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Test également disponible sur : DS

Test Resident Evil DS

Test Resident Evil DS
La Note
10 20

Si on ne sera pas assez méchant pour dire que Capcom a tenté un copier-coller opportuniste de son chef d'oeuvre, le stylet apportant un brin d'innovation dans la saga, on ne sera pas non plus assez commercial et menteur pour dire que Resident Evil : Deadly Silence est un incontournable de la série. Seuls les nouveau-nés, tétine aux lèvres, trouveront leur bonheur en découvrant les prémices d'une intrigue qui a déjà fait le tour d'Hollywood, bien qu'il soit difficile de ressentir les mêmes frissons sur une machine portable que sur une console de salon. Quant aux vieux briscards, ils devront avoir le recul nécessaire pour se laisser tenter par l'aspect tactile du jeu tout en faisant fi des défauts techniques du titre. Verre à moitie vide ou à moitié plein, choisissez votre camp.


Les plus
  • Mode Masters of Knifing
  • Ambiance toujours présente
  • Resident Evil tactile
Les moins
  • Laideur de la réalisation
  • Mode multi anecdotique
  • Peu d'innovations
  • Quelques éléments du gameplay obsolètes


Le Test

Date d'anniversaire oblige, Capcom se devait de ressortir du grenier l'épisode originel de la saga pour l'adapter sur le double-écran tactile de Nintendo. Car cela fait maintenant dix ans que l'on s'est fait dépuceler la carotide par un zombie, dix ans que l'on tremble à chaque coin de couloir ou de rue en espérant ne pas devoir reprendre la partie à la dernière sauvegarde, dix ans que l'on tente de percer le secret gouvernemental qui entoure la Umbrella Corporation.


Capcom nous avait déjà fait le coup sur Gamecube avec un opus Rebirth qui avait calmé pas mal de rétines, mais cette fois il va falloir prendre sur soi face à un jeu dont la date de péremption est largement dépassée. Et s'il n'y a pas que de la moisissure une fois l'opercule retiré, on se demande si ce Resident Evil : Deadly Silence valait vraiment la peine d'être développé.

 

Silence Hill

 

Ne nous voilons pas la face : après avoir goûté à l'exceptionnel Resident Evil 4 l'année dernière, il est difficile de passer au stylet sans quelques a priori. Au niveau de la réalisation tout d'abord. Resident Evil : Deadly Silence est laid comme un pou, même pas aussi beau que la version PSone. Rien n'est bon à prendre : les couleurs sont fades, les environnements pré-rendus pas ou peu détaillés, et les cinématiques compressées à la hache. Ici, on ne parlera pas d'aliasing tellement c'est flagrant; une sorte de voile grumeleux couvre l'écran et participe activement à la mocheté du titre. Si Jill et Chris ne traînent plus la patte lorsqu'ils se retrouvent criblés de morsures, on ne peut pas ignorer cependant le soin apporté au character design, notamment dans les phases en vue subjective pendant lesquelles la DS gère sans ralentissement les deux-trois monstres qui se jettent en même temps sur le joueur. Bon point également pour l'utilisation des deux écrans : celui du bas affiche l'action principale tandis que celui du haut permet d'avoir un oeil permanent sur la carte du manoir. C'était grillé d'avance, mais il faut reconnaître que dans des lieux au background trompe l'oeil, c'est plutôt pratique. D'autant plus que l'écran supérieur a aussi l'intelligence de clignoter pour indiquer l'état de santé du personnage. Joli. On s'attendait à un massacre au niveau des thèmes musicaux, Capcom a finalement sauvé les meubles. Pour profiter pleinement de cette ambiance propre à Resident Evil, mieux vaut jouer au casque et se couper du reste du monde. Le bruit des pas des Hunters prêts à bondir, les rondes des dogs véreux qui vous mattent du coin de l'oeil, les zombies qui terminent d'avaler un bout de chair, les croassements des corbeaux, toutes les notes figurent sur la portée. La peur n'est pas aussi grande qu'il y a dix ans, certes, mais les rares néophytes qui n'ont pas eu l'occasion de se frotter à Wesker et Cie sur leur écran apprécieront sans doute les quelques montées d'adrénaline du mode Classique sur DS. Pour les autres, le mode Renaissance permet de redécouvrir Resident Evil sous un autre jour.

 

Coup de stylet dans l'oeil

 

Le mode Renaissance constitue donc le principal centre d'intérêt de ce Deadly Silence. Reposant principalement sur l'utilisation du stylet, il se permet d'apporter quelques modifications quant à la résolution de certaines énigmes. Si sortir de St Cyr n'était pas une condition sine qua non pour en imaginer la plupart, on ne peut pas dire non plus qu'elles sont ridicules. Par ailleurs, il ne fallait pas s'attendre à autre chose de l'utilisation du stylet. Le casque virtuel et les images holographiques, ce sera sur Revolution. En attendant, on peut toujours jouer à Des Chiffres et des Lettres avec des épreuves à base de calculs mentaux, faire tourner un vinyle poussiéreux dont la musique fait étrangement penser au thème de Resident Evil 0, équilibrer une balance en déplaçant des pierres dans tel ou tel plateau, ou bien encore lancer des fléchettes pour accéder à des balles de magnum. Le microphone n'est pas en reste, puisqu'en plus de faire du bouche à bouche à un co-équipier aux portes de la mort, ou encore souffler sur des bougies. Chapeau. Resident Evil : Deadly Silence, ça donne aussi des énigmes façon Onimusha dans lesquelles on doit assembler les perles et les anneaux de même couleur. Ces coffrets "rubicube" jouxtent uniquement les traditionnelles caisses où l'on peut stocker les items. Toujours au rayon stylet, les phases en vue subjective qui mettent bien la pression lorsque l'on est pas au mieux de sa forme. Les zombies s'enchaînent à l'écran les uns derrière les autres, deux voire trois à la fois parfois, ce qui nécessite une bonne maîtrise de l'appendice de la DS. Chaque monstre possède une technique d'approche bien à lui. Si les zombies demeurent basiques avec des coups de dents datant de 96, les chiens et les Hunters s'avèrent plus coriaces. Deux options se présentent alors : soit on décide de bourrer comme un malade et donner des coups de stylet dans tous les sens pour empêcher les ennemis d'attaquer, ce qui permet d'éviter de se faire vomir dessus , soit on pratique l'attaque de la Grande Ours de l'école Hokuto.  Plus sérieusement, il s'agit d'attendre le moment où le monstre va donner son attaque pour lui placer un coup de couteau dans le ventre, dans le museau, dans les yeux, ça revient au même. Cette technique, essentiellement basée sur un bon timing de la part du joueur, est d'ailleurs indispensable pour venir à bout d'un boss du jeu, propriété exclusive de la DS. Autant se familiariser avec le plus rapidement possible si l'on ne veut pas se retrouver coincé dans le jeu pendant un long moment. Une fois la zone nettoyée au stylet, une plante régénératrice ou quelques munitions viennent récompenser le gladiateur de fortune. C'est vrai, le stylet est d'une précision redoutable; d'autant plus que les monstres ne se placent pas de la même façon. On a une liberté totale de mouvement. Un bémol cependant : un petit temps de latence à chaque coup de crayon optique. Mais rien de grave.

 

Même pas peur

 

Le multi de Resident Evil : Deadly Silence flirte avec le pitoyable. Profitant du wireless de la DS mais n'incluant pas le game sharing, le jeu impose donc à chacun des joueurs d'avoir sa propre cartouche. Compétitif et Coopération, voilà les deux modes de jeu qui sont proposés. En Compétitif, le but est de sortir le plus rapidement possible de sa zone - tirée au passage des nombreux dédales de la quête principale - tout en éliminant le plus d'ennemis possible. Comme d'hab', c'est celui qui réalisera le plus gros carnage qui l'emportera. Même son de cloche pour le mode Coopération, à la seule différence que les joueurs doivent, cette fois-ci, collaborer pour sortir vivants du secteur. Pour donner un peu plus de piment à l'affaire et un semblant de fraternité, les protagonistes doivent se partager une barre de vie commune qui morfle dès que l'un des compères est touché. Items à récupérer, munitions à partager, clés à débusquer, les ingrédients de la quête solo sont plus ou moins repris en multi sans insuffler une réelle fraîcheur qui aurait pu donner un peu plus de peps à un ensemble archi-rouillé. Et c'est bien là le problème de Resident Evil : Deadly Silence. En s'emparant du stylet, on accepte d'emblée de se soumettre aux articles du code civil de l'époque. Une besace de Chris moins grande que celle de Jill (six slots contre huit), des caisses en ferraille pour stocker des items trop encombrants, des séances d'esquive rotative pour économiser les munitions, ruban encreur à l'ancienne et aucun continue point à l'horizon... Bref, du 100 % rétro, malgré la conservation de quelques innovations en terme de gameplay. On pense notamment au 180° exécutable en un coup de stick ou au couteau directement accessible via L. Par contre, on se demande toujours pourquoi un bazooka bouffe autant de slots qu'un simple beretta. Une mise à jour du gameplay n'aurait sans doute pas été de trop.






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