Second DLC stand-alone de la franchise, Adrennes Assault succède donc à Western Front Armies qui avait introduit les forces américaines, ainsi que l'Oberkommando allemand. Cette fois-ci, pas de nouvelles unités, mais une campagne solo entièrement nouvelle qui fait revivre au joueur l'offensive allemande dans les Ardennes Belges. Autant le dire tout de suite, si vous êtes un novice de la série, passez votre chemin car ce nouveau DLC n'est absolument pas pensé pour vous, malgré son statut de stand-alone. En effet, le jeu s'ouvre sur une cinématique qui contextualise l'action, puis par un tutotiel que même un Somalien trouverait peu nourrissant. En gros, on vous présente les trois principales compagnies du jeu ainsi que leur spécificités. On découvre ainsi Able Company, une unité aéroportée parfaite pour les actions offensives et dont la capacité spéciale est de pouvoir demander des parachutages de troupes. Baker Company joue la carte de la cavalerie avec des unités mécanisées en renfort, histoire de pouvoir appeler les chars à l'aide lorsque les choses tournent mal. Enfin, Dog Company est spécialisée dans la défense grâce aux appuis d'artillerie qu'elle peut demander, afin d'écraser l'ennemi sous une pluie d'obus de 105 mm. Il faut noter qu'une 4ème compagnie – les Rangers – est présente pour ceux qui ont précommandé le jeu, sinon il vous faudra débourser près de 4€ pour vous l'offrir. Bref, pour les novices, rien n'est expliqué, qu'il s'agisse des raccourcis clavier, de l'utilisation des camions de commandement ou du système d'upgrade des unités en achetant des officiers dans votre camp de base ; l'exploration sera un des prix à payer en plus de la dîme. Un problème qui est amplifié par le tout nouveau système de progression imaginé par Relic Entertainment pour cette nouvelle campagne. Car désormais, il n'existe qu'un seul emplacement de sauvegarde ; impossible dès lors de rejouer une mission ou de recommencer quoi que ce soit. Pourquoi un tel choix ? Pour le sacre du réalisme pardi ! Désormais, si vous merdez dans une mission, vous devrez vous coltiner une compagnie de soldats saignée à blanc jusqu'à la fin de la guerre !
WACHT AM RHEIN
Un aspect intransigeant s'accouplant très bien avec le nouveau système de campagne, qui laisse derrière lui toute velléité de linéarité et propose désormais au joueur de se débrouiller lui-même. En gros, on se retrouve avec une méta-map qui rappelle celle de la série Wargame de Focus Interactive. Vos 3 compagnies sont placées sur des régions définies au départ, et ensuite, à vous de jouer au stratège afin de les déplacer sur la carte et ainsi choisir qui attaquer avec quelle compagnie. Les Allemands se contentent de camper leurs positions et de se replier après une défaite, on oublie donc le système de tours qui avait cours avant. Les zones seront classées par difficulté, 1 croix de fer signifiant que la zone est tenue par des Hitlerjugend sans expérience ni matériel, tandis que celles arborant 5 croix de fer seront tenues par des armées de SS sanguinaires suréquipés et dotés d'un appui considérable. Il faudra donc bien réfléchir avant de s'attaquer à de telles zones sous peine de voir vos forces décimées en une poignée de minutes. La stratégie à adopter est claire, déplacer vos trois compagnies afin de pouvoir encercler les zones avant d'attaquer. Le tout histoire de couper la retraite aux fuyards, et ainsi empêcher qu'ils aillent renforcer une autre position ennemie augmentant ainsi son nombre de croix et donc sa force. Sur ces différentes régions de la méta-map, certaines vous proposent des objectifs biens définis, tandis que d'autres proposent des objectifs plus aléatoires, comme des ponts ou des routes à défendre histoire de permettre l'évacuation de G.I mal en point par des convois d'ambulances. Enfin, troisième type de choix, les mission dynamiques qui vous demandent d'accomplir des objectifs en un temps limité, mais qui sont par ailleurs faciles et vous récompensent par des unités ou du bonus de combat.
UN JEU POUR POILUS
Là ou Ardennes Assault devient carrément tendu, c'est que vos trois compagnies de départ disposent d'une force donnée qui est vouée à diminuer, plus ou moins rapidement en fonction de votre dextérité dans le jeu. On vous a bien dit que le jeu n'était pas pour les débutants. Sauf que voilà, même si vous déchirez du teuton à la pelle, il est quasiment impossible de ne pas perdre de monde, et donc de force pour votre compagnie. D'ailleurs histoire que même les meilleurs voient leurs hommes tomber comme des mouches, tout déplacement en territoire hostile sur la méta-map coutera 5 unités de force. En gros le seul moyen de regonfler vos troupes sera d'y dépenser tous vos précieux points de réquisition. Mais si tel est votre choix, vous perdrez alors tout espoir d'augmenter les capacités de vos compagnies, puisque ces points servent également à faire gagner des compétences. Si vous décidez toutefois de ne pas remplacer les morts et de tout investir, vous pouvez obtenir de très savoureux bonus. Doubler le nombre de troupes qui seront parachutées par exemple, leur parachuter une mitrailleuse M2 .50cal en cadeau, ou ajouter des obus incendiaires lorsque vous demandez à l'artillerie de faire pleuvoir du 105mm sur des positions ennemies. Bref, quoi de vous fassiez il sera quasiment impossible de combler les pertes, et comme le système de sauvegarde interdit de recommencer une bataille, il faut s'accrocher. Sans vous mentir, il faudra souvent recommencer la campagne à zéro, après avoir réalisé que vos deux dernières batailles victorieuses ont étés des désastres en termes de pertes humaines.
Bref, un solo très velu qui nous fait nous interroger sur la pertinence de vendre ce jeu en stand alone. Surtout que pour les amoureux du multi, le jeu n'apporte strictement rien! Les troupes US sont les mêmes, et le solo nous interdit de jouer avec les Allemands. On commence sérieusement à suspecter ce DLC d'être en fait la seconde moitié de Westren Front Armies. Un gros DLC coupé en deux histoire de pouvoir faire entrer plus de bénéfices ; quitte à voir le joueur comme une vache à lait, autant le traire jusqu'à l'os. Surtout que techniquement le jeu n'évolue pas . On retrouve le même moteur graphique Essence Engine 3.0, toujours aussi sexy il est vrai, mais sans la moindre injection de Botox histoire de nous faire croire à une modification. Malheureusement, business is business...