Les jeux d’infiltration basés sur l’univers ninja ne se bousculant pas au portillon, Shinobido 2 pouvait amplement se faire une place au soleil. La toute jeune PS Vita et son petit catalogue semble donc un terrain adéquat pour prendre de vitesse la concurrence. Malheureusement, Spike et Acquire ont choisi de continuer sur la voie du premier épisode plutôt que de revenir aux bases du succès de Tenchu ; ce qui n’était pas la meilleure des idées. Ce second opus commence alors que Zen assiste à la mort de sa bien-aimée, San, sous les coups de ses anciens camarades, Nagi et Shu. Ce dernier a pour projet d’attiser le feu de la guerre dans la province d’Utakata et de réunir les miroirs de Tenma afin d’invoquer un puissant démon. On se retrouve donc en plein milieu du conflit entre trois seigneurs luttant pour le pouvoir en Utakata. En tant que mercenaire d’élite, vous devrez choisir quel daimyo servir en effectuant les missions proposées. De l’assassinat au transport d’objets en passant par le brigandage, l’éventail des missions s’élargit en progressant dans le jeu. Mais cette apparente variété n’est finalement qu’une illusion puisqu’il s’agira très souvent de trucider tout ce qui bouge une fois sur le terrain. A travers la sélection des missions, il est possible de rester fidèle à un seigneur ou de les servir tous afin de tirer un maximum de bénéfices monétaires de la situation. Bien évidemment, établir un lien de confiance avec l’un d’entre eux donne également des résultats, puisque votre suzerain vous offrira différents objets et ingrédients pour créer de nouveaux items.
Pas si Zen que ça...
Zen s’est en effet pris d’affection pour la pratique de l’alchimie, qui n’est ni plus ni moins que du crafting. Malheureusement, le système de mélange est assez velu et compliqué à appréhender. On réalise d’ailleurs assez rapidement qu’on peut réussir les missions en se passant de jouer à l’apprenti sorcier. On enchaîne donc les jobs alimentaires, en évitant soigneusement le menu d’alchimie histoire d’éviter le mal de crâne, jusqu’à tomber sur une mission qui fera avancer le scénario. Répétitif à souhait, Shinobido 2 ne donne même pas envie d’en savoir plus sur son intrigue tant celle-ci tombe à plat, mal servie qu’elle est par la réalisation du jeu. De ce côté-là, Spike et Acquire peuvent se vanter d’avoir produit l’un des jeux les plus moches de la PS Vita. Pour être honnête, la Revanche de Zen est bien en dessous de beaucoup de titres sortis sur PS2. Les décors sont fades et vides, les animations font peine à voir et le moteur physique est complètement risible. Zen n’encaisse pas les coups en reculant ; non, il part en apesanteur, au sens propre du terme. Compilée à une IA pitoyable, la réalisation très médiocre du jeu donne parfois lieu à des combats bordéliques. Les ennemis se donnent des coups, vos alliés vous donnent des coups et tout ce petit monde finit par tomber involontairement dans un précipice mal placé. Une situation assez intenable quand on sait qu’il est quasiment impossible d’éviter les combats. Exit l’infiltration, hormis quelques rares phases rendues trop faciles par le signalement des ennemis. Les mises à mort furtives sont très peu variées et le jeu ne récompense pas vraiment le fait d’être resté discret pendant la mission. Résultat : on préfère bourriner avec le Zankouku, qui permet d’exécuter rapidement un ennemi ciblé et le Miki, une contre-attaque fatale version Assassin’s Creed. Quid donc des fonctions spécifiques de la Vita ? On notera seulement que l’enclenchement de la vue subjective quand on pose les doigts sur le pad arrière de la console est extrêmement gênant et surtout complètement inutile.