Fidèle aux grands principes de la série, Tropico 6 nous propose de prendre les rênes d'une république bananière située dans les Caraïbes. Le principe des époques, initié dans le cinquième épisode, est de retour. On doit donc une nouvelle fois traverser l'Ere Coloniale, les Guerres Mondiales, la Guerre Froide et les Temps modernes. En revanche, le système de dynasties (et donc de succession) est passé à la trappe, le retour des joueurs à ce sujet n'étant pas franchement bon. En bon dictateur qu'il est, El Presidente a désormais un poste à vie ! A l'inverse, on note le retour des discours électoraux, qui avaient disparus dans le cinquième épisode. Tous les dix ans, les élections vous donnent l'occasion de faire tout plein de belles promesses qui, comme chacun le sait, n'engagent que ceux qui les croient. Et dans le pire des cas, il y a toujours moyen de truquer ou d'interdire les élections… On retrouve donc l'ambiance particulière de la série, faite d'une ambiance cent pour cent tropicale et d'un fond éminemment politique. Ici, il faut non seulement gérer les chaînes de production, le commerce, les loisirs, la santé, la religion et le tourisme, mais également passer des décrets modifiant la constitution et essayer de garder une bonne réputation auprès de diverses factions (communistes, capitalistes, écologistes, militaristes, religieux, industriels, intellectuels, conservateurs…).
QUOI D'NEUF DICTATEUR ?
Mais près de cinq années s'étant écoulées depuis le dernier épisode, les joueurs sont en droit d'attendre quelques réelles nouveautés. Les quelques heures que nous avons passées sur la version beta du jeu nous ont permis de tester la plupart d'entre elles. Pour commencer, le jeu se dote désormais d'un menu "personnalisation" accessible en dehors des parties. Il permet de customiser l'apparence du palais (disposition des bâtiments, style des bordures, choix des fenêtres, décorations du jardin, extension sur le toit…), que l'on retrouve alors tel quel dans les différents niveaux. Même principe pour le dictateur, dont on peut notamment changer le chapeau, les vêtements, les lunettes et la barbe. Enfin... sauf si l'on décide d'en faire une femme, car c'est également possible désormais. De manière nettement plus intéressante, les cartes sur lesquelles on doit bâtir notre empire prennent la forme d'archipels. Cela signifie qu'il faut gérer en même temps plusieurs îles, qu'on pourra donc spécialiser dans tel ou tel domaine (production pour l'une, tourisme pour l'autre, etc.).
Cet éclatement du terrain de jeu va de pair avec le développement inévitable des moyens de transports. Ainsi, il est désormais permis, et même fortement conseillé, de bâtir des ponts entre les différentes îles. Cela se fait d'ailleurs de manière très simple, à l'aide de l'outil de construction de route habituel, la chaussée prenant automatiquement la forme d'un pont lorsqu'on la place au-dessus de l'eau. Tunnels, arrêts de bus, lignes de métro, embarcadères et autres aéroports sont également de la partie. Le transport des habitants est d'autant plus primordial que ces derniers sont désormais réellement simulés. Comprenez par là que les bâtiments de production sont à l'arrêt lorsque les ouvriers rentrent chez eux. Du coup, si leurs trajets s'éternisent, c'est toute l'économie du pays qui en pâtit. Enfin, la nouveauté la plus emblématique de ce Tropico 6 provient certainement des merveilles du monde. Il ne s'agit pas de les bâtir comme dans la plupart des jeux de gestion, mais carrément de les voler aux autres puissances internationales. Pour cela, le joueur dispose d'équipes de pillage qui, selon l'époque en cours, prennent la forme de pirates des mers, de commandos, d'espions ou de pirates informatiques. Vous pourrez donc ramener au bercail une grosse quinzaine de monuments, parmi lesquels Stonehenge, la tour Eiffel, la statue de la Liberté, le Colisée de Rome, la Grande pyramide de Gizeh ou encore la Maison-Blanche, chacune de ces merveilles apportant quelques bonus particuliers.