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Tester une version "work in progress" demande une certaine dose d'indulgence et d'imagination. Nous nous retrouvons ainsi plongé au milieu du deuxième chapitre du jeu, sans que nous soit donné le moindre indice sur le scénario, les personnages secondaires, ou les péripéties ayant mené le héros jusqu'ici. Par ailleurs, les voix des différents protagonistes n'ayant pas encore été enregistrées, l'ambiance sonore se montre bien peu séduisante. Heureusement, le jeu ne manque pas d'atouts graphiques puisqu'on retrouve des décors et personnages qui semblent tout droit sortis d'un dessin animé, et dont le style n'est pas sans rappeler celui des Chevaliers de Baphomet. Avec une nouveauté de taille : l'introduction de la 3D et du cel-shading dans certains plans. Le mélange des techniques est franchement réussi et nous offre le meilleur des deux mondes. A savoir des décors soigneusement détaillés, ainsi que des personnages très expressifs. Restons dans la technique en évoquant les déplacements du personnage, qui s'opèrent certes de manière classique (d'écran fixe en écran fixe) mais se voient facilités par une utilisation judicieuse du double-clic. Si on réalise cette action sur une sortie, on passe instantanément au décor suivant. Mais si on l'opère à l'intérieur d'un même décor, le personnage principal se retrouve élégamment téléporté sur la zone visée, un effet de fondu enchaîné venant adoucir la transition entre les deux positions. De quoi supprimer quelques temps morts et rendre nettement plus digestes les nombreux allers et retours inhérents au genre du jeu d'aventures. L'interface se dote quant à elle d'une icône permettant de révéler toutes les zones interactives de l'écran en cours, ce qui évite de devoir chercher à la loupe le moindre pixel potentiellement cliquable. Une idée qui commence à devenir courante, mais que les développeurs auraient eu bien tort de ne pas reprendre à leur compte. Sur le fond, il ne faut d'ailleurs s'attendre à aucune révolution.
L'interface se dote quant à elle d'une icône permettant de révéler toutes les zones interactives de l'écran en cours, ce qui évite de devoir chercher à la loupe le moindre pixel potentiellement cliquable."
Tout comme ses deux prédécesseurs, ce Runaway assume totalement son statut de bon gros jeu d'aventures classique. Dialogues à choix multiples, ramassages, combinaisons et utilisations d'objets constituent le cœur du gameplay. On n'imaginait pas vraiment qu'il puisse en être autrement, mais cette pré-version nous a également rassurés sur l'ambiance et l'humour du jeu, manifestement à la hauteur de l'excellente réputation de la série. Un exemple parmi tant d'autres (du moins l'espère-t-on) : le chapitre testable se déroule dans un asile psychiatrique où d'inoffensifs excentriques semblent côtoyer des meurtriers sanguinaires. Un choix d'environnement très pertinent pour multiplier les situations loufoques. Votre partenaire de cellule étant un mime contorsionniste, vous vous retrouvez à ranger dans votre inventaire une fleur et une boîte imaginaires. Un peu plus loin, dans la salle de loisirs, une énigme ne peut être résolue qu'en faisant se rencontrer les délires d'un pensionnaire âgé de 103 ans avec ceux d'un doux-dingue quasiment aveugle et muet. Une tâche plus simple que ce que cette succincte description peut laisser penser, mais qui se révèle tout de même nettement plus intéressante que les poncifs du type "passer un journal sous une porte pour récupérer une clé". D'une manière plus générale, les personnages semblent tous posséder une forte personnalité et une bonne dose de charisme. Tous les indicateurs sont donc au vert et l'épisode A Twist of Fate devrait brillamment prolonger la série Runaway. En attendant sa sortie hivernale, voici quelques captures du fameux chapitre 2 que nous avons pu parcourir. La version finale proposera bien évidemment des dialogues en français et sera débarrassée des informations de debug apparaissant en haut de l'écran.
