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Test également disponible sur : 3DS

Test Bravely Default : l'étoffe d'un Final Fantasy ?

Test Bravely Default sur 3DS
La Note
17 20
"C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes", voilà un proverbe usé jusqu’à la corde mais qui convient bien à Bravely Default. Square Enix et Silicon Studio offrent ici aux fans de J-RPG un concentré de tout ce qu’ils apprécient depuis la création du genre, dans une formule très adaptée à la portable de Nintendo et surtout avec juste assez de nouveautés pour attiser la curiosité. Stylé, techniquement très propre, doté d’une bande-son vraiment exceptionnelle, Bravely Default pourrait néanmoins paraître très conservateur aux yeux de certains, qui pourraient avoir un sérieux goût de déjà-vu. Pourtant, ce serait évincer la principale qualité de ce titre : ce qu’il a choisi de faire, il le fait bien.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Bravely Default 

Les plus
  • Un JRPG old-school pur jus
  • Le système Brave & Default qui rend le jeu tactique
  • Le réglage de la difficulté
  • Une bande-son sublime et accrocheuse
  • Techniquement nickel
  • Un système de classes à l'ancienne mais très souple
Les moins
  • Un J-RPG old-school pur jus...
  • Une histoire un peu bateau
  • Un style qui ne fera pas l'unanimité
  • Le village de Norende, un peu mal équilibré


Le Test
Dans le jeu vidéo comme ailleurs, quand on peine à innover, qu’on cherche en vain un deuxième souffle, le réflexe est souvent de revenir à ce qu’on sait faire de mieux. Il n’y a qu’à regarder Nintendo s’appuyer sur ses recettes ancestrales pour s’en apercevoir. Certains crieront au manque d’originalité et d’inspiration, voire à l’absence de cap, d’autres souligneront la qualité de la copie finale, qui est bien souvent au rendez-vous, quitte à faire oublier quelque peu le sentiment de déjà-vu. Square Enix semble faire, avec Bravely Default, le même genre de rétropédalage. Détails dans notre test.

Bravely DefaultIl fut un temps où le J-RPG (jeu de rôle japonais, on vous donne la traduction vu qu’on est gentils) était une des forces motrices du jeu vidéo, une sorte de vent de fraîcheur, d’exotisme et d’innovation qui a aussi largement participé à la découverte de la culture nippone par le public occidental. Difficile de dire que cela n’a pas changé. Le genre est clairement en perte de vitesse et se fourvoie régulièrement en essayant de se renouveler, malgré de belles surprises. Il n’est donc pas étonnant de voir Square Enix tenter un retour aux sources avec Bravely Default, confié aux mains des développeurs de Silicon Studio, déjà auteurs de 3D Dot Game Heroes. Le titre, que nos petites mains avides attendent depuis sa sortie au Japon en octobre 2012, n’est pas simplement un  hommage aux J-RPG des années 90. C’est clairement un membre de la famille.

 

"C'est l'histoire d'un puceau qui part à l'aventure"


Bravely DefaultLe monde de Luxendarc a toujours vécu en harmonie grâce aux quatre cristaux de vie, d’énormes gemmes à l’origine de l’équilibre du monde. Leur existence a donné naissance à un culte, l’orthodoxie cristalline, dont les principales représentantes, les Vestales, consacrent leur vie à bénir les cristaux de prières. De quoi faire bouder Darwin. Enfin bref, il y a tout de même un souci dans ce mécanisme bien huilé, ceux qui ne sont pas d’accord pour croire. La doctrine de l’anticristallisme, diffusée par l’assez récent duché d’Eternia, cherche à discréditer le rôle des cristaux et les Vestales et même à capturer ces dernières. Notre histoire commence alors que de mystérieuses ténèbres s’attaquent aux cristaux, déréglant dans le même temps le fonctionnement du monde. Oui, un peu comme le réchauffement climatique. Ce sont ces évènements qui vont réunir Tiz, un adolescent dont le village a été englouti dans une faille, Agnès, la Vestale du Vent, Edea, princesse du duché d’Eternia et Ringabel, dragueur invétéré qui perdu la mémoire mais qui a aussi gagné un mystérieux journal prédisant l’avenir.

 

JOUER LES YEUX FERMÉs


Bravely DefaultTout y est : les héros de moins de 20 ans, l’aventure qui leur tombe sur le coin du nez sans qu’ils aient franchement cherché la merde, le monde au bord de la destruction par des forces occultes inconnues, le voyage d’initiation, l’amitié, les complots politiques, la naïveté, etc. Aucun doute on est dans un J-RPG bien old-school clairement revendiqué comme tel. Ce qui ne veut pas forcément dire qu’on s’ennuie. L’histoire met un certain temps à prendre, mais on finit par accrocher, même si on doit évidemment faire face à quelques inévitables clichés, que ce soit dans les stéréotypes des personnages ou dans le déroulement des événements. Notre version européenne bénéficie d’ailleurs d’une très bonne localisation/traduction et propose l’excellente VO japonaise ou des doublages anglais de qualité. De quoi se laisser porter, d’autant que la bande-son est, elle aussi, de très haute volée, probablement une des meilleures de la 3DS, tous genres confondus. Des mélodies magnifiques, qui restent dans la tête dans pour autant vous prendre le chou, du rock un peu plus punchy pour les combats, et quelques morceaux jazzy d’une efficacité surprenante : de quoi se mettre à la hauteur des glorieux ancêtres.

 

Bravely Default est techniquement irréprochable : pas de saccades, ni de ralentissements d’aucune sorte, même avec une dizaine de personnages à l’écran

 

Bravely DefaultLa réalisation prend le risque, de son côté, de déplaire à certains. Bravely Default propose en effet un mélange entre 2D et 3D, comme le faisaient les premiers Final Fantasy sur PlayStation, mais avec une orientation très particulière. Le titre jongle entre les personnages d’inspiration SD tout en polygones, les environnements en 3D classique et ceux sur lesquels ont été appliqué de superbes artworks aux allures d’aquarelles. Le résultat est assez particulier, et donne parfois un côté fond d’écran à certains environnements, mais il faut avouer que ce style offre une véritable identité au jeu (en même temps que ça le rapproche des premiers FF). Malheureusement, les villes, qui bénéficient vraiment de cette direction artistique exceptionnelle, manquent cruellement de vie et les donjons, tout comme la carte du monde, sont un peu fadasses… Pourtant, Bravely Default est techniquement irréprochable : pas de saccades, ni de ralentissements d’aucune sorte, même avec une dizaine de personnages à l’écran. Les attaques ont juste ce qu’il faut de spectaculaire, la caméra ne fait pas dans la fantaisie : on est dans l’efficace.

 

Clastérisque


Bravely DefaultOn peut d’ailleurs dire la même chose du système de classes, un vieux ressort du genre, mais qui a le mérite de disposer ici d’une souplesse assez rare et d’un mode d’acquisition un peu particulier : il vous faudra battre des boss, notamment dans des quêtes annexes, pour s’emparer de l’astérisque vous permettant de prendre leur job. Ca rend tout de suite ces quêtes secondaires un peu moins secondaires si vous voulez allez loin dans l’aventure. Dommage qu’elles ne s’enchevêtrent pas plus que ça, elles demeurent assez logiquement incluses dans le déroulement de l’aventure. Vos quatre personnages peuvent adopter chacune des classes disponibles dans le jeu et peuvent en changer à tout moment et ce pour une raison simple : à chaque affrontement, vos combattants gagnent de l’XP pour faire grimper leur niveau général et des points de compétences pour faire monter le niveau spécifique au job choisi, et ainsi débloquer de nouvelles capacités. Qui pourront d’ailleurs être utilisées par n’importe quel membre de votre quatuor, permettant du même coup la création d’un certain nombre de combinaisons de profils hybrides.

 

"SUR LE PLAN TEQUENIQUE ET TAQUETIQUE"


Bravely DefaultLà où Bravely Default choisit cependant de sortir (un peu) des sentiers battus, c’est dans son gameplay. Attention, rien de radical, ne paniquez pas ! On reste dans du combat au tour par tour : on lance des attaques physiques, magiques, on utilise des objets, etc. A quelques exceptions près. La plus importante, c’est le système de Brave et Default qui donne son nom au jeu. A chaque tour, vos personnages gagnent un point d’action (Points Brave, PB), qui leur permet de lancer une attaque, un sort ou autre. Cependant, grâce à l’action Default, vous pouvez leur demander de prendre une attitude défensive et d’économiser leur PB pour le prochain tour, et ainsi engranger jusqu’à trois Points Brave supplémentaires. Grâce à la fonction Brave, vous pouvez ensuite déclencher ces quatre actions en un seul tour de jeu, ou les répartir sur plusieurs tours. Mais il y a mieux, puisque vous pouvez prendre de l’avance sur les PB des prochains tours : à partir du moment où vos PB sont positifs ou nuls, vous pouvez choisir de déclencher quatre actions d’affilée… mais devrez rester ensuite les bras croisés pendant trois tours !

 

Vouloir enchaîner les attaques trop vite face à un adversaire trop puissant est le meilleur moyen de faire un tout droit dans la tombe


Bravely DefaultCe système, aussi accessible aux ennemis, donne alors une dimension tactique extrêmement importante aux affrontements. C’est à celui qui jouera le plus juste et qui fera les choix les plus pertinents. Il vous faudra connaître sur le bout des doigts les faiblesses et les PV de votre adversaire pour décider de la marche à suivre (la magie Scan sert enfin vraiment à quelque chose) : vouloir enchaîner les attaques trop vite face à un adversaire trop puissant est le meilleur moyen de faire un tout droit dans la tombe. Vous risquez également de payer cher une fin de combat un peu trop laxiste. Le niveau général des monstres est d’ailleurs assez élevé et l’évolution de la difficulté est demandera souvent un petit peu de farming pour venir à bouts de certains combats qui peuvent sinon se montrer bien frustrants. Heureusement ou pas, selon si l’on est puriste ou débutant, cette version européenne comprend un réglage de la difficulté en cours de partie ainsi que de la fréquence des combats aléatoires. Pratique quand on veut s’éviter des joutes inutiles ou quand on est pressé, mais c’est aussi un grand coup dans les lampions du jeu niveau challenge.

 

YOU'LL NEVER WALK ALONE


Bravely DefaultAllez, mais ne versons pas trop dans la généralité, Bravely Default innove bien sur un autre point, sa conception du multi dans un RPG, ou tout du moins de la participation des autres joueurs. Car il serait difficile de vraiment parler de mode multi. Vos amis enregistrés dans la console, ainsi que des invités croisés via le StreetPass ou "rameutés" par l’Aventurier peuvent en effet avoir un impact sur votre partie. Tout d’abord, ils peuvent vous envoyer une action (attaque, soin, potion), utilisable en combat à tout moment ; une option qui peut vous sauver la mise si vous avez des potes de haut niveau. De plus, le système de Mentorat vous permet d’emprunter des compétences à vos amis les plus avancés (si vous n’en avez pas, le jeu vous en fabrique un). De quoi vraiment modifier le cours de votre partie. Enfin, tout ce petit monde viendra repeupler le nouveau Norende, le village de Niz, dont vous allez gérer la reconstruction : plus il y a de monde, plus celle-ci sera rapide et vous accéderez à des objets et des upgrades de plus en plus intéressants en allant parler à l’Aventurier. A noter que si l’idée de départ est appréciable, la reconstruction ne dure pas longtemps si vous avez un grand carnet de contacts et du même coup déséquilibre la courbe de difficulté du jeu en vous donnant accès à des items à la puissance oufissime.






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Bravely Default

Jeu : RPG
Editeur : Square Enix
Développeur : Square Enix
6 Déc 2013

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