Test Sunset Overdrive : le cocktail est-il explosif ?

On s’imagine tous que la fin du monde est forcément d’une tristesse à mourir. Dans un sens, ce n’est pas faux. Entre conflits nucléaires, virus mortels et réchauffement climatique, on n’a que l’embarras du choix pour s’imaginer un avenir bien sordide. Mais chez Insomniac, on pense à contre-courant ! Plutôt que de surfer sur la mode "apocalypse zombie" où tout n’est que grisaille, tristesse et famine, les développeurs ont opté pour le fun ! Vu que tout part-à-volo, pourquoi ne pas faire tout ce qui nous passe par la tête. Si c’est le credo d’un Dead Rising, Sunset Overdrive pousse le vice jusqu’à son gameplay, son scénario, les personnages que l’on rencontrera ou encore ses graphismes. Parce que le coup de l’épidémie virale ça va cinq minutes, les développeurs ont imaginé une fin du monde différente. En effet, dans Sunset Overdrive, le monde part en cacahuète à cause d’une nouvelle boisson énergisante qui a transformé la population en mutants. Vous, en tant que survivant, vous partez à la recherche de survivalistes prêt à quitter Sunset City et vous ne serez pas au bout de vos surprises en rencontrant la galerie de personnages caricaturés à l’extrême. D’ailleurs en parlant de caricatures, rien ne vous empêche d’exagérer le look de votre avatar. Homme, femme, petit, trapu, à moustache, en jupe, avec un casque de samouraï, des tatouages ou simplement en slip, vous pourrez laisser libre court à votre imagination et modifier à tout moment votre personnage grâce aux nombreux accessoires, fringues et couvre-chefs que vous débloquerez au gré des missions.
 

LA GUERRE DES NERDS
 

Pour ce qui est des missions, Sunset Overdrive n’en manque pas ! En tant que jeu bac-à-sable digne de ce nom, le titre propose bien évidemment des quêtes qui s’inscrivent directement dans la progression de l’histoire, d’autres qui seront là pour venir en aide aux différentes factions et certaines seront utiles pour améliorer vos QG. Plus la progression avance, plus vous obtiendrez de quartiers généraux où upgrader vos armes, faire des emplettes, modifier votre héros ou voyager rapidement. Mais pour les débloquer, vous devrez aider les factions qui se sont regroupées aux quatre coins de la ville. Et dans l’imaginaire des développeurs de Sunset Overdrive, l’apocalypse sera majoritairement dominée par les geeks ! Entre les scouts qui se prennent pour des samouraïs, les intellos d’Oxford qui passent leur temps sur les réseaux sociaux ou encore les amateurs de jeux de rôles croyant vivre au Moyen-Âge, on n’est pas au bout de nos surprises d’autant plus que leurs requêtes sont souvent aussi loufoques que leur accoutrement vestimentaire. Puisqu’il est question de délire, au niveau des armes, Insomniac Games s’est lâché tant sur leur aspect visuel que sur leurs compétences. Un fusil à pompe avec deux balloches pour enflammer les ennemis, un lanceur d’hélicoptères miniatures équipés de pistolet, une arme appelée Big Lebowskill balançant des boules de bowling, une laque à cheveux explosive ou un bazooka qui lance des nounours chargés en dynamite, ça ne s’invente pas ! Les développeurs se sont amusés à créer un arsenal délirant que l’on prend plaisir à découvrir, à améliorer et à utiliser à bon escient. Il va sans dire que chaque arme a une efficacité différente en fonction de vos ennemis. A vous de bien étudier vos ennemis dans le feu de l’action et à changer rapidement de gun via la roue de sélection qui ralentira le temps pour vous permettre de faire votre choix sans toutefois arrêter l’action. Ainsi, vous aurez une meilleure analyse de la situation et des forces ennemies en présence. Car en plus des mutants, et de leurs déclinaisons de plus en plus monstrueuses, il faudra se coltiner les troupes humaines et robotiques de FizzCo, la compagnie qui a distribué la boisson vérolée. Si d’entrée de jeu, on sait que la boisson est néfaste pour l’organisme humain, elle n’en reste pas moins une bonne monnaie d’échange pour s’équiper de nouvelles armes, acheter des munitions et des plans de la ville, mais elle est surtout une ressource importante pour créer des Rushs, ces améliorations de compétences, ces bonus qui seront vous changeront la vie.
 

Puisqu’il est question de délire, au niveau des armes, Insomniac Games s’est lâché tant sur leur aspect visuel que sur leurs compétences. 
 

Dans chaque quartier général, on retrouve des cuves d’OverCharge Delirium XT. Cette boisson a la particularité d’exciter et d’attirer les mutants. Si vous suivez mon raisonnement, vous aurez compris que la préparation de rush est extrêmement dangereuse. Habituellement, Sunset Overdrive nous propose des missions de récolte d’objets, d’aide aux PNJ ou de destruction. Lorsqu’il s’agit de la création de rush, le jeu se mue en Tower Defense en deux parties. La première consiste à poser des pièges autour de la base afin de limiter l’accès aux cuves. Des lames rotatives, des bumpers électriques, des ressorts ou encore des tourelles automatiques, vous découvrirez un large choix d’options à utiliser pour protéger les cuves. Il ne tient qu’à vous d’agencer correctement vos pièges pour créer des réactions en chaines dévastatrices. La seconde partie de la création de rushs consiste à éliminer les vagues d’ennemis qui s’en prendront à vos cuves pendant le temps imparti. Il faudra donc être au four et au moulin pour éviter d’être submergé par l’ennemi. Mais le résultat en faut la chandelle ! Projeter des boules de feu lors des attaques au corps-à-corps, générer des éclats de verre en frappant le sol, attirer les bonus vers soi ou soigner les coéquipiers à distance, sont là quelques exemples des améliorations du personnages. Les armes aussi augmentent en pouvoirs à force de les utiliser et en récupérant divers objets planqués à Sunset City (rouleaux de PQ, chaussures puantes, smartphones…). Partir à la quête de tous ces items ne sera pas une mince affaire, car à l’image du jeu Crackdown, les objets sont très nombreux. Heureusement, vous pourrez acheter des cartes indiquant leur position à Bob Dealer pour vous faciliter la tâche. En retour, vous permettrez à votre arsenal d’augmenter les coups critiques, de générer des roquettes, de glacer vos ennemis ou de débloquer un bonus de santé grâce aux rushs d’armes. Bref, tout est mis en œuvre pour qu’il y ait toujours une carotte alléchante à la fin, fringues, argent ou rushs.

BIENVENUE EN ABSURDIE 

Et même le gameplay si atypique de Sunset Overdrive y va de ses améliorations ! Plus vous utilisez une action du personnage, plus vous pouvez en améliorer les avantages. A vous de décider si vous préférez embarquer plus de munitions pour fusils automatiques plutôt que d’augmenter les dommages aux mutants ou si vous préférez troquer un peu de votre santé contre un bonus de dégâts plutôt que de booster la génération de style de vos grinds. Grinds ? Oui, dans Sunset Overdrive vous ne sprintez pas. Vous grindez, undergrindez, wall-runez et rebondissez à peu près partout ! Voilà pourquoi j’évoquais un gameplay pour le moins atypique. Largement inspiré d’un Jet Set Radio, le jeu met en scène un personnage qui utilise les rambardes de sécurité, les fils électriques, les parasols, les fontaines d’eau et autres parapets pour se déplacer. Ainsi donc vous ne serez jamais immobile et éviterez de toucher de sol pour ne pas ralentir l’action. A contrario vous sauterez comme une puce de module en module, glisserez le long des obstacles avec une aisance et une vélocité déconcertante. L’intérêt est de réaliser des combos afin de maximiser votre jauge de style et ainsi d’augmenter les dégâts et les bonus à récolter. De prime abord, on pense clairement que Sunset Overdrive est un vrai foutoir dans lequel les développeurs ont mixé un jeu de tir, un jeu de sport, de course et de parkour mais ces derniers ont optimisé la jouabilité pour ne jamais s’emmêler les pinceaux. Le bouton A sert à sauter tandis que le X offre toutes les actions de glisse, de courses sur les murs. Et si le rythme n’est pas à votre goût vous pouvez l’accélérer ou le ralentir avec les gâchettes LT et RB bien pratiques pour éviter une attaque ennemie ou viser avec précision.

De prime abord, on pense clairement que Sunset Overdrive est un vrai foutoir dans lequel les développeurs ont mixé un jeu de tir, un jeu de sport, de course et de parkour mais ces derniers ont optimisé la jouabilité pour ne jamais s’emmêler les pinceaux.

Cependant, même si le gameplay est facile à assimiler, l’action n’est pas toujours très lisible. A commencer par les objectifs de missions pas forcement identifiables à cause des couleurs chatoyantes du moteur graphique de Sunset Overdrive. Le titre s’offre un effet saturé réussi qui tranche radicalement avec la fin du monde sombre de The Last of Us ou l’univers caca d’oie d’un Dead Rising 3. Avec ses couleurs pop et sa rapidité d’action, il n’est pas rare de ne plus savoir sur qui ou quoi on tire, d’autant que la caméra n’est pas toujours optimum. Un œil extérieur aura très vite la nausée à voir notre personnage sauter partout, grinder à droite à gauche, avec d’incessants repositionnements de caméra. C’est finalement le principal reproche que l’on peut faire à Sunset Overdrive, c’est que malgré son gameplay soigné, l’enchaînement des actions rend le tout très brouillon et le rythme devient vite répétitif. Heureusement la bonhomie du titre, ses dialogues amusants, ses clins d’œil bien sentis font qu’on ne se lasse pas si vite que ça de Sunset Overdrive. Et c’est rassurant car sa durée de vie assure de longues heures de jeu. En plus des missions traditionnelles de la campagne, vous pourrez relever certains défis de parkour, de beat’em all et confronter votre résultat aux classements mondiaux. Sunset Overdrive est également pourvu d’un mode mulitjoueur coopératif jouable à 8, appelé Team Chaos qui consiste à remplir différents objectifs en survivant à plusieurs vagues ennemies. On peut même utiliser et continuer d’améliorer son personnage solo. Malheureusement à l’heure où ce test est réalisé, il nous a été impossible de tester ce mode. Mais il est clair que tout l’intérêt de Sunset Overdrive réside avant-tout dans son mode histoire et le fun immédiat qu’il procure.