Test NBA 2K9

Si le combat que mène Electronic Arts face à 2K Games dans le monde du hockey sur glace est plus ou moins équilibré, le duel que se livrent ces deux sociétés dans l’univers du basket virtuel se résume toujours de la même manière, à savoir par une victoire sans appel du label NBA 2K. Plus beau, mieux animé, ultra complet et par-dessus tout plus réaliste, ce dernier n’a jamais vacillé face à la concurrence et a su rester pendant toutes ces années la référence de la discipline. Poursuivant cette formidable ascension, NBA 2K9 reprend les bases de son aîné en apportant nouveautés et améliorations. En termes de réalisation, le titre continue d’impressionner avec une modélisation des basketteurs toujours aussi soignée et qui permet de reconnaître d’un simple coup d’œil les plus grands athlètes de la discipline. Kobe Bryant, Tony Parker, Shawn Marion, Yao Ming ou bien encore Kevin Garnett (le monsieur de la jaquette), tous ont bénéficié d’un soin tout particulier aussi bien au niveau de leur faciès que dans leurs mouvements. Les plus perfectionnistes – et ils ont raison – trouveront toujours quelque chose à redire au niveau des expressions, toujours aussi plates voire absentes par moments, surtout lors des focus. Heureusement, l’animation n’est pas en reste avec des joueurs qui se déplacent sur le terrain avec un naturel presque déconcertant, appuyé par une gestion des maillots ultra crédible qui se dandinent au gré des mouvements. Mais c’est surtout la gestion du public, entièrement en 3D, qui donne des frissons dans le dos. Que ce soit les spectateurs, actifs et animés de manière autonome, les joueurs sur le banc de touche qui se reposent ou encouragent leurs partenaires sur le terrain, les journalistes au taquet prêts à immortaliser sur pellicule chaque action des basketteurs, ou bien encore les pom-pom girls qui attendent impatiemment la fin de chaque quart temps sur les côtés, tout est géré avec une telle homogénéité qu’on a l’impression de regarder un match à la télévision. C’est assez bluffant voire troublant.

He got game

Si la franchise a su se bâtir une réputation en matière de graphismes, elle est surtout connue pour son gameplay affûté, qui ne connaît – à l’heure actuelle – aucun équivalent. Les changements opérés dans cette nouvelle édition sont forcément d’ordre mineur et ceux qui suivent assidûment chaque saison se retrouveront en terrain connu. On notera une utilisation plus intuitive du stick analogique droit qui permet de changer de tir en plein saut en l’orientant dans une autre direction. Evidemment, ceux qui préfèrent manœuvrer à l’aide des touches de la manette peuvent toujours surprendre l’adversaire grâce à un lay up bien placé ou un dunk puissant, après une bonne pénétration dans la raquette. De nettes améliorations sont aussi à noter du côté de l’intelligence artificielle, beaucoup plus enclin à favoriser le jeu en équipe. Les partenaires ne restent jamais fixes, se déplacent, ce qui nous oblige à construire un jeu à plusieurs, sans pour autant oublier qu’une bonne action en solo permet aussi de marquer des points. Histoire de se démarquer des autres, on pestera contre la façon dont sont gérés les lancers-francs, toujours aussi hasardeux, peu logiques et du coup ultra frustrants. Ce n’est donc pas un hasard si on préfère – et de loin – le choix de maintenir une touche avant de la relâcher dans la bonne zone dans le NBA Live d’Electronic Arts. Question de (bon) goût. Bref, cette année encore, NBA 2K9 parvient à offrir un gameplay de haute volée, ultra pointilleux et technique, demandant des heures de jeu avant de pouvoir maîtriser toutes les subtilités. Evidemment, pour le newbie, celui qui débarque de sa cambrousse, il risque de prendre une méchante claque face aux possibilités offertes par le système de jeu. Accessible grâce à une prise en main instinctive, la jouabilité de NBA 2K9 dévoile au fur et à mesure toutes ses incroyables possibilités, faisant de lui une simulation quasi parfaite en termes de sensations. C’est aussi ça la force de la série : pouvoir contenter à la fois le puriste que le nouvel arrivant.

Mais c’est surtout la gestion du public, entièrement en 3D, qui donne des frissons dans le dos. [...] tout est géré avec une telle homogénéité qu’on a l’impression de regarder un match à la télévision. C’est assez bluffant voire troublant."

S’il ne faut aucun doute quant à la suprématie de NBA 2K9 au niveau de son gameplay, le titre a du batailler ferme pour devenir aussi la référence en matières de modes de jeu. Sur ce terrain, Electronic Arts a de sérieux arguments pour faire peser la balance son côté, si bien que chaque année, Visual Concepts n’a pas le droit de se reposer sur ses acquis et se force à se creuser la tête pour nous proposer de varier les plaisirs. Ce n’est pourtant pas le cas cette année puisqu’on retrouve exactement les mêmes variantes de jeu que la saison passée. On retiendra par exemple le mode "Association" qui consiste à endosser le rôle d’un manager afin de gérer une équipe durant une saison entière. Reprenant le concept de Football Manager, le mode "Association" n’intéressera pas forcément tout le monde. Avec ses innombrables tableaux Excel et ses statistiques qui filent la nausée, seuls les gestionnaires en herbe trouveront un quelconque plaisir à diriger une équipe par le biais de chiffres. Les autres préfèreront le mode "NBA Blacktop" qui n’est autre que le pendant Streetball du jeu. Concours de dunks, de lancers à trois points, configuration pick up ou matchs à 21 points, l’ambiance se montre plus wesh-wesh, ce qui devrait plaire à la moitié de la jeunesse française, élevée au hip-hop et aux expressions de banlieue.

Les Blancs ne savent toujours pas sauter

Archi complet, NBA 2K9 impressionne aussi au niveau du jeu en ligne. Outre la possibilité de se connecter sur le Xbox Live et le PlayStation Network pour des matchs pouvant accueillir jusqu’à 10 joueurs en simultané (5 contre 5), le jeu offre un Living Rosters qui risque de devenir une option indispensable pour les épisodes à venir. C’est simple, grâce à la connexion Internet, le jeu se met à jour automatiquement et de manière hebdomadaire, respectant ainsi les transferts et autres changements d’équipe inopinés en pleine saison. C’est du jamais vu et tous ceux qui vouent un culte sans borne aux véritables statistiques peuvent désormais guetter chaque mise à jour et comparer en temps réel les changements de la NBA. Du jamais vu. Autrement, histoire de trouver quand même un défaut au jeu, on revendiquera l’absence de doublage ou de sous-titres français, si bien que les joueurs qui ne sont pas à l’aise avec la langue de Shakespeare auront bien du mal à comprendre ce qui se dit dans les micros des commentateurs. Une simple broutille pour certains, mais quand on se revendique meilleure simulation de basket de la planète jeux vidéo, le minimum c’est d’être compréhensible par tout le monde.