
Source d'inspiration des développeurs chez
Project Aces, la série
Call of Duty, tout du moins les épisodes de Modern Warfare, ont très nettement influencé l'évolution que connait la série
Ace Combat avec ce dernier épisode en date. Jeu multifacette qui diversifie autant son gameplay que sa narration,
Ace Combat : Assault Horizon s'ouvre sur le destin guerrier de plusieurs personnages appartenant tous à une unité précise. Si la majeure partie du scénario se déroule autour du Lieutenant William Bishop, pilote de chasse au sein de l'escadrille WarWolf, le Major Rehl fait également plusieurs apparitions dans un groupe de bombardiers, tout comme le capitaine D-Ray, un pilote d'hélicoptère qui sera le principal protagoniste des missions de très basse altitude. Appartenant tous à la 108th Task Force, ces derniers ont chacun un point de vue sur les évènements, en fonction de leur place sur le champ de bataille et non de leur attitude face au conflit. Une variété qui n'est pas nouvelle dans sa série de
Bandai Namco mais qui passe d'habitude uniquement par une description des faits a posteriori comme dans
Ace Combat Zero : The Belkan War et surtout par des échanges radio, base des rapports entre personnages. Ici cet aspect est moins développé, la relation d'équipe fonctionnant justement plus comme les
teams de
Modern Warfare 2, qui agissent chacune dans leur coin pour une même cause. Une immersion différente donc qui ne permet pas vraiment pour l'instant de s'attacher à ces protagonistes, au sein d'un scénario qui pose dès son commencement un style très Tom Clancy. Une modification qui ressemble en un sens à l'évolution opérée par le gameplay.
Ace of Duty

Privilégiant l'anticipation des trajectoires adverses et le shoot de loin au missile
air-
air, les précédents
Ace Combat ne proposaient que peu de
dogfights se finissant sur du mitraillage à courte distance. Un concept qui était néanmoins relativement bien réglé malgré un certain
statu quo qui faisait un peu tourner la série uniquement sur ses situations et son scénario plus que sur son gameplay.
Project Aces a donc décidé d'inverser complètement les priorités avec un focus sur les affrontements très proches via le
Close Range Assault System. Ce dernier permet au joueur de se coller à un avion adverse dès qu'un cercle se forme autour de lui. Il est nécessaire de suivre avec précision la course de son opposant afin de se caler suffisamment près pour lancer cette manœuvre. Une première étape assez technique qui enchaîne sur une sorte de poursuite nerveuse très
After Burner dans l'esprit durant laquelle il faut impérativement conserver l'engin ennemi au centre dudit cercle. Tant que l'interface reste verte, il est plus sage d'utiliser la mitraillette standard afin d'abîmer au maximum les éléments du chasseur. En revanche, dès qu'elle passe au rouge, tous les missiles lancés touchent irrémédiablement au but. Un changement qui passe par de nombreuses décélérations et accélérations qui permettent de se positionner dans l'angle idéal pour déclencher la phase de lancement de roquettes. Un système qui n'est pas aussi facile d'accès que prévu, ce qui est une bonne chose pour conserver l'intérêt des affrontements, mais qui rend de fait l'utilisation des armes "à l'ancienne" presque caduque. Même si cela est possible, il est désormais bien plus difficile d'éliminer un appareil à l'aide de missiles qu'en utilisant le
Close Range Assault System. D'autant que les pilotes classés comme AS, ne peuvent quasiment être abattus que de cette manière.

Le jeu ne donne pas vraiment le choix au joueur et privilégie le spectacle, jouissif, des carcasses démantelées à deux mètres du cockpit, au contrôle de la situation de A à Z. Un principe très efficace visuellement, mais qui risque de frustrer les habitués de la série, notamment à cause d'une véritable main mise sur les évitements lorsque le joueur est pris pour cible. Ces premières heures de jeu ont également été l'occasion de diriger un hélicoptère, grande nouveauté de cet épisode à la prise en main très différentes des coucous hight-tech. Très axé sur l'inertie, l'hélicoptère se dirige davantage en "glissades" et demande de bien gérer le décalage entre le réticule de
visée et les mouvement du véhicule pour bien retrouver son axe. Une prise en main qui s'acquiert de manière assez rapide, mais qui manque un peu d'énergie après les batailles aériennes. S'il est possible d'échapper de façon acrobatique aux missiles en opérant un tonneau de la même manière que l'esquive du
Close Range Assault System, les combats reposent sur un bon placement préalable avant l'assaut et le rythme s'en ressent . Il est d'ailleurs bien plus agréable de jouer en vue externe, le champ de vision ouvert permettant de progresser plus à son aise entre les bâtiments. Une aide précieuse tant l'hélicoptère se montre fragile. Une phase de jeu qui ne permet pas encore de bien se familiariser avec l'engin, mais qui donne déjà une petite idée de l'orientation prise par
Project Aces, vers un aspect arcade ne poussant tout de même pas à la prise de risque. Un aspect qui évolue peut-être sur le long terme. Risquant bien de faire polémique dans les rangs des amateurs de la série,
Ace Combat : Assault Horizon devrait tout de même correspondre aux attentes des amateurs d'action aérienne. Réponse le 14 octobre.