyer sur le travail réalisé pour Brotherhood, et intégrer un certain nombre d'innovations afin de rendre le contenu du jeu encore plus riche. On pense notamment aux repaires des Templiers qu'il est dorénavant possible de conquérir, à condition d'avoir éliminé au préalable le chef des lieux. Cette variante des tours Borgia va encore plus loin dans la démarche, puisque les adversaires vaincus pourront tenter de récupérer leur base – lorsque l'indicateur de notoriété sera au niveau maximum –, ce qui explique l'introduction d'un système de tower defense bien fichu. Ezio se retrouve alors à la tête d'une armé d'assassins qu'il doit placer de façon stratégique, pour empêcher la progression des lignes ennemies vers la tour. Il est d'abord nécessaire d'assigner un leader aux endroits clés avant, ensuite, d'ajouter d'autres unités pour les épauler. Les troupes sont composées d'arbalétriers, de bombardiers, de fusiliers, d'assassins spécialisés dans le combat au corps-à-corps, d'autres ayant un goût prononcé pour les meurtres aériens ; sans oublier les différents types de barricade (armés ou pas) que l'on peut upgrader au cours de la bataille, moyennant des Points de Moral. Ces derniers sont d'ailleurs indispensables pour appeler des assassins supplémentaires si la situation l'exige, et augmentent au fil des adversaires mis au sol. Si la défense d'une tour est un jeu d'enfant lors des premières heures de jeu, l'affaire se corse au fur et à mesure que la confrérie étend sa présence dans les quartiers de Constantinople. Les affrontements peuvent durer jusqu'à un quart d'heure, et la moindre approximation dans l'installation des barricades peut s'avérer fatal. Et puis, il faut savoir qu'une tour n'est définitivement acquise que lorsqu'un assassin leader de niveau 10 lui est assigné. Il faut donc envoyer régulièrement ses frères en mission pour qu'ils puissent s'aguerrir, un moyen astucieux d'accroître l'importance du travail en équipe dans Assassin's Creed Revelations, alors que Brotherhood ne faisait pas forcément du recrutement de nouveaux assassins une priorité.
On n'a pas chialé devant l'écran, quand même, mais il faut reconnaître que les dernières révélations du jeu, sublimées par une B.O. tout simplement remarquable, suscitent une certaine émotion, surtout lorsque l'on se demande comment la licence va continuer d'exister sans ses deux porte-étandards. Dur."
Comme l'année dernière, il faudra porter secours à des habitants désireux de renverser l'Ordre des Templiers, avant de les convaincre de rejoindre la confrérie. En remplissant différents objectifs, des points de skill sont attribués pour améliorer les aptitudes de chacun, les armes et l'armure essentiellement. Tous les assassins ne sont pas capables d'accomplir les mêmes missions pour des raisons de niveau tout d'abord, mais aussi parce que certaines d'entre elles exigent l'utilisation d'une classe précise. Du coup, le choix s'avère parfois délicat, et il faudra veiller à répartir ses troupes de manière cohérente pour accumuler le plus de points d'expérience possible. Sinon, petite nouveauté : à l'instar des tours, ces missions dans le bassin méditerranéen sont aussi l'occasion d'exercer un contre-pouvoir face aux Templiers, qui peuvent toujours se rebiffer s'ils désirent reprendre le contrôle d'une ville. Pour réduire les risques de rébellion, Ezio a moyen d'envoyer sur les lieux un assassin-leader accompagné d'un lieutenant, sachant que des slots supplémentaires peuvent être débloqués par le biais de mission spéciales, histoire de renforcer les troupes là-bas et d'accroître les chances de réussir la mission. En tout cas, Assassin's Creed Revelations est largement plus fraternel que son prédécesseur, ce qui peut paraître paradoxal, c'est vrai. L'intervention des recrues pour faire diversion et éliminer les gardes n'a jamais été aussi jouissive dans Assassin's Creed. Sans doute parce que l'infiltration est plus que jamais au coeur du gameplay, et qu'il faut réellement faire preuve de discrétion afin de ne pas attirer l'attention des gardes. Foncer sans réfléchir n'est pas la meilleure solution pour s'emparer d'une tour par exemple, et Ezio doit se faufiler dans la foule comme une ombre, s'asseoir sur un banc capuche sur la tête en fixant le sol, voire s'entourer de courtisanes pour distraires la patrouille byzantine. Bref, toutes les compétences du personnage sont mises à contribution pour approcher sa proie sans être vue, et le fait qu'il existe plusieurs manières de s'y prendre évite à Assassins's Creed Revelations de sombrer dans une linéarité et une répétitivité déprimantes. Et ce n'est pas l'apparition des bombes qui va faire penser le contraire.
Destruction massive
Car dans Assassin's Creed Revelations, on peut confectionner ses propres explosifs en associant trois éléments (la capsule, la poudre, les effets) qui déterminent le moment où la bombe va exploser, sa puissance et la nature de ses dégâts. On ne va pas vous énumérer toutes les combinaisons possibles - plus de 300 selon les développeurs -, mais il est toutefois important de savoir qu'il existe trois types de bombes : les tactiques, les mortelles et les bombes de diversion. Les premières sont utiles pour prendre la fuite ou retourner une situation désespérée, alors que les bombes mortelles ne servent qu'à tuer. Enfin, les bombes de diversion permettent de mettre les gardes sur une fausse piste, et même de créer des embrouilles entre eux ; joli. Les bombes rendent encore plus palpable l'aspect infiltration d'Assassin's Creed Revelations, et cette sensation de pouvoir faire ce que l'on veut des Templiers n'en est que plus forte. L'I.A. se montre d'ailleurs particulièrement faiblarde, et la technique du coup de genou pour briser la garde fonctionne toujours et gâche quelque peu le challenge. Si les affrontements ne prennent pas les tripes comme dans God of War III pour ne citer que lui, les exécutions d'Ezio sont encore plus sanguinaires que dans Brotherhood. Egorgement à la lame, fracture du bras, fracassement du crâne avec une arme lourde, éventrement en plantant l'épée dans la poitrine, on est loin du beau gosse de Florence qui faisait en sorte de combattre avec style. Cette brutalité dans les gestes colle parfaitement à l'obstination que voue le héros aux cinq clés de Masyaf, et cette haine qu'il ressent à l'égard des Templiers responsables, faut-il le rappeler, de la mort de son père et de ses deux frères.
Cette brutalité dans les gestes colle parfaitement à l'obstination que voue le héros aux cinq clés de Masyaf, et cette haine qu'il ressent à l'égard des Templiers responsables, faut-il le rappeler, de la mort de son père et de ses deux frères."

Puissant comme un Turc

TEST VIDÉO ASSASSIN'S CREED REVELATIONS