La première d'entre elles est d'ordre technologique puisque, l'air de rien, Daylight est tout simplement le premier jeu au monde à utiliser l'Unreal Engine 4. Est-ce à dire qu'on en prend plein les yeux ? Pas vraiment, car le genre impose des graphismes sombres et des environnements plutôt clos. Il faudra donc attendre des projets à plus gros budget pour savoir réellement ce que le nouveau moteur d'Epic a dans le ventre. On peut toutefois noter une utilisation pertinente des effets physiques (tissus qui flottent au vent, nuages de fumée...) ainsi qu'un travail de qualité sur les lumières et l'éclairage ambiant. Le contraire eut été fort regrettable, puisque l’héroïne du jeu n'a pour seule "arme" qu'un téléphone portable, qui lui sert essentiellement de lampe torche. Il permet donc au joueur d'évoluer tant bien que mal dans des environnements parfois totalement plongés dans le noir, et l'aide également à retrouver son chemin puisque l'écran de l'appareil affiche en permanence une carte des lieux (qui se construit au fil de leur découverte). Pour compléter la panoplie, l'héroïne dispose également de deux sortes de bâtons lumineux. Les premiers, fluorescents et de couleur verte, illuminent naturellement les décors, mais ils permettent plus particulièrement de révéler des zones interactives, tels que des coffres à fouiller ou des interrupteurs à activer, qui se parent alors de motifs cabalistiques lumineux. C'est également ainsi que l'on pourra discerner les endroits où notre personnage peut grimper. On touche ici à l'un des premiers défauts du jeu, puisqu'il n'est possible de déplacer ou d'escalader que des objets spécifiquement dédiés à cet usage. On aurait aimé bénéficier d'une plus grande liberté d'action et de mouvements. Un peu plus rares que les sticks verdâtres, la seconde sorte de bâtons lumineux sert à lutter contre les apparitions spectrales, appelées Ombres. En dégainant un de ces rougeoyants feux de Bengale, on désintègre temporairement l'ennemi... qui ne manquera pas de revenir faire une apparition terrifiante quelques minutes plus tard.
Autant dire qu'on tourne assez rapidement en rond, parfois au propre comme au figuré d'ailleurs, puisque les décors sont générés aléatoirement.
Ajoutez à cela des énigmes à résoudre, des objets fétiches à retrouver pour ouvrir des portails, ainsi que des lettres éparpillées à ramasser (histoire d'en apprendre toujours un peu plus sur le scénario), et vous obtenez l'intégralité du gameplay de Daylight ! Autant dire qu'on tourne assez rapidement en rond, parfois au propre comme au figuré d'ailleurs, puisque les décors sont générés aléatoirement. Cette fonctionnalité qui, encore plus que l’utilisation de l'Unreal Engine 4, constitue la véritable valeur ajoutée du jeu est à la fois une bonne et une mauvaise idée. Si l'on souhaite voir le verre à moitié vide, on regrettera que cette disposition aléatoire des lieux n'atteigne pas la qualité d'un level design réalisé à la main, roulé sous les aisselles, et peaufiné dans les moindres détails. Si on cherche à être optimiste, on se félicitera en revanche de la rejouabilité "infinie" que ce système apporte. L'hôpital psychiatrique dont on doit s'évader, puis la prison, les égouts et la forêt que l'on traverse sont autant de lieux dont la disposition est totalement chamboulée à chaque nouvelle partie. Il en résulte un effet de surprise sans cesse renouvelé, ce qui est forcément appréciable dans un titre qui cherche à faire sursauter le joueur. Seulement voilà, on ne ressent pas forcément la nécessité de recommencer l'aventure plusieurs fois. Et pourtant, elle ne dure que deux heures ! Sympathique, sans plus, Daylight est en vérité plus un jeu qu'on montre qu'un jeu auquel on joue. On le montre à ses amis pour le plaisir de les voir hurler, on le montre sur Internet en se filmant et en exagérant ses hurlements pour essayer de créer le buzz, on le montre aux technophiles qui souhaitent voir l'Unreal Engine 4 en action... Par contre, on y joue une fois ou deux sans déplaisir, puis on l'oublie.