Dans ce nouvel épisode, nos trois héros, Pontius le chevalier, Amadeus le Mage et Zoya la voleuse, sont à nouveau réunis par les hautes instances de l’Académie Astrale avec un nouvel objectif. Notre joyeuse équipe doit donc se mettre en quête du prince Selius (le fameux Nightmare Prince du titre), qui s’est échappé du château de l’Académie où les plus brillants mages étudiaient son problème. De manière assez fâcheuse, à chaque fois que l’héritier du trône a des pensées sombres, ses cauchemars se matérialisent, et d’horribles monstres sont donc lâchés sur les paisibles terres du royaume. Fatigué de sa captivité, le jeune homme s’est donc libéré de l’amulette jugulant son pouvoir, semant la désolation sur tout son chemin. Avec ce nouveau scénario, et maintenant que le Trine a été recomposé, les développeurs de Frozenbyte se sont creusés la tête, et ont trouvé un nouveau moyen pour faire évoluer nos personnages avec de nouvelles compétences. Le monde est désormais rempli de fioles d’XP qu’il va falloir récupérer un peu partout, et spécialement dans les endroits les plus difficiles d’accès, afin d’étoffer l’arsenal de capacités de nos personnages. Par exemple, Pontius va pouvoir disposer d’un effet électrique sur son épée afin d’augmenter ses dégâts, ou d’un bouclier lui permettant de planer, tandis qu’Amadeus invoquer de nouveaux objets et même les envoyer, gagnant ainsi en puissance offensive. Enfin, Zoya la voleuse bénéficiera par exemple de plusieurs cordes pour se suspendre, ou de bonus de vitesse sur son arc. Comme dans les précédents opus, Trine 4 va nous proposer plusieurs niveaux où il faudra faire preuve de sagacité afin de résoudre puzzles et énigmes ce qui permet de progresser, sachant que le tout est ponctué de plusieurs scènes de combat.
IT'S A KIND OF MAGIC
La force de Trine 4, c’est que chaque puzzle propose plusieurs manières d’être résolues, en combinant les éléments du décor, et les capacités de nos trois personnages. Le gameplay est toujours aussi précis, et grâce à une physique de très bonne facture, le jeu parvient à se renouveler tout au long des 15 heures que dure l’aventure. Chaque chapitre va mettre en œuvre de nouveaux éléments, comme de l’eau qu’il faudra utiliser pour arroser des plantes, ou de la lumière pour activer divers interrupteurs. D’ailleurs, si vous optez pour les difficultés normales ou moyennes, le titre affichera des messages afin que le joueur ne soit pas perdu face aux nouvelles mécaniques. Si vous êtes plus habitués, le jeu vous laissera vous débrouiller, tout en corsant le challenge de diverses manières (moins d’XP disponible, des tableaux plus complexes, etc…). Cette liberté, on la retrouve aussi lors des affrontements de boss où il existe souvent plusieurs manières de faire. Si le premier choix est généralement de prendre le chevalier ou la voleuse afin d’infliger un maximum de dégâts, l’observation de l’arène nous permet de souvent déceler des éléments destructibles ou interactifs, qui s’avèrent bien plus meurtriers pour l’ennemi que nos armes. Si le gameplay est irréprochable, Trine 4 enchante également nos yeux avec sa direction artistique de haute volée, qui nous plonge dans un univers enchanteur toujours aussi plaisant. Avec une technique qui n’a pas à rougir face à des productions de plus grande envergure, et notamment un éclairage assez hallucinant (surtout lorsqu’on observe les effets lumineux sur l’armure de Pontius), Trine reste indubitablement parmi les plus beaux jeux puzzle/plateforme sur le marché.
Les développeurs n’ont pas épargné leur peine, car la quasi-totalité des niveaux disposent d’une version remaniée, et complexifiée réservée au jeu en coopération.
Cette qualité visuelle est d’ailleurs largement secondée par une excellente bande-originale, toujours signée par Ari Pulkkinen, le compositeur qui a déjà œuvré sur tous les opus précédents. La force de Trine 4, c’est aussi son mode multijoueur coopératif. Comme toujours, il sera possible d’inviter jusqu’à 2 amis dans sa partie, chacun incarnant un des trois héros, ce qui va multiplier les possibilités. Comme 3 cerveaux valent mieux qu’un, on pourrait craindre que la difficulté du titre ne soit plus suffisante, mais à notre surprise, Frozenbyte a pensé à tout. Les développeurs n’ont pas épargné leur peine, car la quasi-totalité des niveaux disposent d’une version remaniée, et complexifiée réservée au jeu en coopération. Lors d’un premier jeu solo, on ne rencontre en fait qu’un seul cas de figure sur les deux possibles, ce qui multiplie la durée de vie du titre qu’on pourra donc redécouvrir en coopération. La coopération va aussi permettre bien plus de fantaisies et de possibilités en combinant les capacités de nos personnages. On pourra par exemple faire ricocher les flèches de Zoya sur le bouclier de Pontius afin d’atteindre les cibles les plus compliquées à avoir. N’ayez pas de craintes cependant, qu’on soit en solo ou en coop, la difficulté est particulièrement bien dosée, ni trop dure, ni trop facile. On se surprend souvent à réfléchir avant de s’attaquer au problème, et certaines énigmes sont même plutôt retorses. Les difficultés sont d’ailleurs très variables en fonction des joueurs et de leur façon de penser. On a ainsi passé plus de 2H sur un jeu de lumières qui nous a paru hyper dur, alors qu’un ami n’a pas vu où était le problème.
J'AI TRINE-HARD
Si Trine 4 nous a séduit par son gameplay ainsi que sa beauté visuelle et audio, le jeu souffre aussi de côtés moins reluisants. Les combats ne sont malheureusement pas vraiment très intéressants, car ces derniers arrivent souvent comme un cheveu sur la soupe. En effet, à certains endroits, sans que l’on sache pourquoi, la zone se referme sur nous via des nuages violets, et les fameux cauchemars du prince nous sautent dessus. L’arène est strictement identique pendant les 15h du jeu (avec trois niveaux pour sauter), tandis que le bestiaire que l’on affronte est particulièrement pauvre. On comprend assez rapidement quelles sont les faiblesses et forces de chaque créature, et au bout de quelques fois, un train-train assez lassant se met en place. Sans saveur, on a clairement l’impression que ces bastons ont été rajoutées au jeu comme une arrière-pensée. Seuls les combats de boss semblent avoir été réellement travaillés, ce qui crée un décalage encore plus grand avec les escarmouches de base, tout en les rendant encore plus mauvaises en comparaison. De même, l’histoire n’est pas vraiment le moteur le plus puissant à la progression, cette dernière étant elle aussi assez peu intrigante. On suit la narration mollement, et même en zappant les cinématiques on comprend toujours ce qu’il se passe, tant les rebondissements sont inexistants. Il va donc falloir être assez amateur de puzzle-game et de plateforme pour se lancer à corps perdu dans Trine 4, les aficionados de combat et de belles histoires risquant d’être amèrement déçus.