Test Bakugan : Battle Brawlers

Venus d'une dimension au-delà de la connaissance humaine, les Bakugans sont apparus sur Terre apparemment sans raison, et les êtres humains ont rapidement découvert les pouvoirs que ces cartes magiques et ces petites boules cachaient. Bénéficiant d'un esprit de compétition très développé, ces êtres venus d'ailleurs deviennent rapidement l’origine des combats amicaux que se livrent de jeunes gens. Naturellement, tout ne se passera pas aussi bien et les habituels fourbes pas bien méchants viendront apporter le côté manichéen indispensable. Bakugan : Battle Brawlers se déroule donc quelques temps après l'arrivée des Bakugan sur Terre et vous propose de créer de toutes pièces un héros inédit qui viendra épauler l'équipe d'Elite, composée de Dan, Marucho, Runo, Shun et Julie. Les amateurs de la série peuvent directement s'orienter vers le mode "Aventure", qui offre logiquement un pan scénaristique exclusif. Le fait de bénéficier d'une partie inédite montre une volonté agréable du studio de ne pas faire de son titre un simple copier-coller sans âme de la série. Cependant, ce geste à destination des fans ne génère pas vraiment des sentiments positifs, bien au contraire.

Le plat pays

Partie majeure du jeu, le mode "Aventure" est basé essentiellement sur les fameux tournois rythmant la vie des possesseurs de Bakugan, à l'image de ceux qui constellent la saga Pokémon. Jouables en un contre un, deux contre deux ou chacun pour soi, ces rencontres vous permettent d'une part d'enrichir votre réseau social, et d'autre part de décrocher diverses médailles et récompenses. Le tout en plus des points obtenus en cas de victoire. Des points qui vous donneront accès à des nouveaux Bakugan, des cartes Portail inédites et à la possibilité d'upgrader vos créatures en magasin. Un classicisme un peu paresseux qui va de paire avec des possibilités d'évolution très minces, concernant uniquement les caractéristiques de bases des combattants griffus. Le joueur appréhende donc rapidement les frontières du système, ce dernier ne variant jamais, ne proposant même pas de configurer les attaques spéciales de votre Bakugan. Une sobriété qui restera le mot résumant dans sa globalité l'ensemble des mécanismes de Bakugan : Battle Brawlers, notamment dans le cadre des attaques durant les phases d'affrontement. En effet, les coups donnés se résument à des scènes animées dont l'interaction se limite à des sortes de mini-jeux insipides, ne possédant que trois variantes. De même, si le titre affiche une réalisation correcte, le cel-shading étant un choix idéal pour l'adaptation d'une série animée, les contours restent crénelés et le tout manque cruellement de détails ; carence qui touche également la mise en scène et la narration. Car les rares passages scénarisés se limitent à quelques phrases assénées sans grands mouvements, à peine insérées entre des tournois passablement redondants. Vous vous retrouverez donc à progresser de manière laborieuse, sans jamais avoir la possibilité de vous déplacer réellement entre différents lieux ou interagir avec les autres personnages. Tout est vissé sur des rails immuables et fait de Bakugan : Battle Brawlers un simple enchaînement de combats sans profondeur. Ces derniers ont toutefois l'avantage de receler de quelques bonnes idées.

Avec un nombre réduit de créatures disponibles, existant d'ailleurs dans chaque type (feu, ténèbres, eau et bien d’autres encore) sans modification d'apparence, le jeu ne parvient jamais à se renouveler, quelque que soit l'angle d'approche."

Sorte de mélange entre Magic L'Assemblée et Pokémon, les combats de Bakugan reposent sur deux points. Le premier se situe dans les cartes Portail, que vous devez jeter sur le terrain au début de chaque match puis selon votre stratégie au gré des manches. Ces dernières comportent des bonus de statistiques précis, attribuant par exemple 150 points de vie supplémentaires pour une créature de type feu. Si la première carte doit être disposée sur un emplacement bien défini, les suivantes offrent davantage de latitudes, vous permettant de mieux planifier votre prochain lancer de Bakugan. C'est dans cette activité que se trouve le second point. En effet, au début de votre tour, vous devez propulser l'une des trois petites boules qui vous servent de compagnons via un tir puissant ou un tir normal. Le premier va bien entendu plus loin et peut créer un coup critique, si vous atteignez un Bakugan déjà en place sur le plateau à pleine vitesse. Le second vous permet en revanche d'être plus précis. L'avantage de cette justesse réside dans l'intérêt de placer un Bakugan sur une carte lui étant favorable. Car une fois lancé, il ne tient qu'à vous de diriger votre créature roulante via une inclinaison de la Wiimote, en direction de la carte désirée. Si dans les premières arènes, il est très simple d'accéder à la bonne carte placée au sol, les suivantes comportent des pièges et divers bonus demandant un petit parcours du combattant. Vous devez alors viser les tremplins, téléporteurs et autres éléments du décor afin de propulser votre Bakugan dans les airs. Il ne vous reste plus qu'à le manipuler dans le but de récolter un maximum de bonus de vie, de cartes de compétences spéciales (utilisables en combat) ou d'énergie. Celle-ci étant très importante, car elle permet aux Bakugan d'être manipulés plus longuement et donc d'empocher plus de bonus. Néanmoins, avec leurs fosses ou encore leurs rivières déchaînées, les aires de jeux nécessitent également un minimum de prudence pour éviter que votre rond associé ne chute et que votre tour ne se finisse sur un échec.

Attrapons-les tous ?

Une idée assez intéressante, sortant le titre des combats soporifiques entre Bakugan, et qui permet surtout au joueur de disposer d'une vraie interaction. D'autant que certaines arènes regorgent de petits passages "secrets" qu'il est agréable de tenter de découvrir. Le contrepoint à cette phase de jeu plutôt amusante dans le fond, reste la maniabilité hasardeuse à la Wiimote. Les virages secs causent rapidement des torsions du poignet et la gestion de la direction est aléatoire dans sa précision. L'intérêt de ces parcours piégés se perd donc au fil des parties, d'autant que la structure des terrains tend à se répéter dramatiquement après quelques heures de jeu. Ils offrent en effet des situations de jeu très similaires, impliquant par là-même une stagnation de la stratégie adoptée. Soutenus ni par un scénario bien construit, ni par une découverte renouvelée sur le long terme, les combats sur aires de jeux se multiplient sans passion, ni motivation. Et si la série Pokémon sait souvent se sortir de mauvaises passes ludiques grâce à l'aspect collection très étendu, Bakugan : Battle Brawlers n'a pas cette chance. Avec un nombre réduit de créatures disponibles, existant d'ailleurs dans chaque type (feu, ténèbres, eau et bien d’autres encore) sans modification d'apparence, le jeu ne parvient jamais à se renouveler, quelque que soit l'angle d'approche. Le mode multijoueur vient tout de même un peu rehausser le tout en proposant des affrontements jusqu'à quatre, à l'image des tournois contre l'I.A. présents dans la trame principale. Vous aurez donc le choix entre des duels, des affrontements par équipes de deux et en solo. L'idée sympathique est ici d'imposer un deck de Bakugan et de cartes obligeant le joueur à se débrouiller avec ce qu'il a. Une limitation qui oblige des changements de stratégie et une lecture du jeu adverse bien plus excitante que dans le mode solo. Le paradoxe de cette règle est qu'il devient au fond inutile d'expérimenter le mode "Aventure", le transfert des Bakugan étant impossible. De fait, les gains de créatures et d'expérience restent stériles et seulement utiles pour progresser dans un scénario plat au possible. Autre souci et comme trop souvent sur Wii, il vous sera impossible de jouer en ligne. Au final, le jeu est honnête. Incapable de se montrer attractif au début, il suit sa voie en ne donnant au joueur rien de plus enthousiasmant sur la fin.