Il y a quand même quelque chose de magique, limite envoûtant, lorsque Capcom décide de recycler ses licences avec des signes de ponctuation. On a beau qualifier le procédé d'arnaque, on mord chaque fois à l'hameçon ; et ce, depuis Street Fighter II et ses suites à l'infini. Avec Ultimate Marvel VS. Capcom 3, l'éditeur japonais a commencé par gonfler le casting de base, puisque le nombre de personnages présents dans le jeu est passé de 36 à 48. Six personnages par clan (Hawkeye, Ghost Rider, Rocket Raccoon, Iron Fist, Docteur Strange et Nova pour le gang Marvel, Phoenix Wright, Frank West, Nemesis, Vergil, Firebrand et Strider Hiryu chez Capcom), ce qui permet quand même aux possesseurs de Marvel VS. Capcom 3 de découvrir des nouvelles têtes. A ce sujet, on ne comprend toujours pas pourquoi des combattants emblématiques tels que Gambit ou bien encore Cyclops sont restés au placard, alors qu'ils auraient été certainement beaucoup plus intéressants à jouer que Rocket Raccoon, Docteur Strange et Frank West. On ne sait pas si Capcom prévoit de rectifier le tir avec d'éventuels DLC, mais on ne peut plus parler d'oubli cette fois-ci. Quoi qu'il en soit, l'introduction de personnages inédits impose de nouveau de longues heures d'entraînement pour se familiariser avec leurs attaques, leurs points forts mais aussi leurs points faibles. Après avoir multiplié les sessions à la rédaction et sur le canapé du salon, Phoenix Wright apparaît clairement comme le personnage le plus difficile à maîtriser, mais pas nécessairement le plus insignifiant. En fait, le style de l'avocat repose surtout sur trois modes (Enquête, Procès et Volte-Face) qui font évoluer ses attaques au fil du combat tout en maintenant une forme de pression sur les épaules du joueur, puisque la moindre approximation dans son utilisation peut se payer cash.
Cross Lover
Plus concrètement, il faut d'abord récolter un certain nombre de preuves en Enquête. Chaque indice récupéré vient alors gonfler la jauge située en bas de l'écran, et permet ainsi de basculer en mode Procès, où il s'agira de valider en quelque sorte chacune des pièces à conviction en possession de Phoenix Wright, en émettant une objection. La force de ses coups se retrouve alors décuplée en Volte-Face, et ce n'est uniquement là qu'il est possible de demander des comptes à l'accusé. Cette fabuleuse furie ne nécessite aucune exigence d'exécution - en termes de distance on entend -, mais les conditions pour être en position de la placer son tellement strictes, qu'au final on parvient à un juste milieu. Par ailleurs, ce qui fait de Phoenix Wright un combattant à ne pas mettre en n'importe quelles mains, c'est qu'il faut impérativement exploiter toutes ses compétences pour espérer s'en sortir. Ne pas se préoccuper des preuves et sortir des coups basiques au pif ne mène jamais bien loin avec lui, d'autant que son allonge et ses dashs ne font pas du tout rêver. On ne va pas dresser la command list des nouveaux personnages d'Ultimate Marvel VS. Capcom 3 ici, mais on tient quand même à signaler notre gros coup de coeur pour Ghost Rider. Déjà parce qu'il a la classe et de la prestance lorsqu'il met des coups de chaîne, mais aussi parce qu'il offre un parfait équilibre entre puissance, efficacité et rapidité d'exécution. Son allonge lui permet d'occuper tout l'espace et ses air combos sont redoutables. Même ses furies font mal, que ce soit le Hellfire Maelstrom, le Spirit of Vengeance ou le Penance Stare. Bref, à essayer absolument. En termes de gameplay, Ultimate Marvel VS. Capcom 3 reste, dans le fond, identique à son prédécesseur avec toutefois l'éternel rééquilibrage pour limiter les frustrations, même si Wesker, au regard des parties que nous avons pu faire, reste le personnage cracké du troisième volet de la série.
Par ailleurs, ce qui fait de Phoenix Wright un combattant à ne pas mettre en n'importe quelles mains, c'est qu'il faut impérativement exploiter toutes ses compétences pour espérer s'en sortir."
Le X-Factor, qu’il est possible d’activer en appuyant simultanément sur les quatre boutons de façade et qui augmente ponctuellement la puissance des attaques, peut dorénavant être exécuté dans les airs ; ce qui offre de nouvelles perspectives au niveau des enchaînements aériens. Dans l'ensemble, le timing est nettement plus strict qu'en février dernier, et cela se ressent au moment de placer un Team Aerial Combo : les largesses qui existaient dans Marvel VS. Capcom 3 ne sont plus. Toujours pas d'équivalent au Burst de Guilty Gear pour briser les tentatives de full bar qui arrachent toute la barre vitale, et c'est une nouvelle fois le Team Aerial Counter qui permet de se tirer d'affaire. Pour ceux qui l'auraient déjà oublié, on rappelle qu'il s'agit d'incliner le stick dans la même direction que celle de l'adversaire, tout en pressant la touche d'Air Combo pour briser l'enchaînement. Pour le reste, il n’y a pas grand chose qui change finalement. Les défis du mode Mission sont toujours de mise, tandis qu’il faudra passer par les combats en Arcade pour affronter Galactus et ses sbires. D’ailleurs, Ultimate Marvel VS. Capcom 3 offre l’occasion de l’incarner par le biais d’un mode taillé à sa démesure, ce qui ravira sans doute les fans de Marvel. Enfin, soulignons quand même la qualité de la réalisation : explosive, blindée de couleurs et sublimant une animation au poil, elle démontre si besoin était que Capcom connaît sur le bout des doigts le MT Framework, son moteur maison avec lequel il peut fièrement bomber le torse.