Le modèle économique de Runes of Magic est ainsi fait qu'il est possible de télécharger gratuitement le client du jeu. Les amateurs de boîtiers à ranger sur l'étagère feront tout de même bien de se procurer la version vendue de manière classique dans le commerce, car en sus d'un épais manuel et d'une carte du monde, elle contient un code permettant de débloquer de nombreux objets (familier exclusif, amulettes, potions, monture temporaire, etc.) d'une valeur supérieure à 10€..., soit le prix de vente du DVD en magasin. Free to play oblige, certains objets du jeu sont donc payables avec de l'argent réel (par le truchement d'une monnaie intermédiaire : les diamants). Puisqu'aucun abonnement mensuel n'est demandé pour jouer, c'est en effet la seule source de revenus pour les développeurs. Mais pas de panique, Runes of Magic reste parfaitement jouable sans qu'il soit nécessaire de succomber à la tentation mercantile. Tout juste regrettera-t-on l'obligation d'acheter "pour de vrai" une monture si l'on veut en disposer en permanence, les pièces d'or virtuelles du jeu ne permettant que d'en louer en boucle pour quinze minutes ou pour deux heures. Pour nous appâter, les développeurs nous prêtent d'ailleurs un cheval dès la fin du didacticiel, pour une durée de 24 heures. De quoi gagner encore plus rapidement de nombreux niveaux car, à l'instar de son modèle sorti du Blizzard, Runes of Magic est un MMO qui fait tout pour simplifier la vie du joueur. Ainsi, chaque nom propre évoqué dans un descriptif de quête peut être "suivi", auquel cas des flèches viennent aussitôt indiquer la direction où il se trouve, aussi bien sur la mini-carte qu'autour du héros. Une fois le système maitrisé, on ne tourne plus jamais en rond. Et c'est une bonne chose, car le jeu ne manque pas de contenu.
WoW, quel jeu !
Les développeurs annoncent la présence de plus de 2000 quêtes, un nombre étrangement équivalent à ce que proposait World of Warcraft à sa sortie. Evidemment, la plupart d'entre elles se résument à récolter un certain nombre d'objets, abattre un certain nombre d'ennemis ou jouer au facteur pour les PNJ. De temps à autre, on tombe tout de même sur des objectifs plus originaux et, au final, Runes of Magic ne fait vraiment pas pire que la concurrence dans ce domaine. Les fonctionnalités sont même particulièrement développées pour un Free to Play. En dehors des quêtes et des instances (à parcourir en groupe ou groupe de raid), les joueurs peuvent également profiter d'un système de ventes aux enchères, d'une banque, de serveurs PvP et PvE, d'un système de duels, d'un autre de guerre de guildes, de combats d'arène, de champs de bataille, et d'un artisanat très développé. Minage, herboristerie, bûcheronnage, alchimie, cuisine, couture, menuiserie, fabrication d'armures et forge d'armes : rien ne manque ! Chaque personnage peut devenir apprenti dans tous les métiers, artisan dans six, expert dans trois et maître dans un seul. De ce fait, nul besoin de monter plusieurs personnages pour tester toutes les possibilités. Dans le même ordre d'idées, on ne peut que se féliciter du système de double classe, débloqué à partir du niveau 10. La classe primaire et la classe secondaire sont échangeables très simplement, ce qui permet d'expérimenter les deux combinaisons (du fait de la hiérarchie des classes, un guerrier/voleur ne possédera pas exactement les mêmes compétences qu'un voleur/guerrier). Ultime preuve que Runes of Magic ne fait pas vraiment les choses à moitié : la possibilité pour tous les joueurs de profiter dès le premier niveau de leur propre maison. Hélas, il n'est pas question de se balader dans d'immenses lotissements , chaque maison est en réalité instanciée et l'on se téléporte à l'intérieur en s'adressant aux gouvernantes présentes dans les villes. Passée cette légère déception, on apprécie tout de même la possibilité de visiter les maisons des autres joueurs (s'ils nous y autorisent), la présence d'un coffre de stockage fort utile et d'une charmante soubrette en guise d'interface, ainsi que de nombreuses options de personnalisation. Ajouter des mannequins pour ses armures, des ateliers d'artisanats permettant de crafter tranquillement à l'abri des regard ou un étage supplémentaire, tout est possible ou presque. Le jeu peut même prendre des allures de Sims light puisque, des meubles aux bibelots, plus de 130 éléments de décoration sont disponibles. Bien entendu, certains peuvent être échangés contre des pièces d'or (monnaie virtuelle) et d'autres contre des diamants (monnaie issue de l'argent réel). D'une manière générale on peut d'ailleurs reprocher au jeu d'afficher des prix de vente en diamants assez élevés , même si des promotions sont régulièrement proposées. Il faut par exemple compter environ 10€ pour une monture permanente Autre problème : à l'heure actuelle, il n'est possible de jouer qu'un humain ou un elfe. D'autres races devraient voir le jour dans les mois à venir, mais pour l'heure, cela nuit quelque peu à la diversité du monde. Le plus perturbant reste sans aucun doute l'impression perpétuelle de jouer à World of Warcraft. De l'univers médiéval fantastique à l'interface, en passant par le bestiaire ou la patte graphique, tout rappelle en permanence le hit de Blizzard. Les joueurs novices ou les drogués de WoW fâchés avec leur banquier apprécieront sans aucun doute cet hommage appuyé qui frôle le plagiat, mais quiconque estime avoir déjà fait le tour d'Azeroth ne trouvera rien de neuf à se mettre sous la dent dans le monde de Taborea.