Si jamais vous n’avez pas encore eu l’occasion de vous pencher sur Sid Meier’s Civilization VI sur PC, on vous suggère d’aller jeter un œil à notre test paru en 2016 et disponible à cette adresse. En effet, ce nouveau test ne concerne que la version Switch, et va donc s’attacher aux spécificités de ce portage. Tout d’abord, il faut savoir que si cette version comporte quelques contenus en plus par rapport à la version de base du jeu, on ne dispose en aucun cas de l’intégralité des DLC disponibles. Si vous espériez profiter des nouveautés apportées par l’extension Rise & Fall (dont vous pouvez retrouver le test à cette adresse) comme les âges sombres, ou le système de gouverneurs, sachez que vous pouvez revoir vos ambitions à la baisse. Cette version est donc très similaire à la mouture sortie en 2016, même si on dispose de quelques leaders en plus (dont Alexandre le Grand, roi de Macédoine, par exemple). Précisons qu'on doit aussi se passer du mode multijoueur en ligne, probablement supprimé à cause de l’obligation d’utiliser le Switch Online qu’il aurait impliqué. Ceci dit, ce manque de contenu ne devrait pas léser grand monde, dans la mesure où le jeu de base est déjà excellent, tandis que l’extension Rise & Fall n’a pas vraiment transcendé le gameplay. Vous l’avez compris, même sur Switch, on aura largement de quoi s’occuper pendant les 400 tours (environ) d’une partie, et même au-delà, grâce à la fonctionnalité juste un tour de plus qui permet de poursuivre après la victoire d’une des civilisations.
LESS IS MORE ?
Forcément, sur le petit écran de la Switch, la crise du logement bat son plein, et il est compliqué d’y afficher autant d’infos que sur un écran de PC. Pour contourner cet obstacle, Aspyr a réalisé deux menus à icônes que l’on peut déployer en appuyant sur les boutons de tranche (R et L). Derrière R se cachent tous les menus ayant trait à la diplomatie, ainsi que les innombrables statistiques concernant les villes, les classements pour la victoire, mais aussi l’indispensable Civilopedia qui permet de tout savoir sur le jeu. Sur le bord gauche, et donc asservis à la touche L, on découvre tous les indicateurs relatifs à notre faction, qu’il s’agisse de doctrines, du régime politique actuel, et des grandes orientations définies pour votre peuple. Bien que cette organisation semble de bon aloi aux yeux d'un joueur chevronné, on est moins sûrs que cela soit une bonne solution pour les novices. En effet, Civilization est une franchise souvent décriée pour son manque d’accessibilité, et la concentration des menus imposée par les contraintes de la machine ne font pas forcément de cette version celle qu’on recommandera immédiatement aux nouveaux venus. Quoi qu’il en soit, le système de tutoriel avec notre conseiller reste présent, et il pourra aider le joueur à foison selon son niveau. Ainsi, notre bras droit nous demandera en début de partie si on est novice à la franchise (ce qui le rendra très volubile et assez interventionniste), si l’on découvre Civilization VI (il sera alors nettement moins présent), ou si on découvre juste la version Switch (auquel cas, il se limitera à nous expliquer la nouvelle disposition des menus, ainsi que les nouvelles commandes).
À FOND LES MANETTES !
En ce qui concerne le gameplay, bien que l’absence de la souris complique forcément les choses, Aspyr a développé un ensemble de commandes plutôt agréables à utiliser, et qui sont même assez précises une fois apprivoisées. Avec le stick droit on va déplacer la caméra, tandis que les gâchettes (ZL et ZR) servent à modifier le zoom. D’une pression sur le stick droit on fera apparaître une zone de sélection bleue (qui englobe un hexagone de la map), et on donnera les ordres de mouvement avec le stick gauche. Enfin, une fois l’unité ou la ville sélectionnée, on naviguera entre les options d’interaction en profitant des touches du D-pad de la Switch. La seule limite à ce système est finalement l’impossibilité d’utiliser la mini-map (qui sert à déplacer rapidement la caméra d’un bout à l’autre du monde), car cette dernière n'est asservie à aucune touche. Sachez qu’il est également possible d’utiliser les commandes tactiles lorsqu’on joue en mode nomade, mais même en utilisant le zoom maximum, nos doigts (probablement trop gros et boudinés) n’ont pas permis une précision suffisante, ce qui se traduit par une unité qui se déplace alors qu'on voulait sélectionner une ville, par exemple. Le même problème de dimentions nous a d'ailleurs interdit de pouvoir utiliser la mini-map en tactile, tant cette dernière porte bien son nom. C’est sûr, la souris est une meilleure option, mais faute de grives, la solution retenue par Aspyr s’avère tout à fait valable.
Vous l’avez compris, le end game va vous demander une sacrée patience car l’enchaînement des tours devient terriblement chronophage. C’est d’autant plus rageant qu’à ce niveau, on passe plus de temps à attendre que le processeur mouline qu’à réellement jouer.
Techniquement, Civilization VI en impose avec un rendu visuel qui est assez proche de la version PC, même si certaines animations sont simplifiées. Globalement, le style plus cartoon semble faire merveille sur cette machine aux performances restreintes, et même avec les options graphiques activées, l’action reste fluide. Bien sûr, on voit la perte de qualité due au 720p sur grand écran, mais l’ensemble reste tout à fait honorable, surtout lorsqu’on joue en mode nomade. Néanmoins, la faiblesse du processeur de la Switch finit par se faire diablement remarquer, surtout lorsqu’on dépasse le tour 300. Avec un monde entièrement connu, plusieurs factions et cités-états, et de très nombreuses unités à gérer, le Tegra est complètement à la rue. Le ventilateur de la console souffle alors comme un damné, et on a constaté un temps d’attente de plus de 50 secondes (montre en main) entre le moment où l’on appuie sur le bouton "tour suivant" et le moment où l'on reprend la main. Vous l’avez compris, le end game va vous demander une sacrée patience, car l’enchaînement des tours devient terriblement chronophage. C’est d’autant plus rageant qu’à ce niveau, on passe plus de temps à attendre que le processeur mouline qu’à réellement jouer. On avoue qu’on voyait mal comment cet écueil allait pouvoir être esquivé par les équipes de développement, tant le temps de traitement augmente au fil des tours, et ce, même avec un PC équipé d’un processeur surpuissant. Le résultat est là, et on vous conseille donc d’adopter une activité annexe lorsque vous finirez vos parties afin de meubler l’attente interminable qui vous guette. Sachez néanmoins que le problème peut être jugulé en optant pour des parties rapides, avec une map restreinte et un nombre minimal de civilisations et de cités-états.