Ne nous y trompons pas, dans Freshly Picked : Tingle’s Rosy Rupeeland - ou Tout Nouveau Tout Beau : Tingle voit la vie en rose à Rubis Land dans sa version française -, point de vastes plaines à parcourir, point d’incroyables ennemis à occire, et encore moins de charmantes princesses à secourir. Rien de tout ça. La quête de notre lutin va puiser sa source et ses fondements dans une cause bien moins noble : la recherche d'une vie de pacha sans bouger le moindre petit doigt. Pour atteindre son but, notre petit bonhomme vert va alors avoir besoin d’argent, de beaucoup d’argent. Tous ces rubis récoltés ne seront que l’essence de la tour à la source magique chargée de l’emmener à l’endroit de ses rêves. Notre homme étant un incapable avéré, il va falloir apprendre à gagner vos deniers de manière peu scrupuleuse.
Tingle in Clignancourt Land
Tout le principe du jeu tourne autour des négociations, avec pour enjeu de garder votre bourse la plus garnie possible, d’autant plus qu’elle représente également le nombre de vos points de vie. Dans Freshly Picked : Tingle’s Rosy Rupeeland, la moindre information demandée peut coûter plusieurs centaines de rubis ; d’où la nécessité de conserver une certaine lucidité dans les débats pour ne pas se faire dépouiller par le premier venu. Il est intéressant de constater à quel point ce Tingle RPG parvient à faire ressortir le rat qui sommeil en nous, avec ces vilaines intentions qui voudraient que l’on paye le juste prix, tout en escroquant au maximum lorsque le sens des négociations s’inverse. Un principe de jeu fort intéressant qui ne parvient malheureusement pas à matérialiser toutes les belles perspectives auxquelles on pouvait s’attendre. Impossible de prendre la température, soit ça passe, soit ça casse. Du moins lorsque c’est à vous d’aligner la monnaie. Une idée d’autant plus frustrante que la plupart des gens que vous croiserez n’hésiteront pas à empocher le magot en cas d’offre insuffisante, sans rien vous divulguer, tout en vous obligeant à reprendre les négociations depuis le départ ! Globalement, vous aurez droit à trois types de réactions face au prix que vous proposerez : une somme dérisoire laissera votre interlocuteur de marbre, tandis qu’un geste plus généreux vous permettra d’obtenir une partie de l’information. Enfin, si vous la jouez grand seigneur, soyez sûrs que vous lui tirerez les vers du nez. Lorsque vous vous retrouvez dans la peau du commerçant, sachez que ce sera toujours à vous de fixer le prix de vente. Alors n’hésitez pas à faire payer le prix fort, quitte à chipoter ensuite, puisqu’il s’agit là de l’unique occasion de vous venger de cette bande de pinces. Un principe intéressant donc, mais rapidement soporifique tellement il est arbitraire et rigoureux. Heureusement que les donjons sont là pour relever le tout.
Tingle voit la vie en vert
Forcément plus simplistes que ceux d'un The Legend of Zelda par exemple, ils ont au moins le mérite de capter notre attention, ce qui n’est pas forcément évident en temps normal. Malgré une approche audacieuse, le premier contact ludique avec Tingle RPG ne se veut pas - là encore - des plus positifs ; la faute à une prise en main complètement ratée. S’il est vrai que la DS dispose d’un écran tactile, il faudrait que Nintendo songe à ne pas nous imposer son utilisation, surtout lorsque celle-ci s’avère injustifiée. Ainsi, notre lutin se dirige classiquement à la croix, et toutes les interactions se font à l’aide du stylet. Un choix illogique puisque l’utilisation d’un seul bouton aurait aboutit à la même efficacité, et la prise en main aurait ainsi gagné en ergonomie. Par ailleurs, l’utilisation exclusive du stylet aurait permis de jouer avec la console tranquillement posée. Cela dit, l'ensemble s'imbrique assez bien, même si ces impressions mitigées vont polluer l’ambiance du titre. Avec son personnage principal complètement déjanté, on était en droit de s’attendre à un humour corrosif et permanent. A la place, c’est à peine si nous arriverons à trouver quelques mimiques et répliques qui font sourire. Une des principales cartes qu’avait à jouer Tingle RPG tombe donc à l’eau. Le jeu ne manque pourtant pas de bonnes idées, comme en témoigne le principe de compagnon. Cette sorte de garde du corps qu’il faudra rémunérer vous facilitera la tâche lors des combats et vous permettra de part ses aptitudes à atteindre ces lieux inaccessibles en temps normal. En parlant des combats, sachez que le principe est plutôt étrange, puisqu’il suffit en effet d’entrer en contact avec un ou des ennemis pour provoquer un nuage de poussière duquel vous devrez sortir vivant en le tapotant du bout du stylet. Super. Même pris dans une bagarre, Tingle pourra encore se déplacer pour happer d’autre créatures, car plus les ennemis combattus simultanément seront nombreux, plus les objets laissés le seront également. Terminons quand même par une note un peu plus positive, l’aspect technique. Pas forcément clinquante, la réalisation se situe facilement dans la moyenne de ce à quoi nous a habitué la dual screen de Nintendo; avec une mention spéciale pour certains décors et certains boss qui font plaisir à voir. C’est propre et efficace.