Si les puristes reprocheront à Mario Kart 8 Deluxe de n’être qu’un recyclage opportuniste, l’essentiel se trouvait ailleurs pour Nintendo : offrir à la Switch un jeu de course fun, calibré, et au contenu riche.
Bref, mises bout à bout, toutes les finesses (le saut synchro, le tournis turbo, le coup de frein en plein dérapage, l’aspiration, les pièces pour améliorer la vitesse de pointe, les zones d’antigravité) haussent le rythme des courses, quitte parfois à donner l’impression de se retrouver dans un joyeux bordel. Le constat demeure le même : il faut à tout prix éviter d’être pris en étau entre les retardataires et les leaders, sous peine d’être la cible malheureuse des uns et des autres. En termes de contenu, Mario Kart 8 Deluxe alterne le bon et le moins bon. Le bon tout d’abord, avec le nouveau mode "Bataille" sur lequel on a passé pas mal de temps. Bien évidemment, on y retrouve le fameux mode "Bataille de ballons" qui a plus de gueule que dans Mario Kart 8. Certaines règles ont changé, comme le fait de disposer de cinq ballons au départ (au lieu de trois), de débuter la partie avec aucun point en poche (contre trois auparavant), ou encore de profiter de quelques frames d’invincibilité. Ce dernier point risque de faire grincer quelques dents, dans le sens où il est plus difficile de s’acharner sur la même victime en lui balançant trois carapaces d’affilée. Toujours en ce qui concerne le mode "Bataille", on a également droit à "Traque sur la piste" qui est bien fendard. En fait, il s’agit de jouer aux gendarmes et aux voleurs. L’une des deux équipes est munie de Plantes Piranha, tandis que les joueurs du camp d’en face doivent faire en sorte de ne pas se faire capturer. Si au moins un fugitif parvient à rester libre à la fin du temps imparti, son équipe est déclarée vainqueur, sachant que les coéquipiers emprisonnés peuvent être libérés en roulant sur l’interrupteur positionné sous la cage.
LE MÊME EN PAREIL
"Bob-ombs à gogo" (éliminer les concurrents avec des Bob-ombs), "Capture de soleil" (conserver le Soleil jusqu’à la fin du temps imparti) et "Bataille de pièces" (accumuler le plus grand nombre de pièces possible) ne nous ont pas autant amusés, mais ont le mérite de varier les plaisirs. Pas moins de cinq nouveaux personnages débarquent également : le Garçon Inkling et la Fille Inkling de Splatoon, le Roi Boo, Skelerex, et Bowser Jr. Quand on parlait de moins bon tout à l’heure, on pensait surtout aux circuits : aucun nouveau tracé à se mettre sous la dent, et il faut donc se coltiner encore et toujours les mêmes pistes. Bon, c’est vrai que ça en fait 48 au total, mais on aurait aimé en avoir des inédits, ne serait-ce que pour inciter les fans à repasser à la caisse ; car là, les innovations sont trop minimes. Les modes "Grand Prix", "Contre-la-montre" et "Course VS", on connaît déjà ; même chose pour le multijoueur, que ce soit en ligne ou local. Toutes les options ont fait le voyage sur Switch, y compris les amiibo et Mario Kart TV. D’ailleurs, il n’y a pas encore moyen d’uploader les "Moments Forts" sur YouTube, Nintendo devant sans doute réaliser quelques ajustements au niveau de son service en ligne. On reviendra dessus quand tout sera opérationnel. En attendant, Mario Kart 8 Deluxe est une réussite visuelle, même si les différences avec la version Wii U ne sautent pas forcément aux yeux. Dorénavant, chaque coup de boost s’accompagne d’un effet de blur, et on note aussi des textures un peu plus fines.
En attendant, Mario Kart 8 Deluxe est une réussite visuelle, même si les différences avec la version Wii U ne sautent pas forcément aux yeux.
Pour le reste, les animations restent top, la plus célèbre étant le regard plein de rage de Luigi. Sachez qu’en passant par le dock de la console, le jeu tourne en 1080p 60fps jusqu’à deux joueurs, et en 1080p 30fps à partir de trois. En mode portable, on tombe naturellement à 720p. C’est propre, mais quand on décide de se tirer la bourre à quatre, on préfère quand même régler ses comptes sur un écran classique. Joy-Con oblige, la prise en main pose également question. Lorsqu’ils sont connectés à la Switch, les sensations sont les mêmes que sur Wii U. Avec un seul Joy-Con dans les mains, c’est tout de suite moins pratique – surtout quand on a des gros doigts - même si ça demeure jouable. Finalement, la meilleure configuration reste la manette Pro qui offre toutes les garanties en termes de précision et de confort. Enfin, n’oublions pas de souligner la présence des fonctionnalités "Conduite assistée" (qui évite les sorties de piste) et "Accélération auto", grâce auxquelles les débutants peuvent mettre le pied à l’étrier en douceur. Lorsque les deux sont activées, le kart est même capable d’avancer et de tourner tout seul. La preuve ultime que Mario Kart 8 Deluxe s’adresse d’abord aux profanes.