Tel Indiana Jones ou Lara Croft, Henry Hatsworth est un explorateur toujours prêt à parcourir les quatre coins de la planète pour en ramener les plus beaux trésors. A commencer par les différents éléments d'un mystérieux costume en or ! En guise d'introduction, le professeur met la main sur le chapeau, qui lui donne accès à une dimension parallèle représentée sur l'écran inférieur de la DS par un puzzle game repompé sur Puzzle League. Par la suite, chaque nouvel élément de costume découvert lui octroiera une capacité supplémentaire (sauter sur les murs, respirer sous l'eau...). Car c'est bien à un véritable jeu de plates-formes que l'on s'adonne sur l'écran supérieur. Et même un bon ! Colorés et détaillés, les graphismes sont franchement très agréables. Les niveaux possèdent tous des passages secrets. Le professeur peut réaliser des combos rémunérateurs en frappant plusieurs fois de suite les ennemis dans les airs. Et, surtout, la maniabilité ne souffre d'aucune faille. Déplacements, sauts et attaques s'effectuent sans peine, et les éventuelles erreurs de parcours ne peuvent être imputées qu'à la maladresse du joueur. Tout cela fleure bon l'époque des 16-bits, et de nombreux éditeurs se seraient contentés de nous refourguer cet unique pan de l'aventure.
Gentleman aventurier
Mais Electronic Arts a décidé de frapper fort en nous proposant un gameplay bicéphale. Heureusement, il ne s'agit pas exactement de manier le héros sur l'écran supérieur tout en résolvant le casse-tête en bas dans le même temps, mais plutôt d'alterner régulièrement et intelligemment entre les deux. En effet, les bonus récoltés au fil de notre progression (vie supplémentaire, santé, temps figé, dégâts doubles, dégâts de zone...) ne se déclenchent pas tout de suite mais descendent se matérialiser en brique colorée. Pour bénéficier de leur effet, il faut donc passer au mode "Puzzle" et les supprimer en les incluant, horizontalement ou verticalement, dans une ligne unicolore d'au moins trois cases. De la même manière, les ennemis vaincus à coup de canne ou de tromblon sur les plateformes se transforment en briques de puzzle. Mais comme le niveau monte irrémédiablement, il faut prendre garde à ce qu'ils ne finissent pas par refaire surface. Dans ce cas, ils gardent leur forme de blocs, s'envolent au dessus du pauvre Hatsworth et tentent inlassablement de l'écraser, ce qui ne facilite vraiment pas la vie du joueur. Fort de ces principes, le jeu demande donc une attention de tous les instants. Il faut garder un œil sur la montée du tableau inférieur, choisir les meilleurs moments pour basculer d'un mode à l'autre, ne pas supprimer inutilement des bonus qui pourraient se révéler utiles plus tard, et gérer au mieux les deux jauges d'énergie, l'une représentant le temps qu'on peut passer en mode puzzle et l'autre permettant d'activer un bonus dévastateur lorsqu'elle est pleine. Ce bonus, c'est l'Armurobot qui rend le professeur invincible pour quelques secondes et décuple sa force. Très utile pour triompher sans peine d'un passage difficile !
Mais Electronic Arts a décidé de frapper fort en nous proposant un gameplay bicéphale. Heureusement, il ne s'agit pas exactement de manier le héros sur l'écran supérieur tout en résolvant le casse-tête en bas dans le même temps, mais plutôt d'alterner régulièrement et intelligemment entre les deux."
Comme tout bon jeu de plates-formes, Henry Hatsworth : l'Incroyable Expédition possède son lot de boss de fin de niveaux. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils ne manquent pas de piquant. Le titre baigne constamment dans une ambiance humoristique, qui atteint son apogée lors de ces affrontements magistraux. On se souviendra longtemps du pirate chanteur d'opéra, qui nous assaille de ses vocalises et accorde plus d'attention à sa longue chevelure blonde qu'au combat à proprement parler ! Hatsworth, son jeune assistant, son ennemi juré et les autres boss s'avèrent également très attachants... et toujours délicieusement caricaturaux. Quel dommage en revanche qu'ils se voient affublés de voix aussi ridicules qu'énervantes. C'est bien simple : lors des cinématiques, les différents personnages semblent tous s'exprimer avec la voix de Taz, le fameux diable de tazmanie des Looney Tunes. Dans le meilleur des cas, on trouvera ça déplacé. Dans le pire, on finira par couper temporairement le son tellement c'est insupportable. On peut également reprocher au jeu un certain classicisme. Le puzzle game reprend un principe connu, et l'agencement des niveaux de plateformes est certes réalisé avec habileté, mais sans génie. Bon point en revanche pour la difficulté, qui progresse tout au long de l'aventure. Lors des premiers niveaux, le joueur aguerri risque de regretter le manque de challenge et de craindre pour la suite. Mais il aurait tort... Passé le premier tiers de l'aventure, les choses se corsent et offrent quelques passages délicieusement ardus. Le jeu a beau sortir sous le label casual d'EA, il ne s'adresse pas vraiment à un public occasionnel. Et c'est tant mieux !