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Test également disponible sur : DS

Test Infinite Space

Test Infinite Space DS
La Note
15 20

Prenant le pari très ambitieux de réaliser un grand space-opera sur DS, PlatinumGames a totalement réussi son coup de poker, tout du moins en ce qui concerne le traitement scénaristique et l'aspect exploration spatiale, qui sont renforcés par un culte du vaisseau imposant. Néanmoins très austère et pas du tout permissif, Infinite Space souffre également de quelques défauts dans son interface qui demandent au joueur de vraiment prendre sur lui. Reste à savoir si ce dernier aura le courage ou simplement l'envie de faire le premier pas dans un jeu qui prive à une époque où de nombreux autres donnent sans compter.


Les plus
  • Une ambiance très immersive
  • Le design des vaisseaux
  • Un vrai Space-Opera
  • Un scénario agréable et mature
  • Un système de customisation profond
  • Un univers gigantesque
  • Un système de combat simple mais tactique
  • Très addictif si l'on se laisse prendre
  • Très grande durée de vie
  • Une aventure qui évolue dans le temps
Les moins
  • Austère à tous niveaux
  • Musicalement assez pauvre
  • Character-design irrégulier
  • Impossibilité de consulter les missions en cours
  • Interface de comparaison des vaisseaux peu pratique
  • Aucune traduction


Le Test

Premier projet du studio PlatinumGames (MADWORLD, Bayonetta) sur DS, Infinite Space a pour lui un casting de choix, composé d'anciens créatifs de Capcom et de feu Clover, le tout produit par Atsushi Inaba. Une équipe qui a eu la tâche de réaliser un titre à l'ambition aussi démesurée que son cadre. En effet, Infinite Space se veut un space-opera épique dans lequel la navigation entre planètes, voire systèmes entiers, est une habitude ancrée dans la culture d'une nouvelle civilisation entièrement tournée vers l'espace. Faire tenir l'espace dans une DS, visiblement le challenge n'était pas encore suffisant.


Fort d'un background très complet, Infinite Space est une odyssée qui débute aux prémices de la conquête spatiale par des Terriens ne pouvant décoller leurs yeux des étoiles. Un premier pas qui aboutira plusieurs dizaines de milliers d'années plus tard à une nouvelle civilisation galactique aux codes inédits. De nouvelles religions fleurissent, l'univers s'organise et des continents/galaxies se mettent en place. C'est dans cette conquête effrénée aux accents de western futuriste que s'inscrit le héros de l'aventure : Yuri. Habitant de Ropesk et désireux de devenir Zero-G Dog (sorte de cow-boy solitaire spatial), le jeune garçon doit pourtant faire face à l'interdiction de quitter sa planète, imposée par le maître des lieux. Il devra alors faire appel à un Launcher, une espèce de passeur en désaccord avec le principe même de rester toute sa vie sur Terre, qui va l'aider à s'extraire de son foyer pour explorer le cosmos. Un départ qui ne va pas vraiment faire le bonheur de Demid Panfilov, gouverneur de Ropesk. Ce dernier va alors envoyer toute une flotte afin de ramener le fuyard sur sa planète d’origine et kidnappe par la même occasion sa sœur. Une entrée dans la réalité plutôt abrupte qui va forcer Yuri à prendre rapidement le contrôle d'une flottille et de détruire les dernières chaînes qui le maintiennent à Ropesk. Une évolution qui ne va alors plus s'arrêter et qui va faire de Yuri plus qu'un simple commandant se demandant quel peut-être l'artefact que lui a légué son père. Cette errance digne d'un space-opera, qui mêle conflits politiques et propos philosophiques, prend au fil du temps une ampleur insoupçonnée. Constellée de références à des nouvelles de science-fiction, et surtout aux deux séries animées que sont Sol Bianca et surtout Toward the Terra, Infinite Space prend le pari risqué de noyer l'Humain dans un univers trop grand pour lui.

Vers l'infini et au-delà

Composé d'un ensemble de secteurs reliés entre eux par des routes spatiales, le monde d'Infinite Space communique par liens, à l'image d'un réseau. Dans les faits, chaque galaxie est séparée d'une autre par une porte intersidérale. Une fois à l'intérieur d'une de ces galaxies, le joueur se déplace de points en points, ces derniers pouvant représenter une planète ou simplement un espace inhabité. Bien entendu, chaque trajet demande un temps de voyage défini et il est impossible de couper entre les voies spatiales déjà présentes. La progression se révèle donc terriblement linéaire et ce, même si le nombre de systèmes et de planètes accessibles est d'une importance étonnante. L'univers proposé est littéralement immense et le fait que l'avancée dans une zone se fasse par paliers, avec un effet de profondeur, donne réellement le sentiment de plonger de plus en plus au sein de l'espace. Les distances prennent alors corps et il est très facile pour le joueur de se sentir un peu isolé dans ce jeu où l'horizon n'est qu'une mer d'étoiles. Un aspect froid qui se ressent également lorsque l'équipage de Yuri pose pied à terre, aucune planète n'étant vraiment visitable. Deux ou trois bâtiments, des rencontres inamicales, l'ambiance d'Infinite Space n'est à aucun moment chaleureuse. Un sentiment qui s'étend sur l'ensemble du jeu, ne pardonnant pas au joueur un manque d'implication. Le fait de ne pas rentrer dans l'histoire, de ne pas accepter la dureté du jeu n'est jamais contrebalancé par un élément précis. Soutenu par un scénario assez mature et aux ramifications complexes, le titre de PlatinumGames sort du cadre du petit RPG sympathique aux 40 heures "reposantes". Profond et âpre, il en deviendrait presque antipathique. Une carapace qui cache très bien des qualités ludiques, qui bien que réelles, peuvent également conduire à une certaine frustration.

L'univers proposé est littéralement immense et le fait que l'avancée dans une zone se fasse par paliers, avec un effet de profondeur, donne réellement le sentiment de plonger de plus en plus au sein de l'espace."

Basé avant tout sur une sorte de culte du vaisseau, Infinite Space offre des affrontements loin des dogfights de Star Wars. Ici, les combats se déroulent entre bâtiments colossaux à la mobilité réduite. La stratégie repose donc uniquement sur l'anticipation. Pour ce faire, le jeu affiche une interface très simple durant les combats. Un schéma situé en haut de l'écran affiche la taille du champ de bataille et une petite barre verte indique votre limite de tir, qui varie selon que vous avancez ou reculez. Votre flotte est représentée à gauche et celle de l'ennemi à droite. Vous pouvez ensuite choisir quel vaisseau attaquer d'une simple pression sur son icône. Une fois cela fait, il ne vous reste plus qu'à observer la jauge de commande. Possédant trois stades symbolisés par des couleurs, elle vous permet de déclencher différents types d'attaques suivant son pourcentage de remplissage. C'est à ce moment que le jeu prend toute son ampleur et oblige le joueur à estimer les manœuvres adverses. Les vaisseaux ennemis disposent en effet d'un code couleur identique à celui de la barre de commandement, ce qui donne un indice sur leurs possibilités d'attaques. Lors des premières, les mouvements se limitent à de l'esquive, de l'attaque normale ou massive (Barrage). Tout en sachant que les tirs de barrage peuvent être évités, à la différence des lasers de base qui infligeront des dégâts critiques dans le cas d'une feinte. Le choix de la feinte est donc crucial, ainsi que celui de la contre-attaque. Au joueur de décider s'il doit attendre que sa jauge se remplisse suffisamment, ou foncer en misant sur une fuite du croiseur adverse entre autres tactiques. Comme la moindre erreur peut signifier la fin de votre vaisseau amiral en quelques missiles bien placés, une tension du premier coup porté se met rapidement en place. Et ce malgré un côté attentiste qui rend les duels relativement lents, en plus de la frustration de cette difficulté impitoyable. Une notion de temps qui intervient également au niveau du joueur, notamment dans les phases de customisation.

Erreur ionique dans le propulseur à plasma

Représentés sous la forme de plans disponibles dans des magasins dédiés ou acquis par l'intermédiaire de personnages importants, les vaisseaux dont vous disposez comportent un certain nombre de cases vides qu'il est possible de remplir avec des modules divers. Certains vous confèreront des capacités défensives, d'autres vous donneront accès à un poste d'observation qui augmentera par exemple la vitesse de votre navire, et ainsi de suite dans une quarantaine de variations. La difficulté réside dans le placement de ces petites pièces, prenant des formes différentes, à l'image des blocs de Tetris. La moindre place doit donc être utilisée à bon escient, ce qui demande au joueur d'encastrer les modules avec soin au sein d'un fonctionnement similaire à celui des compétences dans Kingdom Hearts 358/2 Days. Après ces considérations essentiellement techniques, Infinite Space met aussi l'accent sur la meilleure arme d'un croiseur, à savoir son équipage. Une grande partie des personnages que vous croiserez peut entrer potentiellement dans votre groupe. Ces équipiers recrutés aux détours d'un passage dans une cité possèdent pour la plupart des compétences spéciales qui ne se révèlent qu'une fois qu’ils sont assignés aux postes qui leur conviennent. La gestion du "bien-être" de votre équipage est primordiale pour espérer avancer sans trop de retours, aussi violents qu'inopinés à l'écran-titre. D'autant que la fatigue de vos hommes est aussi à prendre en compte. Un combat déclenché alors que ces derniers ne sont pas en forme vous pénalisant d'une diminution de vos statistiques en précision et en puissance. Une exploitation du concept de base intelligente, qui autorise le joueur à diversifier grandement ses améliorations de vaisseaux, tout du moins dans les combats à "scénarios". Les rencontres aléatoires, bien moins épiques, vous demanderont  une implication nettement plus faible. Un manque de challenge qui rend ce passage obligé pour le leveling, redondant sur le long terme. Une carence de renouvellement qui nuit objectivement à l'expérience, mais qui ne masque pas l'intérêt réel du soft : la gestion de son odyssée spatiale.

Faisant des concessions graphiques [...], le jeu de PlatinumGames souffre malheureusement d'une certaine austérité visuelle. Un aspect un peu sec, associé à une rigueur globale qui risque de le pénaliser auprès du grand public."

Entre les batailles de mêlées inspirées des duels à la Suikoden une fois un navire abordé, certains combats de flottes intenses, son scénario aux inspirations philosophiques, une gestion profonde des vaisseaux et de leur équipage et surtout une mise en avant de l'exploration spatiale, Infinite Space est l'un des rares space-opera qui peut supporter cette appellation. Faisant des concessions graphiques afin de supporter l'univers mis en place et surtout les nombreux modèles 3D de vaisseaux présents, le jeu de PlatinumGames souffre malheureusement d'une certaine austérité visuelle. Un aspect un peu sec, associé à une rigueur globale qui risque de le pénaliser auprès du grand public, car Infinite Space, malgré toutes ses qualités, manque vraiment d'accessibilité. Ceux qui accepteront le contrat ludique "sans concessions" et le risque de se sentir parfois bien seuls dans le vide intersidéral devraient en revanche trouver leur compte dans l'exhaustivité et la durée de vie immense que propose le jeu. L'exploration spatiale ne s'est jamais faite sans quelques remises en question.







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