Test Ferrari Challenge

"Depuis 1993, la série Ferrari Challenge a offert à tous les fans du constructeur automobile italien la chance de pouvoir affronter d’autres clients Ferrari sur les plus grands circuits du monde. Ce jeu vous initie à la sensation incroyable que procure la conduite d’une Ferrari F340 Challenge spécialement conçue pour la course." C’est par ces mots quelque peu pompeux et pour le moins prétentieux que s’ouvre le manuel du jeu Ferrari Challenge. Un gage de qualité que l’éditeur System 3 tente de faire avaler au joueur qui a fraîchement acquis le jeu et qui se serait un tant soi peu attardé sur la notice. Evidemment, une fois la manette – ou le volant – dans les mains, c’est une autre paire de manches, vous l’aurez bien saisi. Car même si nous n’avons pas eu la chance, ou l’occasion, de piloter une véritable Ferrari F340 Challenge sur un circuit, on espère que les sensations procurées par la conduite d’un tel bolide ne sont pas identiques que celles proposées dans le jeu.

Here comes a new challenger

Inutile d’emprunter des chemins sinueux pour vous confirmer que les sensations de pilotage de Ferrari Challenge ne sont guères convaincantes. Sur le papier, Ferrari Challenge : Trofeo Pirelli propose une conduite à mi-chemin entre arcade et simulation. Un choix assez bâtard que d’autres licences telles que Project Gotham Racing ou bien encore TOCA Race Driver n’ont pas hésité à promouvoir, et qui permet de rallier un maximum de personnes à une même cause. Néanmoins, une fois sur la route, on se rend compte que le titre de System 3 a tout de même un net penchant pour l’arcade. Ce n’est pas forcément un mal mais la physique parfois douteuse des véhicules nous amène à penser que Eutechnyx est loin de faire honneur à la réputation que Ferrari Challenge : Trofeo Pirelli tente de faire passer. Prudent lors des premiers tours, le joueur remarquera qu’il n’est pas nécessaire de freiner 100 mètres avant un virage pour pouvoir l’appréhender correctement. En effet, en titillant le bouton (ou la pédale) d’accélération, il est possible de se positionner dans des trajectoires toutes aussi convenables pour ne pas finir encastré dans le mur en face. A ce sujet, afin de profiter pleinement des quelques qualités que propose le gameplay du jeu, mieux vaut désactiver les assistances à la conduite, imposées par défaut. Ainsi, le joueur avide de sensations pourra se sentir un peu libre dans ses manœuvres mais qui resteront, quoiqu’il arrive, inférieures aux autres productions de la catégorie.

Assez décevant en terme de gameplay, Ferrari Challenge : Trofeo Pirelli l’est tout autant côté réalisation."

Assez décevant en terme de gameplay, Ferrari Challenge : Trofeo Pirelli l’est tout autant côté réalisation. On pensait que le passage sur PlayStation 3 permettrait à Eutechnyx de nous faire valoir leurs talents de graphistes, mais le résultat est loin d’être à la hauteur des espérances. La car design, élément primordial dans tout bon jeu de courses automobiles qui se respecte, manque cruellement de finition et de détails, cela saute aux yeux, surtout si on compare le jeu à un certain Gran Turismo 5 Prologue. Si l’on peut se réjouir de voir le décor se refléter en temps réel sur la carrosserie, on est en revanche plutôt déçu des courbes qui s’affichent sur l’ossature des bolides. C’est en choisissant la vue cockpit – ou casque, c’est selon – qu’on se rend compte de la simplicité des textures choisies, avec un tableau de bord vraiment sommaire pour ne pas dire cheap. Ces carences techniques se ressentent également au niveau des environnements qui affichent, pour la plupart du temps, des textures placardées vulgairement. Il suffit par exemple de s’arrêter sur la pelouse pour se rendre compte de l’arnaque visuelle, étant donné que les développeurs se sont contentés de changer juste la couleur du bitume (ou inversement) pour faire illusion. Il ne faudra pas non plus compter sur la gestion de la météo, un élément désormais incontournable des jeux de courses mais totalement absent dans ce Ferrari Challenge. Quant à la gestion des dégâts, elle est bien présente mais les concepteurs se sont contentés du strict minimum. Pas de carrosserie froissée ni de pare-brise fêlé, ni même de phare brisé, seuls les rétroviseurs tomberont lors d’accrochages ou de petits chocs, et il faudra se manger un mur violemment pour espérer voir le capot et le pare-chocs se décrocher. Dans ce même état d’esprit, les dégâts subis sur sa Ferrari n’ont évidemment aucun impact sur la conduite, si bien que les heurts avec les pilotes adverses deviennent alors anecdotiques. Dommage. On pourrait alors se consoler avec les différents modes de jeu proposés mais hormis un mode "Carrière" - baptisé "Trophée" - assez classique, le reste du jeu nous impose des courses où l’objectif principal est de remporter des cartes "Challenge" pour améliorer le pilotage. Dommage, une fois encore.