Test Ford Racing 3

Les jeux de course dont les véhicules s’articulent autour d’un unique constructeur n’ont pas la réputation d’être des titres qui tiennent la route. Mais malgré cet a priori, c’est tout de même le troisième épisode de Ford Racing que l’on nous affiche sous le nez ! Les développeurs sont donc soit très entêtés, soit très optimistes après deux volets d’une qualité affligeante. Leur persévérance aura-t-elle enfin payer ?

Triple zéro !

Ford Racing 3 est essentiellement structuré autour de trois modes de jeux principaux : la compétition, les défis Ford et le mode Collection, tous trois intimement liés. Le premier d’entre eux est organisé en une arborescence de quatorze compétitions en tout genre et à la difficulté progressive. Le Défi Ford propose quatre challenges sur chacun des sept styles différents des véhicules de la marque dont les fameuses Mustang, les Focus, les pick-up américains, les automobiles de la première génération ou encore des concept cars. Chaque victoire vous octroie de nouveaux bolides et circuits ainsi qu’un capital point qui augmente votre statut de pilote, passant ainsi à terme de débutant à professionnel, dont la seule vocation est vraisemblablement de flatter l’ego. Quant au mode Collection, il permet de créer vos propres défis en sélectionnant de nombreux critères comme les différents véhicules en compétition, les circuits ou encore le style de compétition, qu’il faudra préalablement avoir débloqué. Un mode multijoueur en écran splitté est bien naturellement présent et on pourra toujours profiter du Live pour se dégoter un adversaire si l’on n’en a pas sous la main. Il y a donc de quoi assurer une durée de vie plus que raisonnable.

Résolument tourné vers l’arcade, le ton des courses est plutôt original dans l’approche. Loin du conformisme des courses standard, il faudra se plier aux règles de chaque parcours. Par exemple, il faudra suivre le tracé d’une ligne schématisée au sol pour accumuler du turbo, ramasser des icônes dispersées un peu partout tout en bouclant le circuit dans le temps imparti, une course de relais, suivre le sillage d’une voiture, dépasser un quota de véhicules, etc. Si l’idée est bonne sur le papier, il en est d’une toute autre paire de manches techniquement. En effet, le comportement des véhicules laisse à désirer, l’intelligence artificielle frise le zéro absolu et la gestion des dégâts manque cruellement de crédibilité. En effet, on pourra très bien prendre un carton dans un virage à 200 Km/h et repartir aussi sec sensiblement à la même vitesse. Même si le compteur peut afficher un chiffre mirobolant, il n’est pas du tout représentatif de la sensation de vitesse que l’on devrait éprouver à cette allure. C’est bien simple, on a tellement l’impression de ne pas avancer que l’on s’oblige à épier constamment le compteur pour se rassurer. C’est à peu de chose près le même constat pour l’utilisation du turbo, même s'il génère un petit effet de blur. On peut enclencher ce dernier lors de courses spéciales ou dès le départ de l’événement. Variante du boost classique du démarrage des véhicules, vous disposez de trois secondes pour faire vrombir votre moteur et pousser l’aiguille du compteur jusqu’à qu’elle flirte avec la zone rouge. Maîtriser cette technique s’avère vite primordial lorsque l’on veut grappiller quelques places rapidement, voire indispensable dans les modes à la difficulté supérieure.

Pour quelques dollars de plus…

La réalisation de l’ensemble est honnête, avec pas moins de 55 véhicules modélisés, mais souffre néanmoins de la concurrence des grosses productions et certains effets ne sont pas des plus aguicheurs. C’est, par exemple, le cas des cours d’eau que l’on traverse ou encore l’effet de scintillement, beaucoup trop important sur les vitres des véhicules. Le jeu pourra au moins nous surprendre par la diversité de ses environnements. On pourra ainsi traverser un temple aztèque, une piste enneigée, un circuit de grand tourisme ou encore une ville portuaire. Bien que correctes, les textures des décors auraient mérité d’être un peu plus peaufinées afin de nous mettre plein la vue. Le revêtement de surface est rarement uniforme et on passe fréquemment de l’asphalte au sable ou encore au chemin de terre. Si le changement est sensible au niveau du comportement du véhicule, on aurait aimé voir ce point plus prononcé afin de nous obliger à adopter une véritable stratégie de conduite spécifique à chaque revêtement. Rien de bien transcendant niveau sonore, le vrombissement du moteur est correct mais lasse à la longue, et on passera volontairement à la trappe les autres bruitages. Quant aux musiques, elles sont trop peu nombreuses mais leur style orienté rock ont au moins le mérite de bien animer les parties.

A l’époque, Ford avait défrayé la chronique avec sa politique de prix imbattable, le "Five Dollar Day". J’entends bien que l’opération se renouvelle avec le Five Dollar Game. Quoi qu’il en soit, je ne débourserais pas plus de ma poche pour me procurer ce titre. Bref, vous l’aurez compris, Ford Racing 3 n’est pas un mauvais jeu en soi, mais il ne fait nullement le poids avec les grosses pointures de l’arcade comme Burnout 3 ou encore Need For Speed : Underground 2. Quoi qu’il en soit, et même si l’extase est loin d’être assurée, les amateurs de grosses américaines pourront prendre leurs pieds (Hum, si on sort ça du contexte, c’est horrible).