Avant de revenir en détails sur Tournament of Legends, il convient de rappeler son développement quelque peu houleux. En 2009, alors que The Conduit n'était pas encore sorti, High Voltage Software annonçait l'arrivée de nouveaux softs destinés aux gamers sur Wii : The Grinder et Gladiator A.D.. A l’origine, ce dernier était censé être un jeu de baston introduisant des gladiateurs aux attaques violentes qui n’avaient rien à envier aux fatalités de Mortal Kombat. Les premières images dévoilées attestaient d’un jeu assez réaliste avec une ambiance assez sombre, et le jeu était même compatible avec le Wii Motion Plus. Quelques temps plus tard, et après les ventes décevantes de The Conduit, Gladiator A.D. fut rebaptisé Tournament of Legends, les développeurs abandonnèrent l’idée d’une compatibilité avec le Wii Motion Plus, et la violence a été descendue d'un cran afin de toucher une plus large public. Une fois le DVD inséré, on remarque que le roster a lui aussi subi quelques modifications. Exit les gladiateurs romains qui sont troqués contre des êtres mythologiques plus ou moins authentiques. Ainsi, on retrouvera le dieu grec de la mort Thanatos, la valkyrie Kara, mais également d'autres personnages créés de toutes pièces à l'image du Minotaure Bravehoof, ou bien encore du légionnaire Romain Marcus. Si le casting paraît assez hétéroclite, la direction artistique est loin de mettre une grande gifle avec ce côté un peu cartoon qui ne s'avère pas adapté au propos. Tournament of Legends emprunte quelques-unes de ses idées à des cadors du genre, à commencer par Soul Calibur. En effet, les combattants possèdent des armures destructibles et n'utilisent que des armes blanches au lieu des boules de feu que l’on peut voir chez certains voisins. Les attaques, essentiellement verticales et horizontales, se déclenchent à l'aide de la Wiimote.
Sous-Calibur
Et on aborde là l’un des grands défauts du jeu, à savoir une reconnaissance des mouvements très approximative, que ce soit avec la télécommande ou avec le Nunchuck qui sert à placer des attaques secondaires. Il est alors pénible de placer des coups avec un minimum de précision, et le temps de latence n'arrange rien à l'affaire. Pour contourner le problème, les développeurs ont pensé à la compatibilité avec la manette Classique ; en vain. Dans son fonctionnement, Tournament of Legends ne mise pas sur d'interminables combos, mais plutôt sur un modèle qui pourrait rappeler Bushido Blade ou Punch-Out!!, avec une caméra placée dans le dos du personnage. En théorie, il est possible d'esquiver, de se protéger, de lancer quelques projectiles ou même d’exécuter des attaques dévastatrices qui consomment une barre d'énergie allouée. Mais en pratique, tout se révèle brouillon et très vite on se contente de gesticuler les bras dans tous les sens. Inutile de compter sur les réflexes pour s’en sortir, et la lenteur générale des coups et des animations font que l'on a le sentiment de ne jamais réaliser les attaques au bon moment ; un comble pour un jeu de combat. Enfin, la caméra, qui décide parfois d'inverser le point de vue du joueur en allant dans le dos de l'adversaire, entache la lisibilité. La réalisation n'est pas non plus le point fort de Tournament of Legends. La modélisation des combattants est assez sommaire, et les décors qui donnent l'impression d'avoir été construits par un stagiaire sous-payé. Les couleurs criardes caricaturent le tout et nous font regretter la première vision du jeu qui s'annonçait plus sombre et réaliste. Quant à la violence des coups, elle est très édulcorée avec quelques effusions de sang, alors que l'on aurait aimé garder la possibilité de placer des décapitations et autres attaques meurtrières qui régnaient dans les arènes de Rome. Quelques trouvailles réussissent toutefois à tirer leur épingle du jeu. Pendant les affrontements, et selon l'arène, il faudra réaliser des QTE pour éviter un danger de l'environnement comme le célèbre Kraken, ou encore une armée de squelettes énervés. Contrairement à d'autres jeux de baston, le time's up accorde un moment de répit au joueur qui peut alors reprendre de la vie et réparer son armure via des mini-jeux. Quasiment la seule éclaircie.