Parachuté sur une planète abritant une Plante Etoile ("Star Plant"), le robot B.U.D. est en charge de faire grimper la dite plante jusqu'aux cieux. Et… c'est à peu près tout pour le scénario, volontairement minimaliste et rapdidement expédié dans les premières secondes de jeu. Par la suite, Grow Home se concentre essentiellement sur son gameplay, qui fait la part belle à l'exploration et laisse pas mal de liberté au joueur. Bien mal en point suite à sa chute, notre Botanical Utility Droid retrouve rapidement la capacité de sauter en absorbant un cristal planté dans le décor. Il pourra en absorber jusqu'à 100, afin de débloquer de nouvelles capacités à différents paliers. Trouver 10 cristaux permet par exemple de débloquer une vue très reculée, grâce à laquelle on dénichera plus facilement les ressources restantes. En récolter 20 donne accès à un jet pack, dont on augmentera la poussée et la durée en absorbant 40 puis 60 précieux cailloux. Les joueurs les plus patients et les plus collectionneurs seront récompensés par un jetpack à durée illimitée une fois l'intégralité des cristaux trouvée. Mais il est possible de terminer le jeu sans même se préoccuper de ces récoltes, car notre héros robotique est un spécialiste de l'escalade. A coup de gâchette gauche gâchette droite (ou de clic gauche clic droit si on utilise une souris), on peut grimper à peu près partout. Une main suffit pour s'accrocher aux parois, et il convient de trouver le bon rythme pour progresser de la manière la plus fluide possible. Les sensations étant très bonnes, on prend un réel plaisir à s'attaquer aux surfaces les plus verticales. Au delà de la varape, l'animation générale du robot est réjouissante. Les techniques d'animation procédurale (c'est à dire, en gros, calculée en temps réel et non programmée à l'avance) et la gestion de la physique assurent des mouvements et des interactions avec l'environnement fluides et cohérents. La démarche parfois maladroite du robot participe même au plaisir de jeu, son aspect iconoclaste étant réhaussé par des bruitages électroniques fort sympathiques.
L'AMI B.U.D.
Proche d'un jeu de plates-formes et basé sur l'exploration, le gameplay se voit enrichi par la présence de quelques aides végétales. Ramasser des fleurs permet de déployer temporairement un parachute, tandis que certaines feuilles nous permettent de faire du deltaplane pendant quelques secondes. De manière encore plus ponctuelle, les feuilles de la Star Plant propulsent B.U.D. dans les airs lorsqu'il saute dessus. Tout cela est bien utile pour atteindre les différentes pousses présentes sur ce haricot magique des temps modernes. Ensuite, il n'y a plus qu'à s'agripper aux bourgeons, à presser la commande d'action et à prendre le contrôle pendant quelques instants de la pousse en extension, qu'on doit rapidement accrocher à l'un des rochers flottants présents dans le décor. C'est ainsi que la Star Plant puise de l'énergie nécessaire à sa croissance. Petit à petit, le joueur crée une véritable sculpture végétale, et accède à des hauteurs toujours plus élevées, des téléporteurs disséminés dans le décor permettant de ne pas avoir à tout regrimper en cas de mauvaise chute. Dans tous les cas, le plaisir de la découverte est permanent et la vue sur les paysages improbables toujours réjouissante.
Faits de polygones taillés à la serpe, les graphismes rappellent peu ou prou ceux du jeu de stratégie Darwinia et dégagent un charme certain, qui participe à faire de Grow Home un jeu à part.
Parfois, on oublie l'objectif et on se surprend même à observer ou visiter seulement pour le plaisir ce monde vertical, qui abrite des caves cachées, des îles flottantes, des montagnes, des lacs, pas mal de plantes et quelques animaux. Faits de polygones taillés à la serpe, les graphismes rappellent peu ou prou ceux du jeu de stratégie Darwinia et dégagent un charme certain, qui participe à faire de Grow Home un jeu à part. Difficile à mettre en défaut, le dernier né d'Ubisoft présente toutefois une bande-son un peu trop discrète, et peut se terminer en moins de deux heures si l'on délaisse la chasse aux cristaux et qu'on se contente d'aller directement faire pousser la plante. Mais on voit mal quel joueur irait se priver de quelques heures de plaisir supplémentaires, tant il est agréable d'explorer le monde végétal et polygonal de Grow Home !