Test I Am Setsuna : est-ce vraiment le digne héritier de Chrono Trigger ?

Quand des montres envahissent régulièrement le monde, que peut-ont bien faire pour les stopper ?Leur offrir une jeune fille en sacrifice bien sûr ! C'est ainsi que procède le village de Nive à peu près tous les dix ans, et c'est aujourd'hui au tour de la jeune Setsuna d'accomplir ce noble destin. Pour cela, elle doit entamer un périple à l'autre bout du monde, périple qu'elle effectuera notamment en compagnie du mercenaire Endir, pourtant engagé par un mystérieux commanditaire afin d'éliminer notre héroïne. Devoir tuer quelqu'un qui est de toute façon condamné a de quoi soulager la conscience (à une invasion de monstres près...) mais, évidemment, Endir va tout de même rapidement se lier d'amitié avec Setsuna, qui se montre aussi attachante que le scénario du jeu. En effet, même s'il a un petit goût de déjà-joué, ce dernier est traité avec délicatesse et va de pair avec une ambiance poétique et nostalgique du meilleur acabit. Cette mélancolie provient non seulement de la nature sacrificielle de Setsuna, mais également de la superbe bande-son du jeu, intégralement jouée au piano. Que ce soit lors des phases d'exploration, de combat ou de dialogues, c'est en effet cet unique instrument que vous entendrez. Les compositions sonnent juste, s'enchaînent sans heurts et font immanquablement vibrer la corde sensible du joueur. Les décors systématiquement froids, enneigés ou glacés participent également à cette ambiance. D'une manière plus générale, la direction artistique fait mouche en permanence, le design des personnages et des monstres étant "kawaii" sans être ridicule. En revanche, d'un point de vue purement technique, il ne faut pas s'attendre à en prendre plein les yeux. I am Setsuna a beau être disponible sur PC et PS4, son moteur graphique reste relativement limité, et on ne s'étonne pas vraiment de constater que le jeu sort également sur PS Vita. Mais on se fait rapidement à ce manque de prouesses graphiques, la direction artistique et la mise en scène venant largement compenser les faiblesses techniques.

#JESUISSETSUNA
 

En ce qui concerne le gameplay, on reste en permanence dans du classique et donc de l'efficace, le studio Tokyo RPG Factory se contenant pour son premier jeu d'appliquer des recettes éprouvées. Vue aérienne, carte du monde permettant d'accéder à différents lieux bien précis, montée en expérience au fil des combats, achats et ventes de différents items, sélection des personnages limitée à trois avec possibilité de changer de protagonistes à volonté en dehors des affrontements, gestion des points de vie et de mana, etc. Le système de combats s'inspire plus particulièrement de celui de Chrono Trigger, lui-même étant dérivé de l'Active Time Battle des Final Fantasy. On retrouve donc un mélange de tour par tour (chaque personnage effectuant ses actions l'un après l'autre) et de temps réel (la jauge d'ATB qui donne régulièrement  le feu vert pour chaque personnage se remplissant au fil du temps). Ce principe se voit enrichi par différents systèmes, notamment celui des "Spritnites", pierres magiques à insérer dans des talismans, ainsi que ceux des "Fluxes" et des "Singularities", qui font intervenir une certaine dose d'aléatoire. Il serait trop fastidieux de détailler ici le fonctionnement exact de tout cela, mais sachez que la richesse et la subtilité sont bel et bien au rendez-vous.

Le système de combats s'inspire plus particulièrement de celui de Chrono Trigger, lui-même étant dérivé de l'Active Time Battle des Final Fantasy.

Le plus intéressant reste le mode "Momentum", représenté à l'écran par une sphère bleutée qui se remplit lorsque quand le personne agit, encaisse des dégâts ou, plus intéressant, ne fait rien alors que sa jauge ATB est pleine. On  peut donc volontairement "passer son tour", dans le but d'obtenir des points SP (Special Power), cumulables jusqu'à trois et qui permettent de déclencher le Momentum lors d'une attaque, d'un soin ou d'un sort quelconque, ce qui a pour conséquence d'altérer positivement son effet. Malin ! Au passage, vous aurez peut-être constaté l'abondance de termes anglais dans les phrases précédentes. Cela s'explique par l'absence de traduction française du jeu, qui se voit donc réservé aux anglophiles. Autre défaut de I am Setsuna, peut-être plus gênant encore : le système de sauvegardes particulièrement mal fichu. On peut sauvegarder à volonté dans la carte  u monde, mais il faut impérativement croiser un point de sauvegarde pour en faire autant lorsqu'on explore un lieu susceptible d'abriter des monstres. Sauf que ces points sont extrêmement rares ! Ajoutez à cela le fait qu'il n'y a aucune sauvegarde automatique de la part du jeu, et vous vous retrouverez régulièrement à devoir recommencer tout un pan de l'aventure, suite à un combat défavorable. Une manière de rallonger artificiellement la durée de vie qui n'avait pas lieu d'être, car il faut de toutes manières plus de vingt heures pour voir le bout de l'aventure, et même trente si l'on souhaite absolument tout voir et tout faire. Old school jusqu'au bout !