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Reine et impératrice, femme de caractère à la longévité monarchique exceptionnelle, Alexandrine Victoire de Hanovre, plus connue sous le royal sobriquet de Victoria, a profondément marqué l’histoire du Royaume-Uni, et celle du monde tout entier, totalement dominé par la perfide Albion durant son règne. Une telle réussite, qu’elle trouve sa source dans le génie politique de la filleule du tsar Alexandre 1er ou dans un contexte économique et scientifique extrêmement favorable, n’a pas été sans susciter quelques jalousies. Les tentatives d’assassinat n’ont pu faire changer le trône britannique de mains mais, à en croire la nouvelle production de Frogwares, la coriace matriarche n’aurait peut-être pas occupé tant de place dans les livres d’histoire sans l’intervention de Sherlock Holmes et de son fidèle Docteur Watson. Sherlock Holmes : Le Secret de la Reine vous invite en effet à découvrir comment les deux compères ont déjoué un plan machiavélique visant à éliminer la grande dame.
Un peu trop élémentaire
De Londres à l’île de Wight et au fil d’événements apparemment anecdotiques et sans liens les uns avec les autres, le duo va dénouer les fils d’un complot de grande envergure. Méticulosité et sens de la déduction leur suffiront à empêcher un dangereux ambitieux de commettre l’irréparable. Il vous sera toutefois inutile d’être doté de la puissance intellectuelle d’Auguste Dupin, autre enquêteur fictif né au XIXème, pour vous sortir des pièges imaginés par le petit développeur irlando-ukrainien. Visiblement destiné à un public peu habitué à la résolution d’énigmes capillo-tractées, ce point & click assez basique aligne les casse-tête aisés et la recherche d’indices. Succession d’écrans fixes assez jolis mais trop fouillis dans lesquels vous devez dénicher quelques éléments interactifs (une touche permet heureusement de les afficher en surbrillance), Sherlock Holmes DS : Le Secret de la Reine sollicite essentiellement votre logique. Retrouver la combinaison colorée d’un coffre, recoudre un filet ou désamorcer une bombe d’un seul trait de stylet, le challenge n’a rien d’insurmontable. Quelques rares épreuves présentent un semblant de difficulté, parfois lié à un défaut d’explication, mais il ne faudra pas vous creuser les méninges bien longtemps pour leur faire un sort. Chaque énigme vous rapporte des points, dont le nombre varie en fonction de la complexité du problème et de votre usage, ou non, de l’aide à la résolution (mieux vaut néanmoins éviter de faire appel à cette coûteuse et relativement inutile assistance). Votre cagnotte globale vous permet ensuite de débloquer quelques puzzles bonus, que vous pouvez résoudre à tout instant en passant par l’interface générale.
Destiné à un public peu habitué à la résolution d’énigmes capillo-tractées, ce point’n’click basique alterne casse-tête aisés et recherche d’indices."
L’interface, c’est justement le plus gros défaut de ce Sherlock Holmes DS : Le Secret de la Reine. Alors que le point and click moderne se veut intuitif et tente de limiter le recours à des écrans et sous-écrans d’inventaire et de parlote, la production de Frogwares adopte une construction archaïque. Le panorama des trouvailles, tout comme tous les autres outils (historique des conversations, liste des documents récupérés, etc.), n’est ainsi accessible qu’en cliquant sur une icône située au bas de l’écran et met deux bonnes secondes à s’ouvrir. Un temps de latence assez pénible, surtout si vous vous trompez au moment de la sélection de l’objet, incident fréquent en raison de la piètre ergonomie de ces sous-menus. Pourquoi le développeur n’a-t-il pas intégré une barre d’inventaire rapide, accessible via l’une des gâchettes ou par la croix directionnelle ? Le petit studio semble avoir voulu faire le pari du tout tactile, et a ainsi oublié que les boutons de la DS ne servent pas qu’à faire joli mais permettent de concevoir des raccourcis bien pratiques pour ce genre de produits. De plus, le recours systématique au stylet n’est guère pertinent si la précision n’est pas au rendez-vous. Or, dans la recherche frénétique d’objets comme dans la manipulation des puzzles, Sherlock Holmes DS : Le Secret de la Reine manque de finesse et il vous faudra parfois tâtonner, multiplier les clics sur une zone, pour parvenir à exécuter une action. Très simple, la dernière production de Frogwares semble donc destinée aux débutants, un public qui souffrira pourtant sérieusement de ces défauts de prise en main et préfèrera certainement se rabattre sur l’un des brillants concurrents de l’homme au deerstalker.
