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Test également disponible sur : PC

Test Hellgate : London

La Note
13 20

On attendait le Messie du hack & slash, et voilà que Hellgate : London, première production de Bill Roper depuis son départ de Blizzard, n'est qu'un jeu certes tout à fait décent et addictif, mais surtout morne et mal écrit. Les solitaires trouveront leur bonheur dans cette très enrichissante chasse au loot, à la condition préalable qu'ils connaissent bien, et apprécient, le genre. Il deviendra d'ailleurs difficile pour ceux-là de décrocher d'une partie (allez Maxime, laisse-moi encore deux jours !). Les défauts de ce titre, sans doute lancé trop tôt, sont toutefois trop flagrants et l'absence de concurrence vraiment solide ne suffit pas à faire de cette production brutale mais linéaire un incontournable.


Les plus
  • Addictif
  • Londres dévasté
  • Excellente ambiance sonore
  • Des objets par millions
  • Classes et compétences
  • Un multi avec du potentiel
Les moins
  • Quête principale pas vraiment palpitante
  • Quêtes annexes barbantes et répétitives
  • Premières heures poussives
  • Pas très beau
  • Ralentissements monstrueux
  • Environnements peu variés
  • Cartes-couloirs


Le Test

Onze ans après avoir produit le premier Diablo, Bill Roper laisse ses vieux démons s'exprimer à nouveau, et la première production du studio qu'il a créé - peu après son départ de Blizzard Entertainment - fait souffler un vent infernal sur le petit monde du hack & slash. Univers sombre, narration implacable, combats brutaux, tous les ingrédients semblaient réunis pour faire de Hellgate : London une réussite totale...


Cette fois, Jonny Wilkinson ne les sauvera pas ! Ces satanés Anglais peuvent dire adieu à leur sales petites manies. Voler une demi-finale de coupe du monde, rouler à gauche, s'enfiler des litres de Guinness dans des pubs qui ne sont même plus enfumés, tout ça, c'est fini. Anéantie, la Grande-Bretagne, rasée de près, la perfide Albion, et louées soient les hordes démoniaques qui ont ouvert une porte dimensionnelle à deux pas de la Tamise et en sortent par vagues mortelles ! Toute à la joie de voir ce peuple détestable de combattivité disparaître, l'humanité n'a toutefois pas pris la peine de se préserver du péril infernal, et a été rapidement asservie, dévorée, ou massacrée. Bien rares sont les survivants à avoir réussi à échapper au génocide délirant orchestré par des créatures habituées à réduire en cendres des mondes entiers. Quelques braves encore valides ont toutefois réussi à s'organiser et se sont regroupés en factions très armées à proximité du seuil maudit. Retrouvant les vieux réflexes de tenace résistance des amateurs de porridge, ces fiers guerriers  hantent désormais les souterrains londoniens, prêts à profiter de la moindre faiblesse de l'adversaire pour refermer le portail ardent. Pour y parvenir, les rescapés auront néanmoins besoin d'un coup de pouce du destin... et les démons, d'un bon coup sur la gueule.

 

Médiéval-futuriste

 

Le héros que vous créez en début de partie à l'immense privilège d'incarner cette main de fer dans un gant de métal. Bras armé d'une humanité presque condamnée, vous allez promener votre rage au travers de la cité en ruine, punissant tous les infidèles du tranchant d'une épée, ou d'une balle dans la tête. Cherchant à enrichir les univers médiévo-fantastiques si chers aux hack & slash, Bill Roper et ses sbires ont eu l'excellente idée de créer un futur où rituels cabalistes, templiers et armements automatiques lourds s'expriment joyeusement dans une belle orgie sanglante. Quelles que soient les méthodes de destruction que vous affectionnez, vous trouverez donc ici largement de quoi satisfaire vos pulsions morbides. Les accros au surnaturel opteront pour un invocateur ou un mage; les adeptes de la technologie arrêteront plutôt leur choix sur un tireur d'élite ou sur un ingénieur; enfin, les vraies guerriers, ceux qui aiment sentir le souffle fétide de la mort sur leur armure lustrée, chercheront le contact en prenant les commandes gardien ou d'un maître d'arme. Outre l'équipement, forcément différent pour chacun, ces héros disposent tous d'un arbre de compétences spécifique, que vous renforcerez au fil de vos meurtres et quêtes. Le développement du héros est, comme toujours, au coeur de l'action, et votre principal objectif d'un bout à l'autre de la partie consistera à obtenir plus d'expérience pour gagner toujours plus de points d'aptitude et de caractéristique. La progression est régulière, et vous n'aurez pas, dans un premier temps du moins,  à jouer pendant 35 heures pour faire monter votre brute d'un misérable petit level. Bonheur supplémentaire, à l'instar de Loki, la mort n'est pas pénalisante. Sur votre première partie solo, une chute au champ d'honneur ne sera pas synonyme de perte de points d'XP. Au pire, et si vous souhaitez ressusciter à l'endroit même où vous êtes tombé, vous devrez débourser une somme de palladium, la monnaie locale, proportionnée à votre niveau.

 

Quand on parle du loot

 

Même ainsi, il vous faudra défaillir bien régulièrement pour être ruiné tant Hellgate London regorge de trucs et de machins à récupérer puis à vendre. Potions et artefacts, armes et armures courantes, rares, épiques ou légendaires, la chasse aux monstres enrichira momentanément votre inventaire, avant que vous n'alliez revendre tout ce qui ne vous intéresse pas aux marchands des environs. Ceux-là se sont retranchés en compagnie des survivants dans d'anciennes stations de métro. Un cadre pas forcément glamour, mais vous rencontrerez du beau monde dans ces profondeurs. Leaders charismatiques et PNJ trouillards s'y entassent, et tous se pressent pour vous confier des missions qui consistent à massacrer toutes les créatures rôdant dans une zone ou à récupérer un objet perdu au fin fond d'une allée (pleine de créatures à massacrer). Moins percutant que dans un Diablo, le scénario souffre de ces innombrables missions annexes, qui reculent à chaque fois un peu plus l'échéance de la prochaine rencontre importante. Vous pouvez naturellement refuser les missions subalternes, mais celles-ci vous permettent d'obtenir de bien beaux objets et pas mal d'XP et, accessoirement, de vous faire bien voire de la population locale. Cette facette diplomatique n'apporte toutefois pas grand-chose à des parties hélas rapidement monotones. Présenté depuis de longs mois comme le fils illégitime de Diablo, Hellgate : London diffère en effet de son illustre prédécesseur sur deux points: la perspective adoptée, et la perfection.

 

De nouvelles perspectives

 

Loin de la 3D isométrique encore prisée par bon nombre de hack & slash, Flagship Studios a opté pour une vue à la troisième personne. Le sentiment de jouer à un Tomb Raider-like au Purgatoire saisit parfois le joueur, mais la dimension rôlesque du titre dissipe rapidement ce sentiment. Plutôt facile à prendre en main, malgré quelques ralentissements lors des combats très chargés et de menus soucis de collision, la nouvelle oeuvre de Bill Roper peut même se jouer en vue subjective. Une caractéristique destinée aux chasseurs, utilisateurs d'arme à longue portée, mais dont pourront également profiter les autres classes de manière ponctuelle. N'imaginez toutefois pas pouvoir progresser comme dans Doom : la précision de vos armes dépend de vos caractéristiques et un coup unique ne tuera jamais une créature solide. Et des bestioles résistantes, vous en croiserez des myriades dans les couloirs, corridors et autres allées qui composent les différents secteurs du Londres post-apocalyptique. Avec à peine une petite dizaine d'environnements différents, tous caractérisés par une dominante de gris des plus démoralisante, l'action manque cruellement de variété visuelle. Les niveaux se succèdent et se ressemblent, tout comme l'action. Le hack'n'slash a beau être un genre construit sur un triptyque débilitant incomparable - tuer, ramasser, upgrader -, il doit être joliment mis en scène pour s'attirer les faveurs des puristes. Et nulle doute que ceux-là seront partagés devant ce Hellgate : London pas franchement élégant, uniquement composé de cartes-couloirs,  multipliant les missions barbantes... et pourtant parfaitement addictif.

 

Ca ira mieux demain

 

Il faut pourtant du courage pour atteindre le point de non retour, ce moment unique et incompréhensible où l'on ne court plus pour la quête principale, ni pour rendre service à la belle pépée de l'une des stations, mais uniquement pour obtenir une épée légèrement plus acérée ou un heaume un peu plus résistant. Ceux qui ont joué et aimé Diablo ou World of Warcraft connaissent les effets ravageurs de cette très inquiétante fièvre du loot et s'enthousiasmeront comme personne pour Hellgate : London s'ils parviennent à surmonter la très mauvaise impression de départ. La dévotion du clan des hardcores ne fait toutefois pas la grandeur d'un jeu. Trop morne, trop plate, trop mal écrite, la première production de Flagship Studios n'est définitivement pas un incontournable, surtout pour les joueurs solitaires. Encore pourri de bugs, le multiplayer est, en l'état, difficile à juger, mais l'apparente complémentarité des classes, et l'expérience de l'équipe de développement en matière d'équilibrage de jeux en ligne, semble un gage de future qualité. En attendant cet avenir peut-être radieux, Hellgate: London restera un jeu complet mais trop linéaire, addictif mais souvent crispant, honnête mais pas transcendant.







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Hellgate : London

Jeu : FPS/RPG
Développeur : Flagship Studios
2 Nov 2007

Les vidéos
 
Hellgate : London
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