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Il est maintenant avéré que depuis quelques années, Ubisoft progresse par petites touches. Que ce soit au niveau de son line-up ou des idées de gameplay qui font tourner ses jeux, l’éditeur est extrêmement attentif à ce qui fonctionne auprès de son public. Après le succès surprise de Rayman Origins et de son retour aux sources de la série, personne ne s’est donc étonné de l’annonce d’un deuxième épisode baptisé Rayman Legends. Si on s’attendait logiquement à un jeu de bonne facture, personne ne voyait Ubisoft frapper aussi fort. Car en s’appuyant sur les acquis de Rayman Origins, sur ce qui a plu aux joueurs, il vient de poser un nouveau jalon d’excellence pour le genre. Ce numéro 2 reprend donc dans la majorité la recette du premier. Nous avons donc toujours affaire à un jeu de plateformes à l’ancienne, en 2D, qui mise avant tout sur son level-design et sur son rythme pour faire mouche. Après avoir sauvé la Croisée des Rêves une première fois, Rayman, Globox et les Ptizêtres ont eu la riche idée de s’endormir. Longtemps. Genre pendant 1000 ans. Résultat, les Cauchemars sont revenus et il va à nouveau falloir faire le ménage.
Car la première qualité de Rayman Legends saute aux yeux, il s’agit bien évidemment de son rendu visuel, encore au-dessus de ce que pouvait offrir le déjà magnifique Rayman Origins."
Voilà un bon scénario prétexte à nous faire traverser de nouvelles contrées, en essayant de rester concentré sur l’action. Car la première qualité de Rayman Legends saute aux yeux, il s’agit bien évidemment de son rendu visuel, encore au-dessus de ce que pouvait offrir le déjà magnifique Rayman Origins. Visiblement loin d’être satisfaits, les développeurs d’Ubi Montpellier ont bidouillé leur Ubi Art Framework (un outil décidément plein de surprises) pour offrir aux joueurs une 2D à la profondeur surprenante, en ajoutant quelques éléments en 3D à droite à gauche (notamment durant les combats de boss) et en multipliant des parallaxes aussi vivants et détaillés que le premier plan. Ca ne jure pas avec la direction artistique toujours aussi somptueuse, et le tout demeure d’une fluidité exemplaire, même dans les niveaux ultra-rapides, et il y’en a. Sans repomper ce qui a déjà été fait, Rayman Legends réussit à proposer au joueur de nouveaux environnements dans la lignée de ce qui a déjà été fait histoire de ne pas dérouter les habitués. 20 000 lieues sous les mers, Donjons & Dragons ou encore la mythologie grecque : voilà quelques-uns des univers qui ont inspiré les niveaux du jeu. De plus, si les héros disposent des mêmes mouvements que dans Rayman Origins, ils ont vu leurs animations être retravaillées dans le détail. C’est fin, c’est coloré, vivant, bourré de détails funkys, fluide, original : en bref, Rayman Legends est une véritable sucrerie visuelle dont il ne faudrait même pas modérer la consommation.
Murphy, un ami qui vous veut du bien
Si l’aspect graphique de Rayman Legends atteint donc de nouveaux sommets, c’est également le cas de son gameplay, qui a trouvé un second souffle et ce, il faut le dire, grâce aux spécificités de la Wii U. Si le titre est bel et bien sorti sur Xbox 360 et PS3 (au grand dam des joueurs Nintendo qui ont donc dû attendre leur version), c’est à la console de Nintendo qu’on doit la création de Murphy. Ce nouveau personnage, à mi-chemin entre le farfadet et la grenouille, peut-être incarné par un joueur pour aider le ou les autres à traverser le niveau. Il s’agit, grâce à l’écran tactile, de lever des obstacles, couper des cordes, chatouiller les ennemis pour les rendre vulnérables, toucher du doigt les Lums à récolter afin de doubler leur valeur, ou même tracer un chemin dans du gâteau ! Obligatoire dans certains stages taillés sur mesure, Murphy constitue à lui tout seul un ajout considérable au cœur du gameplay du jeu. Il constitue une alternative à ceux qui seraient rebutés par le rythme élevé de l’aventure, ouvre de nouvelles possibilité en termes de level-design et permet surtout à deux joueurs à l’expérience différente de partager une partie sans que l’un ou l’autre ne soit pénalisé. Et c’est une sacrée prouesse en soi, surtout quand on sait que Murphy peut être utilisé dans 90% des niveaux, au bon vouloir de l’utilisateur.
Dans le cas du joueur solitaire, c’est l’I.A. qui se chargera de la progression du personnage principal à travers le niveau, pour un résultat franchement satisfaisant. Mais ce n’est pas la seule nouveauté puisqu’avec les univers développés dans le jeu arrivent de nouvelles pépites de gameplay qui viennent enrichir l’expérience de jeu. C’est le cas des stages musicaux, mis en avant lors de la promotion du jeu, que Rayman doit parcourir en sprint et en rythme sur un morceau bien connu, tel que Black Betty ou Eye of The Tiger. Collector. On ne peut que souligner d’ailleurs la qualité de la bande-son, comme c’était déjà le cas dans Rayman Origins dont on retrouve les meilleurs morceaux. Loin d’être un simple habillage, elle est bien souvent un allié de poids pour trouver la rythmique de ses déplacements à travers les niveaux. Autre petite feature qui fait son entrée, mais qui pourrait très vite devenir capitale, le mode KungFoot. Basé sur les jeux de navigateurs dans lesquels deux joueurs de foot se renvoient un ballon en utilisant les rebonds du décor pour marquer, ce dernier est indispensable pour les soirées entre amis.
Ubisoft ne se fiche pas de vous, puisque vous aurez bien deux jeux dans une seule galette !"
Enfin, le point sur lequel Ubisoft a particulièrement appuyé est le contenu de ce Rayman Legends, qui est tout bonnement colossal. Si 10 à 15 heures de jeu devraient vous suffire pour traverser sans pitié les principaux niveaux, il vous en faudra bien plus pour pouvoir remettre le titre sur son étagère avec la conscience tranquille. Chaque stage vous demande de libérer tous les Ptizêtres qu’il contient (ils sont au nombre de trois ou de dix) ainsi que d’obtenir les trois coupes en ramassant un maximum de Lum’s. Ces derniers vous permettront de débloquer de nouveaux personnages (ou plutôt déclinaisons de personnages) parmi les dizaines disponibles ; bon courage pour débloquer celui à un million de Lum’s. De plus, glaner les petits anneaux jaunes dans les niveaux vous permettra d’obtenir des tickets à gratter, grâce auxquels vous pourrez gagner plus de Lum’s mais aussi des Créatures à collectionner et surtout des dizaines de niveaux de Rayman Origins, revus, corrigés et modifiés en profondeur afin de correspondre à la jouabilité et aux graphismes de ce deuxième épisodes. Oui, Ubisoft ne se fiche pas de vous, puisque vous aurez bien deux jeux dans une seule galette ! Et si vous réussissez à venir à bout de tout cela, Internet se chargera de vous remettre en activité. En effet, en connectant votre console, vous pourrez accéder à deux nouvelles épreuves par semaine, mais également deux par jour ! De quoi continuer à jouer jusqu’à Noël 2018, surtout si vous trouvez des potes pour partager le mode Kungfoot.
