Ces premières minutes on ne peut plus alléchantes démontrent que le héros ne sera pas un surhomme mais, bien au contraire, un individu vulnérable qui devra mettre à contribution toutes ses compétences pour survivre."
Ces premières minutes on ne peut plus alléchantes démontrent que le héros ne sera pas un surhomme mais, bien au contraire, un individu vulnérable qui devra mettre à contribution toutes ses compétences pour survivre. La suite de la démo va dans ce sens d'ailleurs, puisque Castellanos reprend ses esprits en étant suspendu par les pieds, comme un vulgaire morceau de viande. La tête à l'envers, il repère un boucher muni d'un fendoir aiguisé qui s'avance dangereusement vers lui, pour au final découper un cadavre se trouvant à proximité. Le bourreau repart en direction de son établi en tenant la tête d'un homme à bout de bras, ce qui permet à l'inspecteur de se balancer pour tenter de récupérer le couteau planté dans le cadavre d'en face. Une fois libre de ses mouvements, le personnage peut se déplacer sans pour autant jouer les caïds. En effet, au lieu d'affronter cette montagne de muscles contre laquelle il n'aurait aucune chance de toute façon, il préfère la jouer discret et progresser dans cet endroit confiné en restant accroupi. Comme on pouvait s'en douter, le boucher devient fou de rage lorsqu'il se rend compte que son gibier a pris la poudre d'escampette, et se met à sa recherche équipé d'une énorme tronçonneuse. Même en prenant toutes les précautions, Sebastian se fait repérer et est à deux doigts de se faire découper en rondelles. Au final, il ne se fera écorcher "que" le mollet droit, ce qui rend encore plus pénibles ses déplacements. Du coup, il doit user de tous les subterfuges pour échapper au monstre, comme se cacher dans une armoire en attendant que la zone soit dégagée. Blessé mais lucide, il réussit ainsi à atteindre l'ascenseur et peut se permettre quelques secondes de repos avant de réaliser un tour de magie incroyable.
LE DÉMON DE MINUIT
Plus concrètement, alors qu'il était à l'agonie en pénétrant dans l'ascenseur, au point de se demander s'il ne fallait pas lui amputer la jambe, notre inspecteur en ressort indemne, et s'offre même une petite accélération pour atteindre la sortie de l'asile. Une incohérence de dingue qui rappelle celles présentes dans Tomb Raider, et qui fait tâche au milieu de tous ces efforts mis en oeuvre par Tango Gameworks en termes d'angoisse. Une fois dehors, et après avoir été secoué par un tremblement de terre, Castellanos se retrouve face à une ville complètement dévastée et où il n'y a pas âme qui vive. Le suspens à son paroxysme, oui. La seconde partie de la démo permettait de faire connaissance avec l'interface de The Evil Within qui se réduit au strict minimum : les armes disponibles en haut à gauche de l'écran, et la barre de vie du personnage en bas. D'ailleurs, celle-ci était dans le rouge au début de la séquence, et c'est à l'aide d'une seringue trouvée dans une cabane que notre homme a pu soigner ses plaies. Un moment d'accalmie de courte durée, puisque des créatures malveillantes vont rapidement détecter la présence de l'inspecteur, et l'obliger à placer quelques headshots pour calmer leurs ardeurs. Toutefois, les munitions ne tomberont pas du ciel dans The Evil Within, et il faudra faire en sorte de les économiser pour espérer sans sortir en un seul morceau. Il n'y a pas que les armes à feu qui permettront d'exterminer des créatures, car on a pu voir l'enquêteur placer des explosifs à différents endroits de la cabane, pour ne pas se laisser envahir par les monstres. Si le plan fonctionnait à merveille au départ, les choses se sont rapidement compliquées par la suite, ce qui contraignait Sebastian à se réfugier au sous-sol.
Si The Evil Within séduit par son univers et la qualité de sa réalisation bien crade, on regrette en revanche que Shinji Mikami s'accroche à ce gameplay rigide qui a longtemps caractérisé Resident Evil."
Le moment choisi par les développeurs pour lui faire subir tout un tas d'hallucinations dignes d'Eternal Darkness Sanity's Requiem. On a surtout apprécié l'énorme vague de sang qui s'abattait sur lui pour le téléporter dans un autre lieu. Décidé à découvrir ce qu'il se cachait au fond de ce long couloir, notre homme avançait doucement jusqu'à ce qu'il tombe face à une sorte de démon féminin aux longs cheveux et à la peau dégoulinante d'hémoglobine. Naturellement, la démo prit fin lorsque cette créature des ténèbres se jeta sur Castellanos. Si The Evil Within séduit par son univers et la qualité de sa réalisation bien crade, on regrette en revanche que Shinji Mikami s'accroche à ce gameplay rigide qui a longtemps caractérisé Resident Evil. On peut arguer que cette approche accentue justement la peur dans le jeu, mais des titres tels que The Last of Us ont prouvé qu'un système nettement plus souple pouvait tout autant magnifier le survival horror. Il n'y a qu'à regarder les animations du protagoniste pour comprendre que personne chez Tango Gameworks ne regarde ce qu'il se passe chez la concurrence. On ne demande pas au studio de scripter tous les mouvements de Sebastien Castellanos, mais le voir s'obstiner à courir contre un mur alors que la logique voudrait qu'il s'arrête et change de direction, ça fait désordre. Dans le même registre, lorsqu'il court, on a cette désagréable impression qu'il a un balai dans les fesses ; à l'ancienne. Malgré tout, ces défauts ne font pas oublier la valeur immersive de The Evil Within. A aucun moment nous n'avons décroché de la présentation, tant l'univers du jeu a fait l'objet d'un travail minutieux. Les décors regorgent de détails bien sales, et les sources lumineuses représentent réellement une bouffée d'air frais dans un environnement aussi obscur. La sortie du jeu est programmée pour 2014 sur les consoles actuelles, mais aussi sur celles dites de nouvelle génération ; sans oublier le PC.