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Test également disponible sur : PC

Test Dragon Age : Origins

Test Dragon Age Origins
La Note
16 20

A mi-chemin entre un Neverwinter Nights (ce qui n'est pas forcément un compliment) et un Baldur's Gate (ce qui, pour le coup, est plus qu'un compliment), Dragon Age : Origins est incontestablement signé Bioware. Si l'on peut lui reprocher un certain classicisme, il faut reconnaître que la recette fonctionne toujours aussi bien. Les quelques défauts techniques n'ont finalement guère d'importance face à l'efficacité du gameplay et à la richesse de l'histoire contée. Le véritable frein à l'achat se trouve en réalité dans la politique de l'éditeur, qui multiplie les DLC payants dès la sortie du jeu et semble vouloir looter au maximum le portefeuille des utilisateurs. Faut-il cautionner une telle méthode de vente quasi-forcée ou attendre un an ou deux qu'une édition intégrale voie le jour à prix réduit ? A vous de décider !


Les plus
  • Combats tactiques
  • Dialogues nombreux
  • Bonne durée de vie
  • Un chien comme coéquipier
Les moins
  • Principe et gestion des DLC
  • Très classique
  • Peu de races
  • Zones de jeu réduites


Le Test

Annoncé durant toute sa gestation comme le successeur spirituel des mythiques Baldur's Gate, Dragon Age : Origins a cristallisé les attentes les plus folles. Afin de limiter d'emblée les inévitables déceptions, soyez prévenus qu'il ne s'agit pas d'un titre parfait, loin de là. Comme nous allons le voir, il présente même de nombreux défauts, dont certains sont réellement importants. Et pourtant, signe des grands jeux : une fois dedans on ne voit pas le temps passer, et une fois dehors on a tout de suite envie d'y retourner !


Si Dragon Age : Origins fait l'impasse sur la licence Donjons & Dragons, il ne développe pas pour autant un univers extrêmement original. Vous en aurez confirmation au moment de créer votre personnage puisqu'il ne pourra appartenir qu'à l'une de ces trois races : humain, elfe ou nain. Pour les classes, ce n'est pas mieux : elles se limitent à guerrier, voleur et mage. Sachant qu'en plus un nain ne peut être mage, les possibilités initiales sont finalement assez limitées. Heureusement des spécialisations sont accessibles au niveau 7 et 14. Au final on peut donc incarner un Métamorphe capable de se transformer en ours et en araignée, un fourbe Assassin ou encore un Guérisseur vital. Ce sont en tout douze carrières qui s'offrent à nous (quatre pour chaque classe), ce qui garantit une bonne rejouabilité. Ce point est également assuré par la présence des six scénarios d'origine, qui justifient le sous-titre du jeu. Selon notre choix de race et de classe, on commencera donc dans l'une des six zones de départ disponibles. Il faut compter moins de deux heures pour faire le tour de ces didacticiels géants, qui n'ont ensuite plus guère d'importance. Quelques dialogues feront bien ici ou là référence à notre biographie, mais rien qui n'influe fondamentalement sur l'aventure. Pour autant, la linéarité n'est pas vraiment de mise car les dialogues offrent de nombreux options et certaines quêtes nous demandent de faire des choix moraux cornéliens. Cette richesse textuelle et "relationnelle" constitue l'un des atours majeurs du jeu. Elle garantit une forte immersion et un réel attachement aux personnages que l'on contrôle. Car au delà du héros principal, c'est toute une équipe d'aventuriers que l'on dirige. On peut en choisir jusqu'à quatre simultanément (on aurait préféré six, comme dans les Baldur's Gate...), ce qui enrichit considérablement le gameplay. On peut leur offrir des cadeaux pour gagner leur affection, la perdre en faisant des choix de dialogues qui ne leur conviennent pas , les écouter se disputer entre eux... Mais surtout, on doit les gérer au mieux lors des combats.

La tactique des gens d'armes

Le jeu utilise naturellement des graphismes 3D, affichés à travers une caméra à la troisième personne, que l'on peut dézoomer jusqu'à obtenir une vue aérienne, proche de celle des jeux de rôle d'antan en 2D isométrique. C'est cette dernière vue que l'on fera bien de retenir pour les combats, qui sont nombreux et toujours très tactiques. S'ils se déroulent par défaut en temps réel, et utilisent une barre de compétences héritée des MMORPG, on fera bien d'utiliser régulièrement la pause active. Très esthétique, celle-ci nous laisse jouer avec la caméra afin d'observer la scène sous son meilleur angle. Mais elle permet surtout de zapper d'un personnage à un autre, et de leur indiquer la manœuvre à effectuer dès la reprise des hostilités. Déplacements, lancement d'un sort sur une cible précise, direction et portée des sorts de zone, les adeptes du micro-management seront aux anges. Ceux qui préfèrent l'organisation à l'improvisation pourront quant à eux utiliser le menu de tactiques, grâce auquel on peut véritablement programmer le comportement des différents coéquipiers. Si "Ennemi:santé <50%" alors lancer sort "Etreinte de l'hiver". Si "PJ:cible d'une attaque à distance" alors "Activer:couverture au bouclier". Les ingénieurs informaticiens en herbe vont pouvoir s'en donner à cœur joie et obtenir l'équipe de leurs rêves. D'autant qu'on rencontre régulièrement de nouveaux volontaires, prêts à se joindre à notre épopée. Dans l'idéal, on essaiera d'avoir dans ses rangs un guerrier pour prendre et donner des coups, un guérisseur pour remettre sur pied tout le monde et un voleur pour pouvoir ouvrir les coffres cadenassés. Notre coup de coeur va tout de même au chien de guerre, plus fidèle que ne le sera jamais aucun bipède. Vous l'aurez compris, le jeu vaut essentiellement pour ses combats et ses dialogues. L'ambiance est également fort réussie, grâce notamment à la présence de nombreux écrits détaillant l'univers. Mais on peut tout de même reprocher au jeu de rappeler trop fortement les grands classiques de la littérature médiévale fantastique, notamment Le seigneur des anneaux. Preuve en est que les quêtes nous demandent de rallier elfes, humains et nains dans le même effort de guerre, les créatures de l'Engeance ayant remplacé celles de Sauron.

Plus médiéval que fantastique ?

Tout Bioware et "baldurien" qu'il soit, Dragon Age : Origins n'en devient pas pour autant un intouchable, auquel on ne peut objectivement rien reprocher. Nous avons déjà évoqué la régression à quatre personnages, contre six au bon vieux temps, mais on peut également relever de nombreux problèmes d'ordre technique. Tout d'abord, il est impossible de sauter, ce qui est toujours frustrant lorsqu'on se déplace en vue à la troisième personne. La vue haute ne pose pas ce problème, mais on aurait apprécié que le zoom arrière soit plus puissant, afin d'obtenir une meilleure visibilité. Et si les héros ne savent pas sauter, ils ne savent pas non plus nager. Le moindre cours d'eau les bloque désespérément, quand bien même ils ont manifestement pied. Pire encore, quelques murs invisibles nous empêchent ponctuellement d'aller où on le souhaiterait. La liberté de déplacement est d'autant plus réduite que chaque zone que l'on visite, qu'elle soit intérieure ou extérieure, n'occupe qu'une faible surface. Passer d'un étage à un autre dans un bâtiment occasionne ainsi un écran de chargement. Il en va de même lorsqu'on rentre dans une auberge située en ville ou qu'on essaye de se balader un peu trop longtemps dans la nature. Difficile de ne pas voir là une concession faite aux limitations techniques des consoles, puisque nous avons affaire à un développement multiplateformes. Un état de fait qui n'excuse pas les autres problèmes rencontrés, parmi lesquels : des animations de marche assez rigides, une latence dans l'enchaînement de certains dialogues qui nuit au réalisme, des différences ponctuelles entre les textes parlés et leurs sous-titres, ainsi qu'une version française en dents de scie, qui alterne doublages convaincants et phrases surjouées. D'autres défauts plus conceptuels se font également jour au fil de l'aventure, à commencer par l'absence de réaction des PNJ lorsqu'on pille leurs coffres ou leurs étagères devant eux. Un mois après avoir joué à Risen, une telle invraisemblance se fait forcément remarquer. Autre artifice de gameplay que le titre de Piranha Bytes avait su éviter : certains objectifs de quêtes ne sont présents dans les niveaux qu'une fois les missions correspondantes acceptées. Bref, nous avons vraiment affaire à un jeu de rôle à l'ancienne, avec tout ce que cela comporte comme archaïsmes.

DLC ? DTC !

Il est en revanche un domaine pour lequel le jeu ne manque pas de modernité : celui des contenus téléchargeables. La mode du DLC n'est pas forcément mauvaise quand elle revient à dématérialiser des extensions qu'on se serait autrefois procurées en boîte. Les deux extensions de GTA IV sur Xbox 360 sont le parfait exemple de ce qui est acceptable. Mais on le sait, du DLC au DTC il n'y a qu'un pas que Bioware et Electronic Arts ont allègrement franchi. Des contenus téléchargeables payants sont ainsi disponibles dès la sortie du jeu ! Ils auraient évidemment tout à fait pu être intégrés directement à l'aventure. Surtout que l'un d'entre eux permet de mettre la main sur un coffre de stockage, alors que cette fonctionnalité est absente de Dragon Age : Origins, qui oblige à détruire les objets lorsque l'inventaire est plein (il est impossible de les poser au sol). Faire payer un élément de gameplay important, il fallait oser ! De plus, le prix des DLC est élevé et ils s'intègrent aussi bien dans le jeu qu'un cheveu sur une soupe. Lors des dialogues on peut ainsi voir des lignes précédées de la mention DLC, signifiant par là-même qu'il faut sortir la carte bleue pour y accéder. Tout cela incite en plus à être connecté à Internet, au site social.bioware.com, alors que nous avons affaire à un jeu purement solo qui ne propose aucun coop. Enfin, selon que vous achetiez le jeu dans tel ou tel pays, dans telle ou telle édition, en boîte ou en ligne, chez tel ou tel revendeur, vous obtiendrez différents bonus et DLC activés, ce qui ne fait qu'entretenir la confusion. Et plusieurs jours après la sortie, certains acheteurs attendent encore de recevoir les codes permettant de télécharger le contenu promis. Un bien beau gâchis pour un jeu qui reste malgré tout captivant.






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