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Et la réponse est : si vous n'êtes pas à 2€ près, courrez donc acheter Oh...Sir! The Insult Simulator ! Le jeu est drôle, original et dénué de réelle vulgarité malgré le concept "insultant". Mais soyez prévenus que pour pouvoir en profiter, il vous faudra impérativement maîtriser l'anglais. Une localisation en français aurait été appréciable, mais on imagine aisément que cela aurait entraîné un surcoût non négligeable. Car non seulement le jeu est entièrement doublé, et même plusieurs fois pour chaque morceau de phrase puisque différents personnages sont à notre disposition, mais il aurait également fallu adapter le gameplay à la grammaire et aux expressions françaises. Un boulot qui dépasse largement le cadre de la simple traduction. Prenons-en notre parti et profitons-en pour enrichir notre vocabulaire anglais de quelques expressions fleuries ! Les parties prennent la forme d'un réel duel d'insultes, où deux personnages s'affrontent autour d'une situation fictive totalement loufoque.
TA MÈRE POSE NUE POUR LES NAZIS
L'un des persos ramène un perroquet mort au magasin d'animaux mais le vendeur lui assure qu'il ne fait que se reposer. Deux badauds se rencontrent autour d'un cadavre et l'un accuse l'autre d'avoir tué le pauvre homme. Deux voyageurs se disputent une place en première classe lors d'un voyage en train. Et, en solo, on finit même par affronter Dieu lui-même aux portes du paradis. En plus de ces différents contextes, on peut donc choisir parmi plusieurs personnages, tous dotés d'un humour so british. Chacun d'entre eux possède un point faible, que l'on peut généralement découvrir en lisant la petite bio qui leur est consacrée. Nous reviendrons plus loin sur l'intérêt de cette découverte. Mais avant cela, précisons de quoi est constitué le gameplay à proprement parler. Les duels se déroulent au tour par tour autour d'un pot commun de neuf morceaux de phrase, chaque personnage piochant alternativement celui de son choix. La stratégie est de mise car il faut non seulement essayer de former des phrases grammaticalement correctes et drôles tout en empêchant l'adversaire d'en faire de même.
Afin d'optimiser ses insultes, il faut essayer au maximum d'aborder le même sujet plusieurs fois de suite, afin de réaliser des combos et marquer plus de points.
Parfois, on choisira donc un mot uniquement dans l'optique d'en priver notre concurrent. Une fois notre phrase terminée (par satisfaction ou par obligation, manque de mots restants), on la termine d'un clic, et chaque personnage déclame son chef-d’œuvre. Selon la pertinence, la longueur et la drôlerie de l'insulte, on fait diminuer la barre de vie de l'adversaire d'un nombre de points plus ou moins important. Quelques subtilités viennent enrichir ce concept, à commencer par la présence de deux mots personnels, que l'autre joueur ne peut ni sélectionner ni même voir. Il est également possible de boire du thé, afin de renouveler cette mini-liste et, éventuellement, finir en beauté une phrase. Afin d'optimiser ses insultes, il faut essayer au maximum d'aborder le même sujet plusieurs fois de suite, afin de réaliser des combos et marquer plus de points. Enfin, parmi les morceaux de phrases se glissent parfois trois petits points ("…"), qui servent à mettre une phrase en suspens et à la garder pour l'insulte suivante. Cela permet d'éviter les blocages (une phrase qui termine en queue de poisson rapporte 0 point, tandis qu'une phrase grammaticalement incorrecte retire d'emblée quelques points de notre barre de vie) mais également d'en garder sous le coude afin que la prochaine insulte soit encore plus fracassante. Cependant, il y a une subtilité dans la subtilité, puisque si jamais l'adversaire réalise une insulte valant plus de 15 points, alors la phrase en suspens est tout simplement annulée.Enfin, les points faibles de chaque personnage évoqués plus haut permettent de encore marquer plus de points, lorsqu'on choisit des morceaux de phrase en rapport avec leur talon d'Achille. Mrs Maggie n'aime pas qu'on parle de son âge, Mr Shufflebottom est susceptible quant à son style vestimentaire, Nigel complexe sur son physique, etc.
RESTE POLI J'TE DIS
Plaisant par sa tactique, le jeu fait également mouche grâce à son ambiance loufoque, qui tient autant aux situations, aux personnages, au style graphique polygonal qu'aux résultats parfois hilarants de la création d'insultes. "Ton fils a donné ses organes pour une porcherie ordinaire et n'a pas de télévision couleur, et tout le monde le sait !", "Ta chère tante a mauvaise haleine et ta femme utilise encore Windows Vista !" ou encore "Tu danses comme ton prof de maths et ta sœur pose nue pour les communistes" sont par exemple de bons candidats pour marquer beaucoup de points et déclencher l'hilarité dans la pièce (si vous jouez contre un ami physiquement présent) ou de part et d'autre de l'Internet (si vous jouez en ligne). Le système de comptage de points fonctionne bien la plupart du temps, mais il peut manquer de pertinence à l'occasion, notamment quand il octroie beaucoup de points à une phrase dont le sens et le caractère insultant laissent quelque peu à désirer. Mais les "bugs" de ce type sont rares. De même, on pourra éventuellement reprocher au jeu de ne pas nous proposer des morceaux de phrase assez variés, mais il y a tout de même de quoi s'amuser plusieurs heures avant de ressentir de la lassitude. D'ailleurs, les développeurs font preuve d'humour jusqu'au bout, puisqu'en participant à 100 duels, vous débloquerez un succès intitulé "Cela devient ennuyeux au bout d'une heure". Mais rassurez-vous, il vous en faudra plutôt 5 ou 6 avant de décrocher !
