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Test également disponible sur : Xbox - PlayStation 2

Test Black

Test Black
La Note
13 20

Donc oui, Black fait partie de ces pétards mouillés que le public attendait de pied ferme et qui au final déçoit. Si graphiquement, Criterion Games nous propose un titre impressionnant et frais, le jeu souffre de nombreuses lacunes qui l’empêchent de devenir un FPS incontournable. Outre l’absence frustrante d’un mode multijoueur, Black pêche par son intelligence artificielle défaillante, par son gameplay titubant entre le bourrin et le furtif sans jamais vraiment trouver sa place et bien évidemment par sa durée de vie étriquée qui en décevra plus d’un. De plus, les amateurs de FPS ne trouveront pas leur compte à cause d’un gameplay par franchement précis (il suffit de voir le lancer catastrophique de grenades !), d’un arsenal un peu trop similaire et de scripts omniprésents. Le Burnout du FPS tel qu’on aimait à le surnommer a finalement crevé en route.


Les plus
  • Graphiquement somptueux sur Xbox et PS2
  • Frame-rate qui ne faiblit pas
  • L’interactivité avec les décors
  • Bourrin comme il faut
  • Une VF de qualité
Les moins
  • 6 heures de jeu seulement !
  • Des scripts à n’en plus finir
  • Pas de mode multijoueur
  • Des ennemis à la fois trop résistants et stupides
  • Un gameplay bancal, peu adéquat pour les joueurs furtifs
  • Les lancers de grenades foireux
  • Un scénario inintéressant


Le Test

Les explosions et bris de glace made in Criterion Games quittent en ce début d’année le carénage de la série Burnout, l’occasion pour les nouveaux prodiges rachetés par Electronic Arts de s’offrir leur quart d’heure gloire en exploitant un genre peu prisé par leur studio : le FPS. Après la course, le sport futuriste et le shoot spatial ou aquatique, voici venir leur première production en matière de jeu de tir à la première personne. Black, un mot, une couleur distinguée loin du rose que l'on retrouve dans l’univers très fermé des First Person Shooters.


Si leur réputation n’est plus à démontrer en ce qui concerne les courses de bagnoles dans le plus pur style arcade, surtout après 5 opus de la série Burnout, les petits gars de Criterion Games ont décidé d’élargir leurs compétences ludiques et de s’ouvrir à l’univers des FPS. A la différence des jeux de courses arcades, il n’est pas aussi facile de séduire un public nourri, gavé de références mondialement célèbres telles que Counter-Strike, Quake, Doom, Half-Life ou plus récemment Call of Duty, Painkiller, Far Cry ou Halo. Cependant le pari est osé et si le succès est au rendez-vous alors Criterion Games rentrera dans le panthéon des développeurs, du moins sur consoles. Inutile donc de copier bêtement ses collègues en nous ressortant un énième FPS militaire basé sur la Seconde Guerre Mondiale ou l’éternel affrontement entre humains et aliens surexploités depuis des lustres. Seule la lutte anti-terroriste propose un large panel d’idées à cultiver même si en règle générale l’infiltration est le maître mot d’Ubisoft, Irrational Games ou Valve Interactive pour ne citer qu’eux.

 

A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire

 

Mais Black ne mange pas de ce pain là, et on en a été prévu depuis belle lurette grâce à la promo coup de poing d’Electronic Arts qui compte bien profiter de cette aubaine pour reconquérir le cœur de ses fidèles déçus par ses derniers First Person Shooters sur PlayStation 2 et Xbox. Comme on a pu le voir à travers de nombreux screenshots et trailers, Black se veut avant tout bourrin, très bourrin. On fait tout péter et on discute après. "Pardon aux familles, tout ça…" ça vous dit quelque chose ? Et bien, cette expression de notre cher Silvestre des Guignols pourrait bien être le leitmotiv du titre de Criterion Games tant il nous pousse toujours plus loin dans la destruction sans se soucier des dégâts occasionnés voire même du scénario. En effet, la construction scénaristique n’est pas des plus convaincantes pour deux raisons. La première, parce qu’il s’agit d’une sempiternelle affaire d’état militaire dans laquelle vous êtes embarqué suite à une opération spéciale pour le moins douteuse. La seconde, parce que l’introduction du jeu et les différentes cut-scènes composant la transition entre les niveaux sont mal exploitées. J’entends par là que malgré le fait d’avoir voulu tourner ses vidéos avec de vrais acteurs, les développeurs ont gâché le plaisir de les visionner en donnant un cachet particulier aux images. Genre caméra de Big Brother, images volées et pièces à conviction tout ça dans un bureau plongé dans l’obscurité, ça va cinq minutes mais à la longue on a l’impression d’assister à un court-métrage d’amateur même si la VF est de bonne facture. Bref, le scénario de Black ont se le met derrière l’oreille histoire de s’y intéresser un jour de grande famine vidéoludique. Ce qui nous importe ici, c’est le jeu et rien que le jeu car il faut bien l’avouer Electronic Arts a su nous sublimer tout au long du développement du jeu. Il est grand temps de voir ce que Black a dans le bide !

 

Lord of War

 

Comme évoqué succinctement dans le paragraphe précédent, Black ne fait pas dans la demi-mesure et nous offre l’occasion d’utiliser le décor à bon escient contre ses adversaires. Laissez tomber vos lunettes à vision nocturne, vos camouflages thermiques et autres grenades aveuglantes, si vous vous faites repérer à 3 kilomètres à la ronde, rien n’est perdu bien au contraire. Les pétoires dont vous disposez dans Black en sont la preuve vivante : lance-roquettes, AK-47, fusil à pompe, mitrailleuse lourde, fusil sniper, magnum, fusil automatique … Un arsenal impressionnant pour une frénésie qui ne l’est pas moins. Vous allez pouvoir canarder à tout va, sur les ennemis comme sur les décors pour pouvoir avancer sans crainte dans Black. Et en ce qui concerne plus particulièrement l’univers dans lequel vous évoluerez, les développeurs de Criterion Games n’ont pas lésiné sur son interactivité. Rien ne résiste à votre puissance de feu ou presque – le presque concernant évidemment certains murs et bâtiments – et c’est dans des débris de cartons, de béton et de métal que vous progresserez. Les niveaux regorgent d’objets destructibles, de la simple caisse inutile qui vous barre la route, à une vieille carlingue abandonnée en passant par des bidons d’essences, des réservoirs de propane, des cabanes en bois, des tombes en ruines ou des baies vitrées qui n’attendent qu’à être détruire, vous allez vous en donner à cœur joie quitte à élaborer certains stratagèmes des plus finauds. Attendre patiemment qu’un ennemi approche d’un camion rempli de fuel ou alarmer d’un tir de sommation tout un groupe de terroristes afin qu’ils pointent leur museau près d’une citerne à essence, comme dirait l’autre "c’est vous qui voyez !". Surtout que l’explosion d’un container entraîne souvent une déflagration bien plus importante grâce aux objets inflammables à proximité. L’effet boule de neige devient alors impressionnant et se conclut en apothéose avec l’écroulement d’un pan de mur ou de tout un bâtiment. Cependant, je tiens à vous rassurer ou au contraire à calmer votre ardeur, tout ceci est scripté. Ce qui veut dire qu’une même situation quelques minutes plus tard n’aura pas la même finalité puisque n’étant pas prise en compte par les développeurs. Les scripts permettent donc de profiter pleinement d’une ambiance hors du commun grâce à des explosions magistrales mais coupent court à toute vraie liberté d’action ou d’improvisation. Et il faut dire que Black en abuse sans sourciller et ce qui semblait extraordinaire durant les premières parties devient vite lassant et frustrant. C’est pourquoi, au fur et à mesure du jeu, l’aspect bourrin du soft laisse, ou peut laisser, sa place à une sorte de furtivité inattendue. Tiens donc qui a dit infiltration ?

 

Pause-déjeuner

 

Bien entendu, les armes aussi puissantes soient telles proposent différentes cadences de tirs. Cela concerne uniquement les armes automatiques comme les mitraillettes et les kalachnikovs. Pas besoin d’être un génie pour comprendre qu’il est impossible de modifier sa façon de tirer avec un shotgun ou un bazooka. Donc selon le type de gamer que vous êtes, économe ou généreux va-t-on dire, votre façon de jouer va changer radicalement à force d’être noyer sous les nombreux scripts de Black. Trois cadences de tir vous sont proposées avec les fusils automatiques : automatique, rafale et coup par coup. Selon votre choix, vous gagnerez en précision car c’est bien là tout l’intérêt de changer cette composante du jeu. Ne vous faites pas de souci pour les munitions ou pour les medikits, Black en regorge en mode normal. Dès lors que l’on découvre cette possibilité de modification, on plonge assez vite dans la furtivité synonyme pour les bons chasseurs de headshots salvateurs. En plus de limiter le raffut de votre arme, vous éliminerez facilement les ennemis se dressant sur votre chemin sans alerter ses petits camarades. Cette dimension, voulue ou non par Criterion Games, prend tout son sens lorsque vous mettez la main sur le silencieux souvent bien planqué dans les niveaux. Voilà comment notre soldat, Keller pour les intimes, se transforme petit à petit en Ding Chavez de Rainbow Six. Bien évidemment, on retrouve assez rapidement le gameplay bourrin de Black lorsqu’on est submergé par les adversaires. Parlons-en de ces chenapans ! Leur nombre au combat n’a d’égal que leur stupidité et celle de vos partenaires ! Depuis F.E.A.R., les références en terme d’Intelligence Artificielle ont changé mais malheureusement Criterion Games n’était pas à la page ce coup-ci, un peu comme Rareware avec son Perfect Dark Zero. D’une incroyable résistance, ils ne réagissent jamais comme il faut lorsqu’ils sont pris dans un feu nourri. Rechargeant patiemment devant vous ou statique en attendant de vous apercevoir, ce genre d’attitude est à bannir des FPS. Pire encore, lorsque vous les blessez de loin, ils reprennent leur position initiale comme si de rien n’était. Ce défaut est aussi l’occasion d’émettre un bémol sur la visée des armes. En plus d’avoir quelques fractions de secondes de retard regrettables entre le moment où la balle est tirée et celui où elle touche sa cible (rien à voir avec la distance), certaines armes n’ont aucun effet malgré leur grande portée si vous êtes un poil près trop loin de votre ennemi. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir le meilleur fusil possible. Ce problème survient moins souvent avec le fusil sniper dont l’affichage de la lunette nous fait perdre de précieuses secondes car bien trop lente. De même, les ennemis abattus en fin fond des niveaux ont la fâcheuse tendance à saccader en mourrant. Là est uniquement le seul défaut graphique à émettre à l’encontre de Black.

 

Sois belle…

 

Comme annoncé depuis des plombes, le moteur graphique utilisé par Criterion Games et mis en images à moult reprises par Electronic Arts est tout bonnement stupéfiant pour un jeu PlayStation 2 et Xbox. Sans atteindre la qualité visuelle d’un FPS next gen’, le résultat mérite amplement le détour. Qu’il soit dans les variations de couleurs suite à un éblouissement ou encore à travers les innombrables explosions, on en prend plein les mirettes. Les développeurs ont fait l’effort de proposer plusieurs niveaux différents et heures de jeu différentes, qu’à chaque fois c’est un pur plaisir de découvrir de fond en comble les missions. Lorsqu’une détonation survient, on assiste à un ballet graphique impressionnant composé d’effets de fumée réalistes, de projections de débris, d’étincelles pétillantes et bien entendu d’une déflagration d’un orange intense qui nous scotche au canapé. Et j’aurais peut-être tendance à dire que tout ceci est encore plus stupéfiant sur PlayStation 2 car à aucun moment le frame-rate ne joue la comédie. La fluidité est donc un des atouts graphiques incontournables de Black. Que vous soyez dans la forêt limitrophe à Treneska, dans le cimetière de Naszran, dans l’asile de Tivliz ou sur le pont de Graznei, à aucun moment le jeu n’affiche de vilains ralentissements. Des effets visuels à n'en plus finir donc même en ce qui concerne cet agaçant effet de blur durant le rechagement de votre arme, plongeant les décors dans un foul total. C'est sympa 5 minutes mais très contraignant à la longue. Puisque j’ai cité quelques niveaux du jeu, le level-design de Black est très agréable laissant place à de multiples chemins, bien plus présents sur les niveaux ouverts comme la frontière de Treneska. Ceci vous obligera à fouiller de fond en comble les décors pour terminer chaque mission avec un maximum d’objectifs. En plus des objectifs primaires souvent liés à la progression dans les niveaux, d’autres secondaires nécessiteront de trouver tels ou tels objets ou détruire une pièce à conviction précise. Il est même possible de dégoter une arme secrète histoire de boucler l’objectif armement. Et un conseil, profitez de ses quêtes annexes car ce que je vais annoncer par la suite est beaucoup moins glorieux pour Black. Mais avant, une petite parenthèse afin de vous citer les références qui ont inspirer les développeurs pour la création des niveaux : Tom Clancy's Rainbow Six 3, Splinter Cell : Chaos Theory, Half-Life 2, Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty. Vous verrez par vous-même ou via la galerie de screenshots, la ressemblance avec ces hits est indéniable. Le clin d’œil est sympa quoi qu’un peu facile.

 

…et tais-toi !

 

"Il est préférable de créer 9 niveaux incroyables que 25 niveaux qui ne valent rien. […] Il n’y a pas grand chose qui nous excite dans le multijoueur dans un FPS à l’heure actuelle. Deathmatch, Capture The Flag, tout le monde les connaît par cœur. On préfère se focaliser sur le mode solo et en faire un bon que de perdre notre énergie sur un mode multijoueur. Si on avait décidé d’intégrer un mode multijoueur en ligne, on aurait fait quelque chose de nouveau." Si j’ai décidé de reprendre un extrait de l’interview de Jeremy Chubb (producteur de Black) réalisée par Maxime, c’est que bien évidemment il y a un gros, gros problème concernant la durée de vie du soft. Aucun mode multijoueur, affaire classée ! Dommage car Black avait un très bon potentiel pour proposer des frags mémorables grâce à certains niveaux dignes de figurer dans les meilleures maps multi. Il faudra donc se contenter que du mode solo avec ses 4 niveaux de difficulté dont le Mode Black Ops à débloquer. Mais le commun des mortels lancera une partie en Normal dans lequel la plupart des objectifs sont intégrés. Il en résulte donc 9 chapitres à priori "incroyables". Ce terme serait-il adéquat ? Je ne pense pas car avec une moyenne de 40 minutes par niveaux, le jeu se termine en 6 heures. Voilà qui est "incroyable" ! Ceci dit tout est relatif. En 6 heures, on a le temps de finir 3 fois King Kong sur PSP, de faire 36 matchs sur Pro Evolution Soccer 5 ou encore de comprendre (enfin !) le système évolutif d’un Final Fantasy ! C’est quand même culotté de la part de Criterion Games surtout que le soft une fois bouclé ne s’avère pas plus intéressant dans les autres modes de jeux même avec l’option Armes en Argent aux munitions illimitées.







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