Après avoir sorti Killzone, nous savions que nous devions améliorer nos méthodes de développement. Pendant un certain temps, nous avons travaillé sur une vidéo à usage interne qui devait montrer à quoi pouvait ressembler un FPS sur la nouvelle génération de consoles.
Nous n’avions pas l’intention de la diffuser publiquement, il s’agissait juste de donner une idée de ce que pourrait être le jeu. Au départ, Killzone 2 était censé sortir sur PS2.
Le souci, c'est que Sony Interactive Entertainment devait frapper un grand coup durant sa conférence, ce qui explique pourquoi Kaz Hirai (le président à l'époque) a finalement décidé de dégainer la vidéo qui allait mettre une pression énorme sur les épaules de Guerrilla Games.
Nous pensions que c’était cool, car nous avions travaillé dur sur ce clip qui illustrait notre vision de l’avenir du jeu vidéo. Et puis, une personne – qui, je pense, oeuvrait dans le service marketing [de Sony] aux Etats-Unis – a dit : ‘Oui, ça tourne en temps réel sur PS3’.
Nous étions à la maison en train de regarder ça, et nous nous sommes dit : ‘Mais, qu’est-ce qu’il raconte ? Il sait que ce n’est pas vrai !’ On a pensé que personne ne le croirait, car il était évident que c’était un rendu pré-calculé.
Mais quand nous avons commencé à regarder ce qu’il se disait sur le web et que les gens y croyaient, on s'est dit que ce n’était pas une bonne chose. En réalité, nous venions à peine de recevoir les premiers kits de développement [de la PS3] pour commencer à étudier la console.
Au final, Killzone 2 s'en est bien tiré sur le plan visuel, même si des vidéos comparatives montrent que tous les détails n'ont pas fait le déplacement. Et puis, on est quand même bien loin des downgrades graphiques que l'on a connus depuis.