Il est des signes qui ne trompent pas. Lorsqu'aumoment de rentrer le numéro de série pour activer en ligne un jeu, vous commettez une erreur sur un caractère et obtenez un message "xxxxlocalized", les choses commencent plutôt mal. Quand vous vous rendez compte ensuite qu'il est impossible de corriger cette erreur autrement qu'en tuant le processus du jeu et en le relançant, votre inquiétude grandit. Après quelques autres péripéties de ce genre, vous arrivez enfin devant le menu principal et déjà, une bourde de localisation fait son apparition : les menus ont été traduits en français mais le titre du jeu est resté en anglais. Vous avez acheté Agriculture Simulator 2012 ? Eh bien vous jouerez à Agrar Simulator 2012 ! Rien de très grave évidemment, sauf que les lacunes de ce genre se multiplient par la suite. Et il ne s'agit pas seulement de termes non localisés. Parfois, ce sont carrément les noms de variables qui apparaissent en clair ! Ainsi, non seulement le lait est appelé "Milk", mais en lieu et place du texte censé décrire de quoi il s'agit, on trouve un magnifique "LocaGOObjectDescriptionMilk". Idem pour certains engins ("GODescriptionGECKO L52"), et il arrive même qu'on se retrouve face à du franglais ("Voulez-vous vraiment vendre 10 m3 ofStrawBale?). Un esprit un peu trop clément pourrait penser que c'est uniquement le processus de traduction qui est responsable de ces erreurs. Mais d'autres bugs nous laissent penser que c'est bel et bien la compétence des programmeurs qui est en cause. Il suffit d'enfourcher un tracteur pour s'en rendre compte. Relativement improbable, la gestion de la physique ne facilite pas les déplacements. L'engin est régulièrement pris de tangage, à tel point qu'il finit parfois par se renverser alors qu'on se contente d'aller tout droit. A l'inverse, n'ayez pas peur de foncer dans les arbres, vous les traverserez le plus naturellement du monde ! Le lac qui borde la ferme ne pose pas non plus de problème, on peut parcourir ses fonds pendant des heures sans endommager le véhicule ni jamais se noyer...
Laboure, et dans le pré !
Même en étant plein de bonne volonté et en décidant de faire abstraction de tous ces bugs, la simulation reste particulièrement rébarbative. C'est en partie dû à un manque flagrant de convivialité. Après avoir cliqué sur "Nouvelle partie" vous êtes lâchés en pleine nature, au propre comme au figuré. Aucun didacticiel pour vous aiguiller, aucune mission pour vous guider, aucun objectif précis à remplir... pas même un manuel papier à lire. Il faut se contenter d'un fichier PDF présent sur le DVD ou de l'aide accessible dans le jeu. Cette dernière se contente de lister les différentes actions possibles et, comble du malheur, est également sujette aux bugs. Il arrive ainsi régulièrement que le curseur de souris disparaisse purement et simplement. Et puisqu'il est impossible de quitter l'aide au clavier, il faut tâtonner et cliquer au hasard jusqu'à tomber sur le bouton "back". Une fois dans les menus de la simulation, le curseur fait son grand retour. Alors oui, on peut y faire pas mal de choses, comme acheter des animaux, des semences et de nombreux engins mécaniques (tracteurs, moissonneuses, outils). Agrandir le garage ou les étables, regarder la météo et accélérer le défilement du temps. Et si en début de partie il faut tout faire à la main (tondre, labourer, fertiliser, cultiver, semer, arroser...), à terme il est possible d'engager des ouvriers pour réaliser les tâches les plus pénibles (c'est à dire à peu près toutes). Selon votre avancement dans le jeu, vous passerez donc plus ou moins de temps dans les menus ou dans l'environnement 3D. Dans les deux cas, il ne faudra pas être trop exigeant en matière d'esthétisme. L'interface est tristounette, et le moteur 3D inégal. On est agréablement surpris par la présence de certaines options graphiques avancées, mais le résultat final ne se montre tout de même pas à la hauteur des standards actuels. Et en plus, ça rame ! Ennuyeux, répétitif, pénible à prendre en main et relativement disgracieux, Agriculture Simulator 2012 n'a donc vraiment pas grand-chose pour lui. A oublier très, très rapidement !