Test Ultimate Ghosts'n Goblins

Le jeu vidéo s'adressait essentiellement aux drogués du paddle dans les années 80, mais la chose s'est fortement démocratisée une fois le cap du nouveau millénaire franchi, marketing oblige. Pour éviter de décourager le premier venu, les développeurs ont dû baisser leur culotte, quitte à tourner le dos à la old school foundation. Un pacte avec le diable – on exagère à peine – que Capcom a décidé de rompre avec un Ultimate Ghosts'n Goblins qui marque la fin de l'hibernation des hardcore gamers. Pour que le réveil ne soit pas trop rude, certains codes de la franchise Ghouls'n Ghosts ont été repris : jump de maçon, environnements "exotiques" et respawn infini des ennemis. Bref, tout ce qui fait le charme du titre et le bonheur des pharmaciens. Car il va falloir en ingurgiter des antidépresseurs pour accepter le fait de recommencer plusieurs fois le même niveau, à la recherche du moindre trésor caché. Un plaisir et une torture qui mettent forcément sur le banc de touche les moins de vingt-cinq ans. La PSP est sans conteste l'écrin nomade qui convient le mieux à la résurrection de la série. Le jeu a vraiment de la gueule avec un moteur 3D au mieux de sa forme, tout en conservant cet esprit 2D et son scrolling horizontal chers à la série. La modélisation d'Arthur et des monstres est impeccable, et leur animation archi-huilée. Le level design s'inspire de ce que l'on a déjà vu sur Super Nintendo, entre autres. Randonnée dans une forêt pas très accueillante, visite des entrailles d'un volcan, base jump aux abords d'une forteresse, les couleurs sont pimpantes et les effets de blur pétillants.

Chevalier des temps modernes

Une fois les premiers pas effectués, on se rend compte assez rapidement que Capcom a conservé la même rigueur dans les déplacements du chevalier Arthur. Si les titres actuels laissent une fenêtre d'anticipation et d'improvisation assez large pour jouer au kamikaze, Ultimate Ghosts'n Goblins impose des actes nettement plus réfléchis sous peine de gâcher pas mal de vies. D'autant que le saut demeure archaïque : impossible de changer de direction une fois dans les airs, sauf en double jump. De même que l'on ne peut toujours pas tirer sur les monstres ni en courant ni en diagonale ; uniquement à la verticale ou à l'horizontale. Un vrai jeu à l'ancienne, avec ses contraintes techniques qui nous renvoient une vingtaine d'années en arrière. Pas de place non plus pour le hasard quant au choix des armes, certaines se révélant plus efficaces que d'autres selon la galère dans laquelle on se trouve. Comme on ne peut en utiliser qu'une seule à la fois, mieux vaut être sûr de son coup. On appréciera particulièrement les boomerangs en acier, puissants et utiles pour récupérer les items lointains. Vêtu d'une armure, Arthur peut s'en approprier d'autres aux propriétés spéciales pour renforcer sa résistance physique. Lorsque la barre de vie est critique, le personnage se retrouve en boxer – ça vaut le détour les filles ! – et le moindre coup infligé lui est fatal. Les différents boucliers peuvent, eux aussi, servir de couverture face aux attaques adverses avec une durée de vie qui varie selon leur type.

Old et new à la fois

Toujours au rayon gameplay, on remarquera qu'il est possible d'évoquer pas mal de pouvoirs magiques – dix au total – à condition toutefois d'être assez malin pour les dénicher, comme la majeur partie de l'équipement du chevalier d'ailleurs. Une chasse au trésor donc, qui a pour principal but d'offrir du challenge. En traçant la route par le chemin le plus facile, on peut arriver devant l'entrée du boss final en à peine deux heures, avant de se faire recaler par le physio qui réclame un nombre précis d'anneaux. On nous force un peu la main, certes, mais c'est un véritable plaisir de fouiller les recoins de chaque niveau. Pour faciliter l'exploration des lieux, Capcom a eu la bonne idée d'instaurer un système de warp staff, des bâtons magiques grâce auxquels on peut aller et venir dans les niveaux comme on le souhaite. Histoire de ne pas se faire gifler dès la première partie, Ultimate Ghosts'n Goblins propose trois niveaux de difficulté. Il est conseillé de débuter par le mode novice qui offre la possibilité de reprendre la partie là où le personnage meurt. En mode ultimate, par contre, le joueur devra reprendre la partie au tout début du stage, comme au bon vieux temps. Ici, l'intelligence artificielle n'est pas l'unité de mesure de la difficulté du jeu. Les ennemis sont plus nombreux, de nouveaux guets-apens font leur apparition et les boss sont plus coriaces. Tout ça dans une ambiance d'orchestre philharmonique reprenant les principaux thèmes des opus précédents.