Mélangeant XXIème siècle et 70’s, Metropolis Crimes affiche un univers propice au second degré, rappelant dans son mélange des genres, les productions hommages de Tarantino, sans toutefois les explosions de créativité débridées du cinéaste. Incarnant un détective privé au brushing impeccable allié – un peu contre son gré – à un informateur stylé (sorte de Huggy "Les Bons Tuyaux" mâtiné de Samuel L. Jackson), vous devrez résoudre quatre enquêtes disséminées dans la ville de Métropolis. Quatre crimes très différents qui font chacun appel à des méthodes d'investigations variées, le plus souvent basées sur votre sens de l'observation. En effet, la manipulation est la base de Metropolis Crimes, la majorité des objets recélant un ou plusieurs indices. Si certains s'avèrent relativement évidents à dénicher, d'autres vous demanderont une attention poussée, autant en ce qui concerne la compréhension des mécanismes permettant leur découverte que dans leur manière d'être traités dans le cadre de l'enquête. En plus de ces recherches "matérielles" vous devrez sonder l'esprit des principaux suspects par le biais de choix de questions ou d'attitudes (flatterie, construction d'un profil psychologique, intimidation), le tout dans en trois "rounds". Si vous parvenez à obtenir suffisamment d'aveux ou de contradictions, voire à déstabiliser votre adversaire, vous emportez la manche. Il vous suffit d'en remporter deux pour mettre à nu l'individu louche et ainsi recueillir des certitudes qui vous seront utiles en fin d'enquête, lorsque vous ferez votre rapport destiné à convaincre la police d'arrêter le coupable. Composé d'écrans fixes à la direction artistique de qualité et plutôt originale le titre de Lexis Numérique possède une véritable ambiance le démarquant nettement de ses concurrents. Un côté très légèrement steam-punk/chaotique qui correspond idéalement au concept de ville "inhumaine" où la corruption n'a pas de limites.
Enigmes tactiles
En revanche, il en est autrement des personnages, peu détaillés et au design malheureusement très commun. Aucun caractère n'émane de leur apparence et leur psychologie n'arrange pas ce constat. Très clichés et mal construits, ces derniers manquent singulièrement de personnalité et ne parviennent à aucun moment à devenir intéressants ni même simplement attachants. Certes, le titre tente à plusieurs reprises d'en jouer en utilisant un second degré qui touche parfois juste mais qui sombre le plus souvent dans l'indifférence, ou pire, renforce le sentiment d'absence d'originalité dans le traitement des intervenants. Les bonnes bases tissées sur l'ambiance se voient donc rapidement déliées, ce qui en un sens reflète le fond du titre lui-même. Effectivement, malgré ses nombreuses bonnes idées dans la quête d'indices et dans certaines interactions avec le stylet, Metropolis Crimes accumule de l'inutile. Entre l'obligation de tracer le répertoire pour avoir accès à ses indices, de tracer le symbole de la loupe – habituellement réservé à la recherche de preuves – pour ouvrir une porte, ou encore d'effectuer des symboles incohérents lors des choix de réponses au lieu de cliquer directement sur ces dernières, le soft se montre très laborieux. La gestion de l'écran tactile se montre également très problématique, certains objets du décor étant peu aisés à atteindre. Un problème qui passerait pour un détail s'il n'en était pas de même durant les phases de manipulation, durant lesquelles il vous arrivera souvent de vous y reprendre à plusieurs fois pour actionner un mécanisme, vous laissant croire longtemps que vous êtes pour le coup sur une fausse piste. Pénalisant et vite éreintant. Cet état de fait oblige le joueur à balayer simplement l'écran à la recherche d'interaction le détachant totalement du décor et réduisant nettement l'immersion, ainsi qu'à subir des pénalités, non à cause d'un manque de logique mais d'un gameplay défaillant. Enfin, et malgré un déroulement à rebondissements, les divers histoires s'avèrent bien plates et mal écrites, n'arrivant jamais à la cheville d'un Phoenix Wright, peut être plus limitatif dans sa construction mais bien mieux scénarisé. Le cas de figure R.I.S contre Les Experts en quelque sorte.